Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Cinéma: "L'Odyssée de Pi", splendide aventure... à l'eau de rose

    lifeofpi[1].jpgForcé de quitter l’Inde avec ses parents pour le Canada, le jeune Pi Patel, 17 ans, perd toute sa famille à la suite d’un naufrage et se retrouve seul survivant à bord d’un canot de sauvetage. Seul survivant humain, car il doit partager l’embarcation avec quelques animaux, dont Richard Parker, un superbe mais féroce tigre du Bengale qui ne pense qu’à une chose, le bouffer.

    Sous la menace incessante de ses redoutables crocs, Pi n’a pas d’autre solution que de trouver d’ingénieux stratagèmes pour lui échapper. Et pour résister aux éléments aussi déchaînés que destructeurs. L’instinct de survie des deux naufragés leur fera ainsi vivre une incroyable aventure.

    Adapté en 3 D par le Taïwanais Ang Lee du best-seller fantastique, humaniste, philosophique et mystique de Yann Martel, L’Odyssée de Pi a unanimement enchanté les critiques américains. Délirant d’enthousiasme, ils parlent de merveille, d’exploit, de nouvel Avatar et parient déjà sur lui pour la prochaine cérémonie des Oscars.


    Il faut admettre que c’est visuellement splendide et que les effets spéciaux sont époustouflants. Ce n'est malheureusement  pas le cas de l'intrigue, longuette et répétitive, dégoulinante de bons sentiments de principes moralisateurs et de symboles surlignés. Pour tout dire, à l’exception de certaines scènes ébouriffantes, dont le spectaculaire et ahurissant naufrage, ce prêchi-prêcha à l'eau de rose finit par lasser ferme. 

    Le jour des corneilles

    Le jour des corneille.jpgElevé par son père, effrayant colosse tyrannique qui lui interdit de sortir, le petit Courge grandit en sauvage au cœur de la forêt. Maigrichon, chauve, le gamin au look du fameux Gollum de Tolkien ignore tout de la société des hommes. Il ne croise que des fantômes à tête de biche ou de chat. Jusqu’au jour où son ogre de géniteur est victime d’un grave accident. Le garçon décide alors de se rendre au village le plus proche pour tenter de le sauver.

    Quittant ses futaies protectrices, il franchit audacieusement la frontière de l’Outremonde où, selon son père, règnent le malheur et le néant. Mais c’est là qu’il apprend à parler aux vivants dont l’affreuse commère du cru, la jeune Manon, ou le médecin humaniste, à qui Claude Chabrol prête sa voix. C’était sa dernière prestation.

    Le jour des corneilles adapté d’un roman pour adultes de Jean-François Beauchemin, est le premier long-métrage d’animation du jeune réalisateur français Jean-Christophe Dessaint. Tout en puisant son inspiration dans les éléments qui fondent traditionnellement les contes, il les revisite pour livrer une œuvre touchante et déroutante, où il n’hésite pas à parler de souffrance, de mort ou de rejet.

    Films à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 19 décembre.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Cinéma: Déborah François, Lucky Luke de la dactylographie dans "Populaire"

    20255491.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgJolie blonde au teint transparent, pull rouge et jeans, Déborah François est perchée  sur des  Miu Miu noirs vernis aux talons vertigineux,  dont elle nous montre la totale maîtrise en courant dans les couloirs d’un grand hôtel genevois… Interview.

    A 25 ans, la jeune actrice belge, fille d’une assistante sociale et d’un policier, a enchaîné quinze longs métrages depuis  la précieuse carte de visite offerte par les frères Dardenne avec L’enfant, palme d’or à Cannes en  2005. Elle a également obtenu le César du meilleur espoir en 2008 pour Le premier jour du reste de ta vie. Elle vient de terminer Il est parti dimanche de Nicole Garcia, aux côtés de Louise Bourgoin et Pierre Rochefort.

    Mais elle est surtout l’ irrésistible héroïne de Populaire, le premier film de Régis Roinsard se déroulant au printemps 1958. Elle incarne Rose Pamphyle, une  jeune villageoise qui refuse une vie rangée de femme au foyer docile et débarque à Lisieux où le séduisant  Louis Echard, 36 ans (Romain Duris), cherche une secrétaire.  Rose foire complètement son entretien d’embauche mais il se trouve qu’elle tape à la machine plus vite que son ombre.

    Face à ce Lucky Luke de la dactylographie,  Louis flaire la bonne affaiere. Il lui propose le poste, se muant en coach implacable pour faire d’elle la fille la plus rapide du pays, sinon du monde. En effet, des concours sont  organisés dans toute la France et  la meilleure participe à New York à  un championnat de la spécialité, qui s’apparente  carrément à un sport.

    Régis Roinsard  livre une  comédie aussi charmante que pétillante où, dans une reconstitution brillante et fantasmée des années cinquante, il joue la carte de l’émancipation féminin e. Avec  une Rose audacieuse qui ne se laisse pas marcher sur les pieds par  son patron à la fois arrogant, séduisant et grognon.

    20255494.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpg -Déborah, vous avez été choisie parmi 150 candidates. Qu’est-ce qui vous a attirée dans ce personnage ?

