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  • Cinéma: "Ernest et Célestine", petit bijou d'animation

    20118226.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-20120524_112151[1].jpgLes ours et les souris ne font en principe pas bon ménage, les premiers ayant une fâcheuse tendance à manger les secondes… Mais Ernest, gros plantigrade marginal, clown et musicien, n’en a cure de ces conventions. N’écoutant que son grand cœur tendre, Il va recueillir Célestine, une orpheline craquante qui a fui le monde souterrain des rongeurs. Bousculant l’ordre établi, tous deux vont désormais s’aider et se soutenir.

    Cette fable, petite merveille d’animation, a été adaptée, d’une BD éponyme de Gabrielle Vincent,  par les réalisateurs belges Stéphane Aubier et Vincent Patar sur un scénario de Daniel Pennac. Réussite technique et artistique qui mêle un dessin aérien et délicat à de magnifiques décors,  ce conte initiatique, poétique,  politique, est aussi un hymne à la tolérance.

    Mais sans prêchi-prêcha, au contraire. C’est un film qui fait réfléchir, plein de péripéties, d’humour, d’émotion, d’insolence et d’espièglerie. A ne pas manquer, qu’on  soit petit ou grand.

    On se lâche à Télé Gaucho,

    20275417[1].jpgAprès l’excellent Le nom des gens, Michel  Leclerc revient avec Télé Gaucho, qui raconte la vie d’une TV française locale et indépendante dans les  années 90, gérée par des anarchistes  provocateurs et révolutionnaires.

    Né de l’expérience de Télé Bocal, petite chaîne anar à laquelle Michel Leclerc a participé entre 1995 et 2000,Télé Gaucho suit, entre manifs musclées, émetteur pirate, foutage de gueule ou affrontement avec les flics, l’aventure d’un collectif. Composé en 1996, il réunit des militants divers, allant du leader charismatique déglingué à la militante gauchiste pure et dure. 

    Parmi eux Victor (Félix Moati), un provincial créatif fou de cinéma monté à Paris et qui, parallèlement,  joue les stagiaires dans l’émission de merde d’une grande chaîne nationale. Conformiste  réactionnaire et racoleuse, elle n’en a rien à cirer du contenu pourvu que la pub crache. Mais son côté poubelle ne  l’empêche pas d’être regardée. Par des cons, évidemment.  Refrain connu, qui plombe un peu l’idée de départ.

    Se montrant moins inspiré que dans son film précédent en sacrifiant le collectif à l’ambitieux Victor, Michel Leclerc nous propose quand même des scènes joyeusement bordéliques, servies par un bon casting. Aux côtés de Félix Moati, on retrouve Maïwenn, Eric Elmosnino ou encore Emmanuelle Béart.

    Films à l’affiche dans les salles romandes, dès mercredi 12 décembre.

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  • Cinéma: Avec "Le Hobbit", Peter Jackson recycle sa saga culte

    2695246ab3ee484129fe79742bdce388[1].jpgBlockbuster de la semaine, très attendu par des millions de fans, il va surtout venir grossir le compte en banque de Peter Jackson, récompensé aux Oscars pour Le Seigneur des Anneaux, qui lui a rapporté la bagatelle de trois milliards de dollars. Après King Kong et Lovely Bones, le réalisateur néo-zélandais a décidé, au bout de neuf ans, de renouer avec J.R.R.Tolkien en adaptant Le Hobbit: Un voyage inattendu, paru il y a 75 ans.

    Avec ce prologue de la série culte,  Peter Jackson retourne donc aux sources de l’œuvre pour suivre les aventures, se voulant trépidantes, de Bilbon Sacquet (Martin Freeeman). Demi-homme, le petit être paisible  aux grands pieds se voit enrôlé quasiment de foce par le magicien Gandolf et treize nains barbus mal élevés, décidés à récupérer leur royaume perdu  d’Erebor, conquis par le dragon Smaug.

    Avant de parvenir au but sur une route où pullulent de redoutables  orques, ouargues, gobelins ou autres araignées géantes, Bilbon sera capturé par des trolls immondes avides de chair humaine, et devra résoudre les énigmes posées par l’affreux Gollum au bord d’un lac souterrain. Le Hobbit fera non seulement preuve d’intelligence et de courage, mais s’emparera du précieux anneau de Gollum lié, on l'aura compris, au sort de la Terre du  Milieu…

    En gros, Peter Jackson fait du neuf avec du vieux, recyclant sa saga en nettement moins bien, enchaînant d’incessantes et ennuyeuses batailles mettant aux prises des créatures d‘une laideur repoussantes et des nains qui n’en sont physiquement pas, le politiquement correct oblige. Certes, il y a quelques scènes grandioses dans de vertigineux décors naturels. Mais hélas décolorés comme d’habitude par la 3D.

