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  • Cinéma: "Effets secondaires", le thriller médical de Steven Soderbergh

    large_625398[1].jpgTandis qu’il ne cesse d'assurer qu’il va arrêter de tourner depuis août 2011, Steven Soderbergh continue au contraire à jouer les forçats de la caméra. Peu après avoir dévoilé la plastique d’enfer du sulfureux Channing Tatum dans Magic Mike, le réalisateur américain revient avec Effets secondaires, un drame médical à suspense.

    Psychiatre reconnu et ambitieux, Jonathan Banks prescrit un médicament au stade expérimental à Emily Taylor, une jeune femme souffrant de dépression et qui vient de faire une tentative de suicide. Elle est bientôt suspectée d’avoir assassiné son mari récemment sorti de prison, lors d’un accès de somnambulisme, apparemment dû à la prise de la nouvelle molécule psychotrope. 

    Du coup, les avocats de la jeune femme et son ex-thérapeuthe, le Dr Victoria Siebert, saisissent l'occasion pour plaider son incapacité mentale au moment des faits, ce qui vaut à Emily d’être lavée de l’inculpation d’homicide.

    Mais l’erreur médicale fait scandale, la presse s'en mêle et la réputation de Jonathan Banks en prend un sacré coup. Pire, il est poursuivi pour traitement dangereux. Voyant sa vie partir en morceaux, il est décidé à rebondir. Menant l’enquête, il découvre une série de mensonges et de coïncidences, autant d’indices et d’éléments troublants qui l’incitent à voir dans cette affaire un vilain complot pour le détruire.

    Soderbergh se délecte alors à multiplier les coups de théâtre dans une intrigue bien ficelée. Jouant sur les apparences, les faux semblants, la perversité des protagonistes, il mitonne un jeu de pistes plutôt malin, se plaisant à manipuler tout son monde, à commencer par le spectateur. 

    Divertissant, bien mis en scène, ce polar est également parfaitement interprété par Jude Law (photo), très crédible dans son rôle de shrink newyorkais aux côtés de Rooney Mara, Catherine Zeta-Jones et Channing Tatum. Dommage pourtant que l’auteur ait bâclé la fin et se soit contenté d’une mini-charge vite escamotée contre l’industrie pharmaceutique, qu’il semblait pourtant à l’origine vouloir vilipender.

    Nouveau film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 10 avril.

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  • Cinéma: "Dead Man Down" s'enlise entre action, suspense et mélo

    noomi rapace].jpgAprès avoir porté à l’écran la trilogie Millenium adaptée de la saga littéraire du même non, le Danois Niels Arden Oplev s’est lancé dans sa première expérience américaine avec Dead Man Down, une sombre histoire liant deux êtres  qui se rencontrent par hasard, animés d’un même désir bien qu’ils n’aient a priori pas grand-chose en commun.

    Le beau et taciturne Victor (Colin Farrell) sert de bras droit à Alphonse, redoutable caïd newyorkais dont les hommes se font descendre les uns après les autres par un mystérieux tueur. Alors qu’il mène l'enquête, Victor fait la connaissance de sa voisine Béatrice (Noomi Rapace, l’égérie nordique du réalisateur), défigurée (il faut le dire vite tant le maquilleur a fait œuvre artistique) lors d’un accident de voiture. Elle vit avec sa fofolle de mère (Isabelle Huppert), sensible au charme du ténébreux malfrat. 

    D'abord réticente, Béatrice accepte de sortir avec lui, mais il se rend compte vite compte que ce n’est pas pour son physique avantageux. La jeune femme veut se venger du chauffard qui lui a "bousillé" le visage et lui demande de le tuer. De son côté, Victor a ses propres comptes à régler. En d’autres termes, ça va chauffer.

    Et pourquoi pas ? Au départ on a une bonne idée de polar, un casting pluricuturel intéressant au service d’une intrigue qui se déroule dans un New York inhabituel et trouble, avec quelques scènes jouées en en français, en espagnol, ou en albanais. Plutôt original.

