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  • Cinéma: "The Place Beyond The Pines", avec le sulfureux Ryan Gosling

    ryangosling.jpgSpectaculaire cascadeur à moto, Luke le rebelle tatoué apprend qu’il a un fils, Jason, issu d’une aventure d’un soir avec Romina. Déterminé à jouer son rôle de père et subvenir à leurs besoins, il abandonne son numéro du globe de la  mort et se met à braquer des banques avec un ami. Il parvient chaque fois à échapper à la police grâce à ses talents de pilote. Jusqu’au jour fatidique où il croise la route d’un ambitieux policier, Avery Cross, lui-même papa d’un garçon du même âge que Jason…

    Il serait dommage d’en révéler davantage sur ce thriller aux allures de mélodrame en trois actes signé Derek Cianfrance On se contentera de dire qu’il n'hésite pas à sacrifier ses héros et qu'il continue à surfer avec talent dans cet opus sombre, poignant et palpitant, sur les thèmes de la famille, de la paternité, de la filiation, de la transmission, de la morale et de la rédemption.
     
    Ancrée dans l’Amérique profonde entre violence, nostalgie et mélancolie, son histoire s’étale sur une quinzaine d’années, passant d’une génération à l’autre, naviguant entre des vies en morceaux, les relations entre les hommes, leur désespoir, leur tentative de payer les pots cassés. Fan de Scorsese, alliant la tension dramatique à l’émotion, Derek Cianfrance nous évoque des cousinages avec les grands cinéastes américains, d'Elia Kazan à James Gray, en passant par les frères Coen ou Paul Thomas Anderrson.. 

    La séduction de cette saga tient évidemment aussi à la performance des acteurs. A commencer par le beau Ryan Gosling. Sulfureux sex symbol à moto cette fois, il nous offre une nouvelle composition de dur mutique, en miettes. Bradley Coper  se montre à la hauteur, tout comme Eva Mendes. A signaler également la présence du jeune Dane DeHaan, genre DiCaprio en herbe, dans ce film d’auteur à vocation de divertissement grand public, où on ne voit pratiquement pas passer les deux heures vingt. Un exploit.

    Nouveau film à l'affiche dans les salles romandes.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Cinéma: "Wadjda" premier film saoudien, une pépite au pays de l'or noir

    Haifaa-al-Mansour-and-Waa-010[1].jpgCoup d’essai coup de maître pour ce tout premier film produit en Arabie Saoudite, réalisé de surcroît par une femme, Haifaa Al-Mansour et entièrement tourné à Riyad.  Cette pionnière de 39 ans, qui a souvent dû se cacher de la population pour diriger ses acteurs, a été ovationnée à la dernière Mostra de Venise. Elle  lève un pan du voile sur le quotidien des Saoudiennes à travers l’histoire d’une gamine de 12 ans, Wadjda, qui veut absolument s’acheter un vélo pour faire la course dans les rues avec un voisin de son âge.

    Un sacré défi dans un pays où existe une ségrégation hommes-femmes, où ces dernières sont privées de droits et où la bicyclette constitue une menace pour la vertu des jeunes filles. D’où le refus de sa mère de lui donner l’argent nécessaire à cet achat. Qu’à cela ne tienne. Wadjda, aussi têtue qu’ingénieuse, issue d’un milieu conservateur mais portant jeans et baskets, ne reculera devant rien pour parvenir à ses fins.

    Elle va ainsi s’inscrire, avec l’ambition de le gagner évidemment, au concours de la meilleure élève coranique, doté d’un prix qui lui permettra de s’offrir l’objet de ses rêves. Fine ironie de l’intrigue, dans la mesure où la réalisatrice se sert habilement d’un système non seulement pour en contourner les interdits, mais les retourner contre lui.

    Tout en suivant les efforts de cette gosse délurée, frondeuse et rebelle, Haifaa Al-Mansour montre les tensions entre les traditions et le monde moderne dans un pays riche où fleurissent les écrans plats et les belles voitures, qui fonctionne sur un mode tribal. Elle nous parle en particulier de la  difficile pour ne pas dire effrayante condition des femmes, dont celle, exemplaire, de la mère de Wadjda qui se soumet douloureusement à la volonté de son mari de prendre une seconde femme. Elle nous emmène aussi à l’école où les jeunes filles usent d’astuces diverses pour braver la censure.

    La réalisatrice nous offre ainsi un excellent film, simple, intelligent, plein d’informations sur le royaume wahhabite. Les acteurs participent à la réussite de l’opus, à commencer par l'irrésistible et pétillante Waad Mohammed dans le rôle de Wadjda (photo avec sa réalisatrice). Cette comédie courageuse à l’humour teinté d’amertume, prudemment militante, percutante sans provocation, de nature à ouvrir une porte, ne sera toutefois pas distribuée en Arabie Saoudite faute de salles de cinéma.

    Nouveau film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 3 avril.

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