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  • Sorties cinéma: "La mort en douce" avec Brad Pitt dans la peau d'un tueur

    brad-pitt-killing-them-softly[1].jpgUne partie de poker est braquée et le monde de la pègre s’en trouve menacé. Les caïds mafieux font alors appel à Jackie Cogan pour trouver les coupables. Mais il va avoir du mal à contrôler une situation qui ne cesse de dégénérer.

    Killing Them Softly (La mort en douce) du Néo-Zélandais Andrew Dominik, l’un des prétendants à la palme d’Or en mai denier à Cannes, est adapté d'un roman de V.Higgins. Il s’agit d’un film de gangsters classique, auquel s’ajoutent des connotations politiques
     
    Alors que l’intrigue se situe dans les années 70, le réalisateur, qui navigue un peu laborieusement entre Cohen et Tarantino, l’a transposée en 2008, l’année de l'élection d'Obama, mais surtout de la crise financière qui a ébranlé le monde. Et qui a eu du coup des incidences sur les organisations criminelles.

    Brad Pitt se glisse dans la peau du tueur pour ce polar noir parcimonieusement éclairé, très bavard, racoleur, où l’argent est plus que plus que jamais le nerf de la guerre, où oeuvrent sans état d’âme des exécutants cyniques aux ordres de commanditaires âpres au gain, et où la plupart des scènes-clés se déroulent dans des voitures, souvent à l'issue de rodéos filmés à grands renforts de ralentis. Certains ont tendance à le comparer à Drive. Mais plutôt ennuyeux, La mort en douce est loin de la fascination exercée par le brillant métrage de Nicolas Winding Refn. Et Brad Pitt beaucoup moins sulfureux que Ryan Gosling.

    End Of Watch, le travail de deux flics au quotidien

    end_of_watch_affiche_francaise-500x681[1].jpgAutre drame policier où on suit deux flics anticonformistes au quotidien. Avec son coéquipier et ami Mike Zavala, l’officier Brian Taylor patrouille dans le dangereux quartier de South Central à Los Angeles. Tout en filmant ce qui s’y passe pour les besoins d’un documentaire qu’il veut présenter dans son cours de cinéma.

    Mike va être père et Brian a une nouvelle femme dans sa vie. Ce qui ne les empêche pas de jouer les braves et les têtes brûlées, sauvant des enfants prisonniers d’une maison en feu ou s’attaquant aux gangs des rues. Mais aussi aux puissants barons de la drogue. L’opération de trop et la nécessité impérieuse de surveiller encore davantage leurs arrières.

    Si on ne peut reprocher à David Ayer un manque de réalisme, on regrettera en revanche, outre une violence complaisante, une absence de regard  sur le milieu où ses personnages évoluent et les situations dramatiques qu'ils affrontent. Mais Jake Gyllenhaal et Michael Pena font plutôt bien le job.

    Una Noche, plongée dans la vie de la jeunesse à La Havane

    Raul n’a qu’un rêve. Echapper à sa sordide existence pour rallier Miami, ville mythique à la fois  si proche et si lointaine. Pour l’heure, il travaille dans la cuisine d’un restaurant, vole des médicaments  pour sa mère malade et se démène pour qu’elle n’ait plus à se prostituer pour manger. Rentrant à la maison, il la trouve au lit avec un touriste et assomme l’homme.

    r-UNANOCHE-large570[1].jpgRecherché par la police, il tente de convaincre son ami Elio de tout abandonner et de construire un radeau pour traverser les 90 miles qui les séparent de l’Eldorado. Mais Elio a une soeur jumelle, Lila, seule personne avec qui il partage des instants de bonheur. Elle ne supporte pas l'idée qu'il veuille la quitteret décide de s’enfuir avec les deux garçons. 

