Compositeur et éditeur de musique, Anthony Marciano passe derrière la caméra pour livrer un premier long-métrage plutôt réussi, les Gamins. Un exploit dans la comédie romantique après une impressionnante série de navets. Il a écrit le scénario avec l’humoriste Max Boublil, coqueluche de la pellicule pour l'instant, qui tient également l’un des rôles principaux, aux côtés d’Alain Chabat.
L’intrigue en quelques mots. Thomas vient de se fiancer et rencontre ses futurs beaux-parents, Gilbert et Suzanne mariés depuis trente ans. Désabusé, convaincu que son couple l’a enfermé dans une vie végétative, Gilbert persuade Thomas de renoncer à épouser sa fille Lola. Et le pousse à tout plaquer pour le suivre dans son délire adulescent entre fantasmes sexues, parties de roller et virées dans des boîtes à la mode, au lieu de s’abrutir bêtement. Et les voici en pleine régression, s’éclatant comme des mômes.
Le tandem masculin fonctionne bien dans cet opus sans autre prétention que celle du divertissement, empruntant avec humour les codes classiques du genre et jouant sur l’autodérision. A l’évidence, les deux acteurs se sont amusés comme des petits fous, heureusement sans trop oublier le spectateur.
Dommage pourtant que les femmes fassent un peu tapisserie dans l’histoire, alors que Sandrine Kiberlain nous offre quelques scènes jubilatoires dans le rôle d’un écolo néo-hippie qui ne finit jamais ses phrases. On y rencontre également au passage Patrick Bruel et Iggy Pop.
La fille de nulle part plonge dans le vide
Contre toute attente, le film avait remporté le Léopard d’Or au dernier festival de Locarno, le jury présidé par le Thaïlandais Apichatpong Wreerasethakul plébiscitant de conserve un Jean-Claude Brisseau incroyablement jeune d’esprit. Le plus jeune de la nouvelle nouvelle vague qui plus est.
Talentueux, dérangeant le réalisateur de Noce blanche ou de L’ange noir a souvent séduit avec ses films alliant réalisme, fantastique au quotidien et un brin de mysticisme. Un mélange de genres qu’on retrouve certes dans La fille de nulle part, mais qui peine à justifier un tel enthousiasme. Même sil s’est poursuivi lors de la sortie en salles chez la plupart des critiques français. Le mot chef d’œuvre a même été lâché.
inconditionnels de la posture auteuriste du cinéaste, le nec plus ultra consiste à tourner avec des bouts de ficelle et un drap de lit dans son appartement, lieu dévolu aux références cinématographiques et devenu le théâtre de phénomènes mystérieux.
Tout cela après que le héros, en l’occurrence Brisseau lui-même, acteur laborieux, eût recueilli Dora, une jeune SDF ensanglantée sur son pas de porte et l’héberge le temps qu’elle se rétablisse. Et qu’il puisse évoquer, entre deux intermèdes dissertatoires d’une singulière vacuité, les tourments et les ravissements de l’âme…
Aux pires élèves les pires profs... hélas
Encore une BD française, Les profs, adaptée sur grand écran. Cette fois c’est Pierre-François Martin-Laval, alias PEF qui s’y colle. Une troisième réalisation calamiteuse où les pires profs de France ont pour mission d’éduquer les pires élèves de l'Hexagone, en l'occurrence ceux du lycée Jules Ferry, affichant 12% de réussite au bac. Un taux minable qu’il s’agit de faire monter à 50%, sous peine de fermeture.
Pour soigner le mal par le mal, on découvre donc une bande d’enseignants improbables qui en font des tonnes, oeuvrant lourdement dans l'overdose déjantée. Dont Isabelle Nanty dans le rôle de la prof d'anglais bargissime et Christian Clavier dans celui du méga cool. Et côté élèves, pour attirer les ados, l’un de leurs humoristes préférés, Kev Adams. C’est encore lui qui s’en sort le mieux.
Nouveaux films à l’affiche dans les salles romandes.