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  • Cinéma: "La fleur de l'âge", "Mohamed Dubois", "Win Win", la comédie dérape

    7760908865_pierre-arditi-et-jean-pierre-marielle-sont-comme-pere-et-fils-dans-la-fleur-de-l-age-au-cinema-a-partir-du-1er-mai[1].jpgPetite semaine pour les amateurs de pellicule du côté de la comédie où il n'y a pas grand-chose à sauver, quelle que soit la provenance. A commencer par La fleur de l’âge, premier long-métrage de fiction du documentariste de télévision Nick Quin, réunissant Pierre Arditi et Jean-Pierre Marielle.  

    Vieux beau de 63 ans déterminé à oublier son âge en coursant les jupons trentenaires et grand producteur de télévision sur le déclin, Gaspard Dassonville doit soudain recueillir chez lui son père, vieillard indomptable et capricieux qui a perdu son autonomie. Genre Tatie Danielle au masculin, mais en nettement moins bien. L’arrivée d’une aide-soignante  délurée aux méthodes particulières (Julie Ferrier) complète le tableau. Elle fascine les deux hommes qui, grâce à elle, sont censés se retomber dans les bras.

    Scénario et dialogues boiteux pour une laborieuse comédie sur la vieillesse qui se veut un hymne à la vie, à l’amour et à la famille, mais qui peine lourdement à convaincre. En dépit de son trio d’acteurs dont a priori on pouvait attendre mieux, de quelques scènes touchantes et d’un ou deux jolis moments de  tendresse.  

    Mohamed Dubois, entre clichés et caricature

    20531965.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgPas de quoi se réconcilier avec la comédie française en découvrant Mohamed Dubois d'Ernesto Ona. Le rôle principal revient à l’humoriste Eric Judor (photo) qui joue Arnaud, héritier de la banque Berthier. Sauf qu’il ressemble davantage à Saïd, l’ex-prof de tennis de sa mère, ou à la cuisinière arabe de la maison qu’à ses parents blancs. Bref autant dire qu’il a plutôt une tête à se nommer Mohamed.

    Suite à une dispute avec son paternel qui lui refuse un poste de cadre, il croise la route de Mustafa. Ce dernier lui présente sa sœur Sabrina dont il tombe évidemment amoureux. Pour la séduire, Arnaud lui laisse croire qu’il est beur comme elle et s’appelle donc Mohamed. Il s’installe alors dans sa cité, déterminé à s’intégrer. La chose n’ira pas sans mal, mais sans surprise tout finira par s’arranger.

    Ramassis de clichés, personnages caricaturés des deux côtés de la banlieue, quiproquos plus téléphonés les uns que les autres, rien ne nous est épargné dans cette histoire d’une rare platitude que contribuent encore à plomber de mauvais acteurs, s’évertuant à tenter de nous amuser. Sans succès. 

    Win Win avec losers à la clé

    901f68e585[1].jpgOn ne comptait pas sur Win Win, signé Claudio Tonetti, pour nous tirer de la morosité. Pari tenu. Fausse bonne idée par excellence, le film met en scène Paul Girard, le maire de Delémont rêvant de représenter son canton au parlement bernois et son ami Liu, un horloger chinois installé dans le Jura. Ils décident d’organiser la demi-finale de Miss Chine en Suisse. Les participantes seront notamment accompagnées dans leurs pérégrinations en terre helvétique par des équipes de télévision.

    De quoi répondre aux ambitions nationales de Paul et ouvrir à Liu le juteux marché de la montre de luxe, grâce à la retransmission de toute l’opération, dont l'élection, suivie par au moins 300 millions de téléspectateurs de l'Empire du Milieu. Virée des deux complices à Shanghai, où le contrat est passé avec Chang, PDG du petit écran du cru.  