    -Son  insolence, a priori  insoupçonnable, son côté rebelle, irrévérencieux, sa spontanéité, sa maladresse, et bien sûr son côté féministe qui s’ignore, très moderne pour l’époque. Etre secrétaire alors c’était à la mode. Comme être hôtesse de l’air.  

    -Rose Pamphyle est dans le refus mais pas dans la revendication

    -En effet, c’est  ce qui m’a plu. Elle ne théorise pas, elle y va. C’est une pionnière, une précurseuse.

     -Comment se prépare-t-on pour un tel rôle ?

    -On travaille beaucoup. Pour être crédible, je me suis exercée deux heures par jour pendant sept mois. Plus du piano. C’était très sportif. D’ailleurs Régis Roinsard nous filme comme des boxeurs sur un ring. Il a fait beaucoup d e compétition, notamment de tennis.

    -En parlant de tennis, ces concours ressemblaient à un Grand Chelem, avec quatre tours, puis quarts de finale demi-finale et enfin finale

    -C’est vrai. J’ai d’ailleurs failli rencontrer Kim Clijsters, pour qu’elle me donne des conseils. Mais cela n’a finalement pas pu se faire.

     -Vous aimez le sport ?

    -Je ne pratique pas. En revanche j’adore  regarder. Par  exemple j’aii suivi les jex Olympiques de Londres de A à Z. Scotchée devant ma télé.

    -Comment vous êtes-vous entendue avec Romain Duris ? Il a la a réputation de faire craquer les filles.

    -C’est certes un beau garçon mais il y a longtemps qu’il s’est rangé. Il est très gentil, c’est un grand bosseur, il aime essayer des choses, cherche la meilleure version. Il s’est beaucoup impliqué dans le film, au point de travailler avec un entraîneur.

    -Vous êtes paraît-il tentée par le film d‘action. Par exemple Vous vous verriez bien accrochée à un hélicoptère

    -C’est ce qu’il y a de bien dans le cinéma. C’est pouvoir un peu tout faire. Oui j’aimerais bien quelque chose de physique  comme Lara Croft. J’aime tout ce qu’elle fait. Se jeter dans le vide, tirer, marcher sur des cordes. Je voudrais apprendre à me battre, être une petite Rambette. Le turban me va très bien.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 19 décembre.

     

     

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Cinéma: "Winter, Go Away!", vent de révolte sur la Russie

    get[4].jpgAu lendemain des élections législatives du 4 décembre 2011 marquées par des fraudes massives, Moscou et Saint-Pétersbourg ont été le théâtre de manifestations qui ont peu à peu gagné l’ensemble du pays. Des protestations d’opposants, mais également d’une partie du peuple, fatigué du manque de transparence, sinon de l’opacité totale du pouvoir détenu depuis dix ans par Vladimir Poutine.

    Ce vote contesté n’était qu’un prélude aux présidentielles prévues le 4 mars 2012, où "réduit" à un rôle de premier ministre, l’homme fort briguait la tête de l’Etat: Un fauteuil qu’il a évidemment obtenu depuis le tournage d’un film, réalisé de février à mars de cette année. Caméra au poing, un collectif de dix jeunes diplômés de la Marina Razbezkina’s School Of Documentary Film and Documentary Theater témoignent du vent de révolte qui a soufflé sur la Russie. 

    Nous voulons des millions pas des millionnaires!

    Ce documentaire est intitulé Winter,Go Away!, un slogan scandé par des opposants qui, tout en martelant également «nous voulons des millions, pas des millionnaires», font brûler une poupée de paille. Elle symbolise  à la fois l’hiver et la classe politique liée à Poutine et Medvedev. Rigoureux, l'opus adopte différentes approches selon qui officie derrière l’objectif.

    C’est ainsi qu’il suit divers manifestants, dont certains affrontent le froid glacial, défilant dans les rues où leurs chefs se font brutalement arrêter par des policiers débarqués en masse. D’autres, équipés comme des alpinistes, escaladent un immeuble en travaux pour remplacer une gigantesque banderole à la gloire de Poutine par la leur, lui demandant de partir.

    L’interview des Pussy Riot et leur arrestation

    Changeant d’angle, les cinéastes en herbe s’intéressent aux hommes de main de l’Eglise orthodoxe, soutien du pouvoir, qui menacent les activistes se rapprochant trop de la cathédrale du Saint-Sauveur. C’est là que les célèbres Pussy Riots ont dit leur messe anti-Poutine. On découvre  l’interview où, le visage masqué par des cagoules, les égéries aussi décomplexées que déterminées et téméraires du groupement féministe, affirment être opposées à la violence. Puis on les voit chanter et se faire embarquer par les flics.

    Tous les points de vue sont représentés à l’image de celui d’une jeune fille  qui, brandissant un smart phone à l’effigie de Poutine, explique à un opposant qu’il n’y a aucun intérêt à changer le pouvoir dans la mesure où, avec ses représentants, on obtient tout ce qu’on veut. Sa démonstration est relayée par des fans du futur président, qui reprochent vivement à ses adversaires de manifester. 

    Winter Go Away!, photographie d’une Russie contemporaine divisée, faite par dix paires d’yeux neufs, est un documentaire percutant, révélateur, édifiant, donnant la dimension des élans démocratiques au sein d’une société répressive. Il mérite largement le détour.

    A l’affiche à Genève,  au Spoutnik, jusqu’au 18 décembre.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine