Dans la foulée de la comédie à succès de Philippe Le Guay, Les femmes du 6e étage, le réalisateur franco-portugais Rubens Alves, s’inspirant de l’histoire de ses parents et plus particulièrement celle de sa mère, authentique concierge, en a profité pour réaliser son premier long-métrage, La cage dorée.
Depuis près de trente ans les Ribeiro, immigrés portugais, vivent au rez-de-chaussée d’un bel immeuble situé dans un quartier chic de Paris. Maria la gardienne exemplaire et son mari José chef de chantier modèle sont considérés comme des perles rares par les locataires et leurs employés, qui ne sauraient se passer d’eux.
D’où la nouvelle en forme de catastrophe lorsque ces crèmes d'humains peuvent réaliser leur rêve en héritant d'une maison: rentrer au pays. Du coup les profiteurs de leur dévouement sans faille se sentent menacés dans leur confort. Ils multiplient alors les attentions et les gentillesses pour empêcher ces êtres indispensables de mettre leur projet à exécution. De leur côté les intéressés en sont à se demander s’ils ont vraiment envie, au bout de tout ce temps de quitter la France où ils ont construit leur vie.
Distrayant, sympathique, touchant, ce film à la fois léger et grave, traite sur le mode comique de sujets sérieux comme l’intégration et le déracinement. Surfant sur les clichés tout en les assumant, il brosse de façon moins simpliste qu’il n’y paraît, même s'il frise parfois l'angélisme, un portrait de famille sur fond de relations humaines.
Le cinéaste débutant est de surcroît servi, à quelques exceptions près, par un casting impeccable. Aux côtés de Rita Blanco et Joaquim de Almeida, on retrouve notamment Chantal Lauby en bobo déjantée, Roland Giraud en patron paternaliste ou encore Nicole Croisille en redoutable mégère, aussi pingre que méprisante.
Nouveau film à l’affiche dans les salles romandes.