    Convaincus de l’originalité de leur projet, Paul et Liu ne parviennent pourtant à intéresser personne que ce soit au niveau des sponsors, des politiques ou des milieux touristiques. Et au lieu de se promener de stations chics en hôtels cinq étoiles, les Miss dorment dans la paille, rendent visite aux militaires  et prennent des kilos en mangeant du boudin. A Shanghai, Chang se bouffe les ongles. Mais la ténacité de Paul et Liu finira par payer…

    Mondialisation, glamour, médias  argent, mixité culturelle, autant de thèmes traités avec une légèreté voulue et assumée, revendiquent en substance les scénaristes de cette intrigue inspirée d’une "histoire vraie". Mais il n’était pas pour autant nécessaire d’en faire une farce aussi bouffonne qu’inconsistante à la réalisation pataude, aux dialogues balourds et aux comédiens en roue libre qui peinent à nous arracher un sourire. Sans oublier quelques accents qui le disputent sauvagement aux produits du terroir...

    A oublier enfin Dead Fucking Last, évoquant trois amis qui ont fondé à Zurich une compagnie de coursiers à vélo. Tout baigne jusqu’au jour où, après vingt ans de bons et loyaux services, ils doivent affronter la redoutable concurrence des jeunes et belles Girls Messengers. Encore une comédie qui se veut enjouée, badine et désinvolte, mais qui rate son but après quelques images.

    Films à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 1er mai.

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  • Cinéma: Avec "11.6", François Cluzet se glisse dans la peau du convoyeur le plus célèbre de France

    667893-francois-cluzet-identifie-solitaire-tony[1].jpgConvoyeur de fonds à Lyon depuis dix ans, Toni Musulin arrive chaque jour à vélo au boulot. Avare, secret, il ne dépense presque rien, ne dit presque rien. Mais à l’intérieur, ça bouillonne. Un jour, amoureux des belles bagnoles, ce taiseux s’achète une Ferrari dans une vente aux enchères. Et puis, le 5 novembre 2009, à 10 heures du matin, alors qu’il vient de parquer son fourgon blindé, il presse doucement l’accélérateur et repart dans l’autre sens.  A l’arrière il y a des sacs contenant 11,6 millions d’euros…

    11.6, c’est aussi le titre du film mettant en scène l’étrange aventure de ce braqueur énigmatique surnommé Robin des Bois par les internautes, qui a concocté ce casse énorme et sans violence à la Spaggiari. Pour se venger d’être né du mauvais côté, prendre sa revanche sur une société qui le méprise, sur ses supérieurs hiérarchiques à qui il voue une haine aussi sourde que tenace. 
     
    Onze jours plus tard il se rendra à la police de Monaco. L’histoire veut que ce soit à 11h06… A l’exception de 2,5 millions d’euros toujours dans la nature, le reste de la somme est retrouvé dans un garage qu’il avait loué. Mais les billets manquants n’ont pas piqué la curiosité de Philippe Godeau. Ce qui l’a bien davantage intéressé dans cette affaire qui conserve ses zones d'ombre, c’était la personnalité du convoyeur le plus célèbre de France, actuellement détenu à la prison de Corbas, près de Lyon. 

    Un rôle sur mesure pour François Cluzet qui porte le film sur ses épaules. Il n’incarne pas seulement, il  est ce personnage solitaire, mutique, apparemment impassible, mais que l’on sent constamment sur le point d’exploser. Le comédien est entouré d’autres bons acteurs comme Corinne Masiero ou Bouli  Lanners, qui contribuent à ancrer le film dans la réalité quotidienne d’un milieu peu glamour, mais très crédible.  

    86026_t6[1].jpg"Ce qui m’a donné envie de faire ce film c’était d’essayer de comprendre et de montrer la motivation de cet homme. Non pas d’expliquer mais de faire ressentir comment il en est arrivé là. Son sentiment d'être exploité et de retrouver en somme sa dignité à travers un acte fou en forme de bras d’honneur à l’intention de ses patrons", raconte le réalisateur de passage à Genève. "Et puis je trouvais également passionnant le fait qu'il ne soit pas parti avec l’argent. Pour moi ce n’est pas un gangster. C’est un résistant, plein de défauts certes, mais un rebelle cherchant à se relever". 