    Précisons encore qu’on n’en a pas fini avec Jackson et Tolkien. Ce film est le premier volet d’une nouvelle trilogie qui comprendra Le Hobbit: La désolation du Smaug et Le Hobbit: Histoire d’un aller et retour. A paraître en  2013 et 2014.

    Mes héros avec le trio Balasko-Jugnot-Cornillac

    mes-heros-josiane-balasko-gerard-jugnot[1].jpgPour son quatrième long-métrage, Eric Besnard a réuni Josiane Balasko et  Gérard Jugnot, qui jouent deux sexagénaires, Olga et Jacques. Retirés à la campagne, ils ne cessent de s’engueuler, mais évidemment s’adorent et ne peuvent se passer l’un de l’autre.

    Leur fils Maxime (Clovis Cornillac), qui vient de sortir sa mère d’une courte garde à vue où l’avait conduite son foutu caractère, se débattant lui-même dans des problèmes professionnels et de cœur, en profite pour passer le week-end chez papa-maman. Une pièce rapportée, faire-valoir de Balasko et Jugnot, tout comme  le petit garçon noir sans-papier qu’ils ont recueilli et qui doit être reconduit à la frontière.

    Mais sous les yeux de Maxime qui en reste comme deux ronds de flan, le couple infernal se dressera héroïquement devant les gendarmes, défiant les lois et le gouvernement…

    On sait que Josiane Balasko s’est mobilisée pour les sans-papiers avec d’autres personnalités du spectacle. Cela n’en donne pas davantage de crédibilité à cette laborieuse et franchouillarde comédie champêtre, au scénario convenu à but lacrymogène, dégoulinante de bons sentiments et d'improbables intentions politico-sociales.

    Films à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 12 décembre.

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  • Ski: le mutant français et la locomotive suisse

    Ski-alpin-Val-d-Isere-Geant-Pinturault-Tout-est-jouable_reference[1].jpgSamedi, lors du slalom spécial de Val d’Isère, les commentateurs d’Eurosport étaient saisis de folie furieuse. C’était même à craindre pour leur santé tant ils hurlaient à se péter les cordes vocales. La cause de ces débordements sonores tonitruants? Ils venaient d’assister au spectacle hallucinant offert par un monstrueux tueur des neiges. Epouvantant ses petits camarades de jeu en revenant de nulle part, pour rafler la victoire grâce à une deuxième manche de "mutant" ainsi que l’ont inlassablement répété les spécialistes de la chaîne, ivres de bonheur.

    Ce yéti qui met ses compatriotes en transes, c’est Alexis Pinturault, le nouveau héros de la latte hexagonale qui déplace des montagnes au point de donner l'impression qu'il skie sur une autre piste! Quasiment sans entraînement de surcroît. Veni vidi vici, les doigts dans le nez. Du jamais vu.

    Et l'extraterrestre de poursuivre son extraordinaire mutagénèse lors du premier tracé du géant de dimanche, provoquant de nouveaux transports exaltés de la part de la pléthore de journalistes et de consultants présents dans la station française pour témoigner de ce fabueux l'exploit. 

    Certains que personne ne parviendrait à rivaliser, ils devaient pourtant rabattre un chouïa leur caquet, l’Autrichien Marcel Hirscher venant coiffer le martien au poteau. Mais de quelques misérables centièmes seulement. De quoi continuer à redouter le pire. Me préparant à une éventuelle énième explosion de glapissements assourdissants lors du second parcours, j’avais prévu des boules quiès.

    Bien m'en a pris. Se remettant à survoler outrageusement son sujet, Alexis reprovoquait un indescriptible délire. Mais soudain, funérailles! Le malheureux se mélangeait les pinceaux à trois portes de l’arrivée, pour terminer dans les profondeurs du classement. Je ne vous raconte pas l’intense frustration de la smala tricolore face à cet affreux coup du sort.

    Pour ne rien vous cacher on aurait dit un Suisse. Presque une insulte je l’admets, les pauvres Helvètes devant se contenter de la locomotive Didier Défago. A vapeur la locomotive, inutile de préciser. Mais ce n’est pas grave, on l’attend  sur les grosses courses, a déclaré l’inénarrable Fabrice Jaton pour expliquer les gros ratés du véhicule ahanant péniblement sur les pistes.

    En plus il y aura Didier Cuche pour booster les troupes. A entendre pourtant le Morginois ironiser sur le fait qu’avec lui ils allaient tout gagner, sûr qu’il n’a pas du tout envie d’avoir la flèche des Bugnenets dans les spatules. Et il n’a pas l’air d’être le seul...

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