    Tourné à la Havane, Una Noche révèle des acteurs non-professionnels qui étonnent par la maîtrise de leur jeu. Signé Lucy Mulloy, l’opus plonge sans concession au cœur de la vie de la ville, pour brosser avant tout le portrait d’une jeunesse devenue tellement indifférente à la révolution qu’elle en a perdu toutes ses illusions.

    Pour la réalisatrice, l’intérêt consistait à explorer l’évolution des personnages et non de dire aux gens ce qu’ils doivent penser de Cuba. Ce qu’elle nous en montre ne nous atteint pas moins à la façon d’un coup de poing.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 5 novembre.

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  • Sortie cinéma: "Anna Karenine", le choix du coeur

    movies_annakarenina[1].jpgDepuis 1911, le chef d'oeuvre de Tolstoï a déjà connu sept adaptations cinématographiques, dont deux avec la grande Greta Garbo en 1927 et 1935 et une avec Vivien Leigh en 1948. Joe Wright s’est attelé à une huitième Anna Karenine, pour une nouvelle collaboration avec la ravissante Keira Knightley (photo), après Orgueil et préjugés et Reviens-moi.

    Dans la Russie de 1874 Anna, mariée à Alexis Karenine, puissant haut fonctionnaire du gouvernement, mère d’un fils qu’elle adore, reçue dans la bonne société, mène à Saint-Petersbourg une existence tranquille et enviable que rien ne semble devoir bouleverser. Le destin en décidera autrement.

    Recevant une lettre de son frère Oblonski, impénitent coureur de jupons qui la supplie de venir sauver son mariage avec Dolly, elle se rend à Moscou. Lors d’un bal, Anna tombe amoureuse du comte Vronski, joli officier de cavalerie, brisant au passage le cœur de Kitty, la sœur cadette de Dolly. N’ayant elle aussi d’yeux que pour Vronski, elle vient de refuser la demande en mariage du bien terne et timide Levine, un propriétaire terrien.

    Tentant de résister, Anna rentre à Saint-Petersbourg. Mais Vronski la suit et les jeunes gens décident de vivre leur relation au grand jour. Faussement scandalisée, l’aristocratie locale se range du côté du malheureux Karenine, tandis qu’Anna, coupable d’avoir violé les règles, devient une paria. L’amour de Vronski n’y résistera pas.

    Sur un scénario classique de Tom Stoppard, le réalisateur Joe Wright a parié sur une vision très personnelle du roman, où Tolstoï révélait l’hypocrisie d’une société obsédée par le paraître. Misant sur l’artifice d’une noblesse en représentation, il a imaginé une action se déroulant partiellement dans un théâtre. Visuellement magnifiques, les scènes se jouent devant de somptueux décors et paysages peints. Les costumes sont superbes et les comédiens se déplacent dans les coulisses au milieu des cordes et des accessoires.

    Un parti pris intéressant, sinon audacieux, mais pas toujours convaincant et qui va sûrement déplaire aux fans du livre désorientés par cette mise en abyme. Notamment lors de séquences bouffonnes où certains personnages frisent le ridicule. Par ailleurs le cinéaste mêle plusieurs histoires que le temps du cinéma, qui n'est pas celui de l'écrit, rend complexe.

    On est en revanche séduit par l‘interprétation de Keira Knightley, incarnant une Anna que la passion tuera, à la fois émouvante, exaspérante, exaltée, déprimée, rongée par la jalousie. De son côté un Jude Law barbu, vieilli et enlaidi, enfile avec talent le costume du mari trompé, l’ennuyeux coincé et rigide Karenine, craignant pour son statut social.

    On n’en dira pas autant d’Aaron Taylor-Johnson dans le rôle de Vronski. Trop mignon blondinet volage, manquant d’étoffe et de profondeur, il ne paraît pas à la hauteur des sentiments d’Anna et peine du coup à égaler ses partenaires.

    Au final une chose est toutefois sûre, on a très envie de relire le roman de Tolstoï, dont la modernité ne se dément pas.

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi  5 novembre.

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