    Malheureusement les choses ne tardent pas à se gâter, pour s’enliser dans l’invraisemblance et l’improbable entre action, suspense et mélo, laborieux mélange de genres mal maîtrisé par l’auteur. Sans oublier l’inévitable démonstration de violence gratuite, avec d’assourdissantes explosions, de fatigantes et répétitives fusillades avec plein de durs à cuire découpés à la mitraillette. Le tout culminant dans un carnage final grand-guignolesque.

    Nouveau film à l’affiche dans les salles romandes.

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  • Cinéma: "La Maison de la radio" fait son cinéma

    4450157-nicolas-philibert-620x0-1[1].jpgPendant six mois, Nicolas Philibert s’est immergé au siège de Radio France, qui abrite notamment France Inter, France Info, France Culture ou France Musique. Il propose son regard, à la fois bienveillant et ironique, qui va au-delà du media pour livrer La Maison de la radio, un film sur le son et ceux qui travaillent autour, l'écoute, l’échange, la circulation de la parole. 

    Récemment de passage à Genève, l’auteur du célèbre Etre et avoir a évoqué ce documentaire singulier et inédit  plongeant dans les coulisses d'une véritable institution, et dont l’action se déroule sur une journée et une nuit, en nous offrant un imposant éventail d’émissions, de voix, de visages.

    C’est extravagant de tourner un film sur un media qui se caractérise justement par l’absence d’images.

    A première vue, il s’agit d’un projet contre nature, voire bébête. Mais en réalité, non. Il y a précisément là un véritable enjeu de cinéma pour tenter de sortir du paradoxe. J’ai alors réfléchi à ce que j’allais montrer, pourquoi, comment, jusqu’où je pouvais aller.

    Comment les gens vous ont-ils reçu? Craignaient-ils de se dévoiler ou au contraire y ont-ils pris du plaisir?

    Je ne force jamais les portes. Je filme ce qu’on veut bien me donner. Je suis un homme pudique. Si quelqu’un a des réticences, je n’insiste pas. J’ai essuyé les refus d’un animateur et de deux invités, sinon la plupart de ceux à qui je me suis adressé a accepté. Beaucoup  connaissaient d’ailleurs mon travail et très vite nous avons établi une relation de confiance.

    Ce documentaire se regarde comme une sorte de comédie. 

    Je l'ai voulu assez joyeux, pétillant avec des situations cocasses. Et des effets de montage qui sont censés provoquer le rire.

    Vos interlocuteurs étaient-ils naturels ou avaient-ils une tendance à surjouer?

    En dépit de mes efforts de discrétion, ils n’ont pas oublié la caméra. Mais leur comportement n’a en général pas changé. A mon avis, on découvre surtout des gens très investis dans leur travail, envers eux-mêmes et leurs auditeurs. Ils ne sont pas arrogants et capables d’humour. J’en profite pour préciser que je n’ai pas fait mon casting en fonction de leur notoriété. 

    On n'entrevoit effectivement Audrey Pulvar que l’espace d’une seconde... Il y a pourtant deux femmes qui apparaissent à plusieurs reprises.

    C'est vrai. Mais c’est moi qui les ai sollicitées et pas le contraire. Il s’agit de Marie-Claude Rabot-Pinson qui travaille au journal de France Inter et de Marguerite Gateau qui réalise une fiction pour France Culture. Il me fallait des personnages récurrents et elles sont devenues indispensables en raison de leur forte personnalité.

    Quelle a été votre plus grosse difficulté?

    Le danger de présenter un catalogue, mon appétit de filmer en raison de la richesse et de la diversité du sujet. J’étais pris entre le désir d’en montrer toujours plus et l’idée que c’était un puits sans fonds. Je me suis aussi rendu compte que les contenus les plus forts comme une grosse actualité, printemps arabe, Fukushima, constituaient un piège. Si elle prend trop de place, on se perd et le documentaire devient autre. 

    Vous avez donc dû énormément couper .

    Le montage dans un documentaire est une affaire de deuil. Non seulement il faut l'accepter, mais je suis plutôt sévère avec moi-même.

    Nouveau film à l'affiche dans les salles romandes.

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