Cinéma: "L'Odyssée de Pi", splendide aventure... à l'eau de rose (18/12/2012)
Forcé de quitter l’Inde avec ses parents pour le Canada, le jeune Pi Patel, 17 ans, perd toute sa famille à la suite d’un naufrage et se retrouve seul survivant à bord d’un canot de sauvetage. Seul survivant humain, car il doit partager l’embarcation avec quelques animaux, dont Richard Parker, un superbe mais féroce tigre du Bengale qui ne pense qu’à une chose, le bouffer.
Sous la menace incessante de ses redoutables crocs, Pi n’a pas d’autre solution que de trouver d’ingénieux stratagèmes pour lui échapper. Et pour résister aux éléments aussi déchaînés que destructeurs. L’instinct de survie des deux naufragés leur fera ainsi vivre une incroyable aventure.
Adapté en 3 D par le Taïwanais Ang Lee du best-seller fantastique, humaniste, philosophique et mystique de Yann Martel, L’Odyssée de Pi a unanimement enchanté les critiques américains. Délirant d’enthousiasme, ils parlent de merveille, d’exploit, de nouvel Avatar et parient déjà sur lui pour la prochaine cérémonie des Oscars.
Il faut admettre que c’est visuellement splendide et que les effets spéciaux sont époustouflants. Ce n'est malheureusement pas le cas de l'intrigue, longuette et répétitive, dégoulinante de bons sentiments de principes moralisateurs et de symboles surlignés. Pour tout dire, à l’exception de certaines scènes ébouriffantes, dont le spectaculaire et ahurissant naufrage, ce prêchi-prêcha à l'eau de rose finit par lasser ferme.
Le jour des corneilles
Elevé par son père, effrayant colosse tyrannique qui lui interdit de sortir, le petit Courge grandit en sauvage au cœur de la forêt. Maigrichon, chauve, le gamin au look du fameux Gollum de Tolkien ignore tout de la société des hommes. Il ne croise que des fantômes à tête de biche ou de chat. Jusqu’au jour où son ogre de géniteur est victime d’un grave accident. Le garçon décide alors de se rendre au village le plus proche pour tenter de le sauver.
Quittant ses futaies protectrices, il franchit audacieusement la frontière de l’Outremonde où, selon son père, règnent le malheur et le néant. Mais c’est là qu’il apprend à parler aux vivants dont l’affreuse commère du cru, la jeune Manon, ou le médecin humaniste, à qui Claude Chabrol prête sa voix. C’était sa dernière prestation.
Le jour des corneilles adapté d’un roman pour adultes de Jean-François Beauchemin, est le premier long-métrage d’animation du jeune réalisateur français Jean-Christophe Dessaint. Tout en puisant son inspiration dans les éléments qui fondent traditionnellement les contes, il les revisite pour livrer une œuvre touchante et déroutante, où il n’hésite pas à parler de souffrance, de mort ou de rejet.
Films à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 19 décembre.
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