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le blog d'Edmée - Page 490

  • Festival de Locarno: débuts languissants d'un cru très prometteur...

    gare-du-nord-photo-51e947d777dbd[1].jpgAu premier tiers de ce cru 2013 très prometteur… sur le papier, le doute s’insinue. Du moins au niveau de la compétition et de la Piazza Grande. Côté course au Léopard d’Or, je ne l’ai en tout cas pas encore vu passer. On a beaucoup insisté sur le fait que dix-huit des vingt prétendants en lice sont des premières mondiales. Et pour cause, serais-je tentée de remarquer. Qui voudrait de certains des opus sélectionnés?

    Trois seulement me semblent véritablement émerger. Le très attendu E Agora? Lembra-me (en français Et maintenant? Souvenez-vous de moi) de Joaquim Pinto. Le réalisateur portugais, qui vit avec le sida et l’hépatite C depuis une vingtaine d’années, raconte une année d’études cliniques sous psychotiques et médicaments toxiques, dont la commercialisation n’a pas encore été approuvée. Tout l’intérêt du film réside dans sa façon particulière de parler de la maladie à travers une réflexion sur la survie, l’amour et l’amitié.

    Avec Gare du Nord, la Française Claire Simon nous balade dans l’immense station parisienne, véritable fourmilière où se croisent des milliers de gens venus de partout et où elle suit où plus particulièrement quatre personnages. Il y a Mathilde, une prof d’histoire atteinte d’un cancer (Nicole Garcia, photo) qui noue une relation amoureuse avec Ismaël, un étudiant réalisant sa thèse sur les lieux, Joan, une agente immobilière qui y passe son temps entre deux clients et Sacha, à la recherche  de sa fille fuguuse. Parfois bâtard, le film séduit quand même par sa façon originale de capter des tranches de vie.

    On n’oubliera pas Pays barbare, un étonnant et remarquable documentaire français où Yervent Gianikian et Angela Ricci Lucchi montrent des matériaux filmiques sur l’Ethiopie coloniale italienne, récemment découverts dans les archives de particuliers. De nombreuses séquences militaires illustrent notamment la violence des conquérants.

    En ce qui concerne la Piazza Grande, c’est carrément la déception pour l’instant. Dont  2 Guns, laborieux film d'action de l'Islandais Baltasar Kormakur avec Denzel Washington et Mark Wahlberg en roue libre, Wrong Cops de l’iconoclaste Quentin Dupieux qui donne de plus en plus dans le potache, Vijai and I, une sirupeuse et improbable romance belge  de Sam Garbarski. Ou encore We're The Millers, une comédie à l’humour extra-gras de Rawson Marshall Thurber emmenée par Jennifer Aniston, strip-teaseuse devenue mère bidon de deux ados et fausse épouse d’un minable trafiquant de shit…

    Cela dit, il reste heureusement une grosse semaine pour ne pas faire mentir l'annonce d'une édition de derrière les fagots. Alors haut les cœurs et on croise les doigts!

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  • Festival de Locarno: Faye Dunaway attire la foule pour évoquer ses succès

    Faye-Dunaway-new1[1].jpgFaye Dunaway a de la classe. Intelligente, dynamique, charmeuse et chaleureuse, la comédienne qui a reçu un Léopard d’or vendredi soir sur la Piazza Grande avait rameuté la foule quelques heures auparavant. Conquis, les journalistes et ses fans l’ont écoutée évoquer quelques films qui ont marqué sa carrière en compagnie de Carlo Chatrian, le nouveau directeur artistique du festival.

    Née dans le sud de la Floride en 1941, Faye Dunaway a commencé par rendre hommage à Elia Kazan qui lui a appris le métier et à Marlon Brando qui a inventé une nouvelle façon de jouer. "Kazan a eu une extraordinaire influence sur tous les acteurs avec son excellente analyse des personnages.  Pour moi c’est un maître et je lui suis très reconnaissante. Il a été suivi par toute une génération. Quant à Marlon, c’était un être adorable. J'ai trouvé divin de tourner avec lui tant il était vivant, émotionnellement parlant".

