On l’a vu trop beau trop tôt. Et pas seulement côté hevétique. Les commentateurs de tennistv.com n’en pouvaient plus d’exalter les qualités extraordinaires de Wawrinka superstar, pour eux le meilleur joueur actuel du monde.
Et qui, tout auréolé de ses treize succès consécutifs, particulièrement celui, expéditif, contre le malheureux Italien Seppi, atomisé en 49 minutes et dix jeux, nous est arrivé en huitièmes de finale sous les applaudissements d’une maigre foule en délire. Au début en tout cas, les gradins tendant à se garnir un peu moins chichement au fil de la rencontre.
Mais hélas, il y a un monde entre le dire et le faire. Même si les experts saxophones, ne voulant pas passer pour des incultes de la petite balle jaune avec leur enthousiasme forcené, ont obstinément caressé un instant l’espoir de voir la nouvelle idole des courts se reprendre. Peine perdue. J’avoue que je me suis un poil méfiée en regardant Stan The Man légèrement emprunté, se livrant d’entrée à une série d’exercices et d’assouplissements assez inhabituels à ce stade du match.
Une tactique subtile pour nous convaincre subrepticement d’une forme peu olympique? Peut-être, bien qu’à l’issue du duel lamentablement perdu contre le Sud-Africain Anderson, le Vaudois ait fermement balayé tout recours à une quelconque excuse physique. Mon dos était tendu mais je n’ai aucune blessure, a-t-il déclaré. Punto et basta, donc.
Un comportement digne d’éloges, me rétorquerez-vous. Sauf que je ne peux m’empêcher de penser qu’îl y a autre chose qu’un simple mauvais jour en l’occurrence. A mon avis, c'est surtout mental. L'histoire d'un échec annoncé. Eh oui, toujours ce complexe du compatriote, également nourri par les Espagnols face à Nadal ou par les Serbes face à Djokovic.
Pour ne rien vous cacher, à l’idée de se laisser encore terrasser par Rodgeur le maestro en quarts de finale, Stanimal a préféré, pour éviter un nouveau traumatisme, se faire sortir au tour précédent par son adversaire du jour. Certes relativement convaincant, mais pas franchement transcendant. Décidément, la trouille ça ne se commande pas !
P.S.- Juste en passant, je ne sais pas si vous avez suivi les épreuves masculine et féminine du Super-G à Lenzerheide. Eh bien figurez-vous que pour les Bleus, Pinturault est un skieur de génie et pour les Rouges, Lara Gut une skieuse carrément galactique. Ils font vraiment tout dans la nuance, nos spécialistes respectifs de la spatule!