    Comment vous y êtes-vous pris pour remonter son parcours?

    Avant d’écrire, je suis allé avec le scénariste à Lyon pour recueillir des témoignages. Nous avons rencontré les policiers qui l’ont arrêté, son avocat avec qui il est en contact permanent et des gens avec qui il travaillait.

    -Quelles ont été leurs réactions?

    -Ils étaient tassez traumatisés. D’un côté ils étaient plutôt fiers de Musulin, de l’autre assez détruits par cette histoire. Certains ont été soupçonnés, interrogés. L’un d’eux a été licencié

    -Vous retrouvez François Cluzet après votre collaboration dans Le dernier pour la route. J’imagine que pour vous c’était un choix évident.

    -Oui, dans la mesure où dès la fin du tournage, nous avions décidé de refaire un film ensemble. 

    -François Cluzet est parfait de sobriété, d'économie de gestes, de mots. De quelle manière s est-il préparé?

    -Un rôle de ce genre se travaille beaucoup en amont. Par exemple sur le plan physique. il a fait pas mal de musculation, car Musulin est costaud. Je lui ai également présenté des proches de Musulin. Il est évidemment aussi allé puiser chez lui des choses plus personnelles. Et puis ça a l’air bête dire ça, mais on a pris grand soin de ses vêtements, de choisir le bon blouson, les bonnes chaussures.

    -Toni Musulin est toujours incarcéré. L’avez-vous rencontré ? 

     -Non, j’aurais voulu mais il est en isolement et refuse les visites. J’ai acheté les droits du livre où il témoigne. Je ne le regrette pas car je tenais à garder du mystère et cela m’aurait peut-être  bloqué dans mon imaginaire. J’ai besoin d’être près de la réalité dans mes films, mais cela reste des fictions.

    -Et lui avez-vous montré 11.6 ?

    -Pas encore. J’aurais souhaité qu’il le voie avant tout le monde mais cela n’a pas été possible.

    Nouveau film à l’affiche dans les salles romandes.

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  • Cinéma: "La cage dorée", sympathique comédie à la portugaise

    la-cage-doree[1].jpgDans la foulée de la comédie à succès de Philippe Le Guay, Les femmes du 6e étage, le réalisateur franco-portugais Rubens Alves, s’inspirant de l’histoire de ses parents et plus particulièrement celle de sa mère, authentique concierge, en a profité pour réaliser son premier long-métrage, La cage dorée.

    Depuis près de trente ans les Ribeiro, immigrés portugais, vivent au rez-de-chaussée d’un bel immeuble situé dans un quartier chic de Paris. Maria la gardienne exemplaire et son mari José chef de chantier modèle sont considérés comme des perles rares par les locataires et leurs employés, qui ne sauraient se passer d’eux.

    D’où la nouvelle en forme de catastrophe lorsque ces crèmes d'humains peuvent réaliser leur rêve en héritant d'une maison: rentrer au pays. Du coup les profiteurs de leur dévouement sans faille se sentent menacés dans leur confort. Ils multiplient alors les attentions et les gentillesses pour empêcher ces êtres indispensables de mettre leur projet à exécution. De leur côté les intéressés en sont à se demander s’ils ont vraiment envie, au bout de tout ce temps de quitter la France où ils ont construit leur vie. 

    Distrayant, sympathique, touchant, ce film à la fois léger et grave, traite sur le mode comique de sujets sérieux comme l’intégration et le déracinement. Surfant sur les clichés tout en les assumant, il brosse de façon moins simpliste qu’il n’y paraît, même s'il frise parfois l'angélisme, un portrait de famille sur fond de relations humaines.

    Le cinéaste débutant est de surcroît servi, à quelques exceptions près, par un casting impeccable. Aux côtés de Rita Blanco et Joaquim de Almeida, on retrouve notamment Chantal Lauby en bobo déjantée, Roland Giraud en patron paternaliste ou encore Nicole Croisille en redoutable mégère, aussi pingre que méprisante. 

    Nouveau film à l’affiche dans les salles romandes.

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