    Instinctive dans ses choix, Faye Dunaway insiste sur la chance qu’elle a eu de travailler avec les plus grands et sous la direction des meilleurs. Des acteurs et des réalisateurs gens au top de leur art et des rôles qui lui ont appris que les femmes doivent lutter pour leurs droits. Son préféré c’est Bonnie Parker dans le célèbre Bonnie and Clyde d’Arthur Penn. Et pas seulement parce qu’il a fait d’elle une star suite à son immense succès lors de sa sortie en 1967. Mais surtout parce que "Bonnie, c’est moi". 

    faye_4[1].jpg"Je me suis identifiée à cette jeune femme car elle est très proche de moi, de mes origines. J’ai été élevée à la campagne et je connaissais la même frustration qu’elle. En plus j’ai énormément apprécié de donner la réplique à Warren Beatty. Ce n’était pas qu’un beau gosse. Il avait quelque chose d’indéfinissable, Il essayait de trouver de nouvelles choses. Il était incroyablement crocheur. Pour lui, le premier à se fatiguer perdait la bataille. Lui ne renonçait jamais".

    Si Bonnie est son personnage favori, tous les autres l’ont touchée. Comme celui d’ Evelyn Mulwray dans Chinatown de Roman Polanski. Elle y engage un détective privé (Jack Nicholson) pour suivre son mari qu’elle soupçonne d’adultère. Elle a également aimé enfiler le costume de Diana Christensen dans Network de Sydney Lumet où elle incarne une productrice sans scrupule,  qui lui a valu en 1976 l’Oscar de la meilleure actrice. "Network est un film très noir, ultra rapide. On était tous comme sur des patins à roulettes… " Le film est une critique acerbe et cynique sur le pouvoir de la télévision. "Une vision prémonitoire", remarque-t-elle. 

    A l’instar de nombreux de ses pairs, Faye Dunaway, également scénariste et productrice a une passion pour la réalisation. Après le tournage d’un court-métrage en 2001, elle s’est lancée dans l’adaptation de la pièce Les leçons de Maria Callas de Terrence McNally qu’elle a jouée au théâtre et dont elle a acquis les droits. "Beaucoup de scènes ont été tournées et j’espère faire le reste bientôt". On lui souhaite de réussir dans cette vaste entreprise à laquelle elle travaille depuis plusieurs années.

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  • Festival de Locarno: l'art du pétard mouillé!

    Alain_Berset,_Ständeratspräsident_2009[1].jpgQue serait Locarno sans ses mini-polémiques? Autant de pétards mouillés qui "explosent" avant ou pendant le festival, "the place to be" pour le gratin politique helvétique qui aime s'y faire voir. Cette année, il s’agit des remous autour de L’Expérience Blocher du Vaudois Jean-Stéphane Bron. Certains élus se sont en effet émus à l’idée que l’Office fédéral de la Culture ait jugé bon d’allouer 260.000 francs, soit la moitié de son budget, à un documentaire sur un politicien.

    A l’image de la conseillère nationale socialiste bâloise Suzanne Leutenegger, suggérant même que le tribun zurichois UDC milliardaire aurait pu payer de ses propres deniers l’opus sur sa petite personne. Une idée des plus sottes. Il suffit de connaître un peu le travail de Jean-Stéphane Bron pour savoir qu’il est à des années-lumière de ces pratiques!

    Bref. Le mieux était encore de demander l’avis de notre ministre de la Culture, présent à Locarno pour la traditionnelle conférence de presse. "C’est une question de liberté de création que je respecte", a-t-il déclaré. De son côté Ivo Kummer, chef de la section Cinéma, a dit avoir soutenu le projet en suivant les recommandations des experts. Il a ajouté que ce n’était pas une première, rappelant par exemple le subventionnement du documentaire d’Andres Brütsch consacré à l’ancienne conseillère fédérale Elizabeth Kopp, Die Winterreise.
     
    Plaidoyer pour une politique culturelle nationale

    Voilà qui devrait en principe calmer les ardeurs de la gauche en colère. En attendant Alain Berset, insistant avec force sur la place récemment découverte mais absolument capitale de la culture, a engagé la discussion sur une politique nationale dans le domaine. Plaidant pour un renforcement de la collaboration entre les instances fédérales, les cantons et les villes, il milite pour un vrai partenariat,  notamment générateur selon lui d’une meilleure visibilité de la culture helvétique hors des frontières,  et d’une meilleure prise en compte de tous les publics.

    En ce qui concerne plus précisément le cinéma, il a annoncé le lancement, en collaboration avec la SSR, d’un soutien accru au scénario, élément essentiel sous-estimé de la fiction. Ainsi qu’un  assouplissement des modes de coproduction avec l’étranger. Enfin, petite cerise sur ce gâteau un rien chiche tout de même, le Prix du cinéma suisse récompensera également le montage  et le film d’animation  dès l’an prochain.

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