Sorties cinéma: "La mort en douce" avec Brad Pitt dans la peau d'un tueur (04/12/2012)
Une partie de poker est braquée et le monde de la pègre s’en trouve menacé. Les caïds mafieux font alors appel à Jackie Cogan pour trouver les coupables. Mais il va avoir du mal à contrôler une situation qui ne cesse de dégénérer.
Killing Them Softly (La mort en douce) du Néo-Zélandais Andrew Dominik, l’un des prétendants à la palme d’Or en mai denier à Cannes, est adapté d'un roman de V.Higgins. Il s’agit d’un film de gangsters classique, auquel s’ajoutent des connotations politiques
Alors que l’intrigue se situe dans les années 70, le réalisateur, qui navigue un peu laborieusement entre Cohen et Tarantino, l’a transposée en 2008, l’année de l'élection d'Obama, mais surtout de la crise financière qui a ébranlé le monde. Et qui a eu du coup des incidences sur les organisations criminelles.
Brad Pitt se glisse dans la peau du tueur pour ce polar noir parcimonieusement éclairé, très bavard, racoleur, où l’argent est plus que plus que jamais le nerf de la guerre, où oeuvrent sans état d’âme des exécutants cyniques aux ordres de commanditaires âpres au gain, et où la plupart des scènes-clés se déroulent dans des voitures, souvent à l'issue de rodéos filmés à grands renforts de ralentis. Certains ont tendance à le comparer à Drive. Mais plutôt ennuyeux, La mort en douce est loin de la fascination exercée par le brillant métrage de Nicolas Winding Refn. Et Brad Pitt beaucoup moins sulfureux que Ryan Gosling.
End Of Watch, le travail de deux flics au quotidien
Autre drame policier où on suit deux flics anticonformistes au quotidien. Avec son coéquipier et ami Mike Zavala, l’officier Brian Taylor patrouille dans le dangereux quartier de South Central à Los Angeles. Tout en filmant ce qui s’y passe pour les besoins d’un documentaire qu’il veut présenter dans son cours de cinéma.
Mike va être père et Brian a une nouvelle femme dans sa vie. Ce qui ne les empêche pas de jouer les braves et les têtes brûlées, sauvant des enfants prisonniers d’une maison en feu ou s’attaquant aux gangs des rues. Mais aussi aux puissants barons de la drogue. L’opération de trop et la nécessité impérieuse de surveiller encore davantage leurs arrières.
Si on ne peut reprocher à David Ayer un manque de réalisme, on regrettera en revanche, outre une violence complaisante, une absence de regard sur le milieu où ses personnages évoluent et les situations dramatiques qu'ils affrontent. Mais Jake Gyllenhaal et Michael Pena font plutôt bien le job.
Una Noche, plongée dans la vie de la jeunesse à La Havane
Raul n’a qu’un rêve. Echapper à sa sordide existence pour rallier Miami, ville mythique à la fois si proche et si lointaine. Pour l’heure, il travaille dans la cuisine d’un restaurant, vole des médicaments pour sa mère malade et se démène pour qu’elle n’ait plus à se prostituer pour manger. Rentrant à la maison, il la trouve au lit avec un touriste et assomme l’homme.
Recherché par la police, il tente de convaincre son ami Elio de tout abandonner et de construire un radeau pour traverser les 90 miles qui les séparent de l’Eldorado. Mais Elio a une soeur jumelle, Lila, seule personne avec qui il partage des instants de bonheur. Elle ne supporte pas l'idée qu'il veuille la quitteret décide de s’enfuir avec les deux garçons.
Tourné à la Havane, Una Noche révèle des acteurs non-professionnels qui étonnent par la maîtrise de leur jeu. Signé Lucy Mulloy, l’opus plonge sans concession au cœur de la vie de la ville, pour brosser avant tout le portrait d’une jeunesse devenue tellement indifférente à la révolution qu’elle en a perdu toutes ses illusions.
Pour la réalisatrice, l’intérêt consistait à explorer l’évolution des personnages et non de dire aux gens ce qu’ils doivent penser de Cuba. Ce qu’elle nous en montre ne nous atteint pas moins à la façon d’un coup de poing.
Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 5 novembre.
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