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le blog d'Edmée - Page 380

  • Grand écran: Clint Eastwood déclenche la polémique aux Etats-Unis avec "American Sniper"

    american-sniper_612x380_1[1].jpgChef d’œuvre pour les conservateurs américains de tout poil et Michelle Obama qui a clamé son admiration, dangereux pamphlet guerrier ultra-nationaliste de propagande pour d’autres.

    Aux Etats-Unis, Clint Eastwood de retour à 84 ans sur les écrans, provoque une polémique comme il n’en avait plus connu depuis la saga des Dirty Harry, qui lui avait valu au mieux une réputation de réac belliqueux.

    Certains critiques n’avaient en effet pas hésité à qualifier de fasciste celui qui avait endossé le costume de l’inspecteur le plus populaire de l’époque.

    Le film par lequel par lequel la véhémente controverse est arrivée, c’est American Sniper, film de guerre aux airs de western, où le réalisateur raconte l’histoire vraie de Chris Kyle, militaire texan ayant servi  pendant six ans dans l’armée et envoyé en Irak pour protéger et sauver ses camarades. Avec une réussite si spectaculaire qu’il a été surnommé «La Légende».

    Durant ses quatre missions entre 2003 et 2009, ce redoutable tireur d’élite des Navy Seal dont il a appliqué sans faiblir la devise «pas de quartier !» a descendu quelque 160  ennemis de l’Amérique. Avant de tomber lui-même, en 2013,  sous les coups d’un compagnon qu’il avait aidé.

    Nominé pour six Oscars

    Si American Sniper qui exalte le patriotisme et le mythe du héros divise en déclenchant une vague de critiques, il affole en tout cas le box-office avec des centaines de millions de dollars de recettes depuis sa sortie. Tandis que l’opus est nominé six fois aux Oscars, dont meilleur film et meilleur acteur pour son principal protagoniste Bradley Cooper. Très crédible par ailleurs avec sa masse musculaire et son accent traînant.

    Au début du film, parallèlement à une scène de guerre édifiante,  flash back sur l’enfance de Chris Kyle,  élevé dans la défense du faible et le culte des armes à feu. Sa première proie est un cerf qu’il tue d’un tir magistral en chassant avec son père, pour qui l’humanité se répartit en trois groupes: les loups, les moutons et les chiens de berger. Chris opte pour cette dernière solution.

    Les années passent et le viril  trentenaire, ne sachant trop que faire de sa vie, décide d’aller jouer les chiens de berger en Irak, où protéger ses potes devient une véritable obsession. Alors il presse la gâchette. Encore et encore. La répétition du geste, d’une précision chirurgicale, agit comme une drogue. Au point qu’il du mal à retrouver ses esprits et reprendre pied dans la réalité au cours de ses brèves permissions. Faisant le malheur de sa femme (Sienna Miller) rencontrée et épousée juste avant son départ.

    american-sniper-bradley-cooper-sienna-miller1[1].jpgComme d’habitude, rien à dire sur la forme, à l’exception peut-être de ces allers et retours symboliques entre le mariage, la famille et le front. C’est plutôt sur le fond, ambigu, qu’on s’interroge. A son corps défendant, tant on aime le «dernier des géants»  hollywoodiens.

    Clint Eastwood nous montre le courageux Chris Kyle l’œil vissé à sa lunette de son fusil, sans état d’âme, dans son bon droit, ne se posant aucune question, ne se trompant jamais, atteignant toujours l’objectif, avec chaque fois une bonne raison d’abattre l’ennemi. Même s’il s’agit de femmes ou d’enfants. Logique puisqu’ils nous sont montrés prêts à balancer le feu sur ses frères d’armes. Son seul regret, ne pas avoir bousillé davantage d’ennemis, ce qui lui aurait permis de sauver plus de compatriotes.  

    Alors certes, le film évoque l’aveuglement d’une machine à tuer, les affres psychologiques d’un homme accro à la guerre, à l’évidence victime de stress post-traumatique. Mais Clint Eastwood ne cherche pas moins, au final,  à prouver que le sniper d’exception, cow-boy solitaire moderne, mérite amplement son statut de héros légendaire. Assumant sa glorification et espérant de surcroît que les gens reconnaissants se souviendront de ses sacrifices et de ceux d’autres combattants qui ont tant donné pour leur patrie. Vous avez dit propagande? 

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 18 février. 

     

     

     

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  • Grand écran: "Dancing Arabs", une fable dérangeante, drôle et cruelle

    DancingArabs3[1].jpgAprès Les Citronniers, où une veuve palestinienne s’opposait au ministre israélien de la Défense, déterminé à faire raser ses arbres centenaires sous prétexte que des terroristes pourraient s’y cacher, Eran Riklis, l’auteur également de La fiancée syrienne, s’est attaqué à un autre sujet dérangeant, sinon provocant dans Dancing Arabs: l'ostracisme quotidien dont sont victimes les Arabes d’Israël, bien qu’intégrés à la population juive.

    Eyad (Tawfeek Barthom, photo), élevé dans une petite ville, en est un représentant. Très intelligent, réalisant le vœu de son père qui rêve pour lui d’une vie meilleure, il est le premier et seul Arabe à être admis, à 16 ans, dans l’un des meilleurs internats juifs de Jérusalem. Moqué par ses camarades, tombé amoureux de la belle Naomi qu’il voit en secret à cause de ses parents, il n’a qu’un véritable ami, Yonatan, un jeune handicapé. 

    Marginalisé lui aussi car atteint d’une maladie héréditaire dégénérative mortelle, Yonatan vit seul avec Edna, sa mère célibataire (Yaël Abecassis). Les deux laissés pour compte se rapprochent et Eyad, donnant du courage et de la force à Edna pour surmonter la terrible épreuve de la future perte de son enfant, ne tarde pas à devenir le deuxième fils de la famille.

    Le réalisateur de 60 ans a adapté Les Arabes dansent aussi et La Deuxième Personne, deux romans de Sayed Kashua, un Arabe qui  s'est fait un nom en écrivant en hébreu des textes satiriques dans les journaux israéliens. Poursuivant dans son exploration des rapports complexes de cette partie du monde à travers l’amitié qui unit ces deux adolescents, Il livre une histoire symbolique, dramatique et singulière. Elle tient de la fable à la fois joyeuse, drôle et cruelle.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 février.

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  • Grand écran: "Fifty Shades Of Grey", beaucoup de bruit pour rien...

    imagesR6PKXU7T.jpgLe livre a été vendu à des millions d’exemplaires, son auteur E.L. James laissant croire à la planète entière qu’elle allait la plonger dans un trouble extatique avec des pages d’un érotisme torride, en révolutionnant carrément la littérature du genre.

    Sade et Pauline Réage l’ont mauvaise. Et pour cause. Les scènes de sexe, bien que très explicites, n’empêchent pas un côté romantique échevelé cucul la praline. C’est ce qui ressort principalement de la version cinématographique de Sam Taylor- Johnson. Avec Dakota Johnson et Jamie Dornan (photo).

    Etudiante en lettres,  Anastasia Steele est chargée par sa colocataire grippée d’interviewer Christian Grey, le célibataire le plus couru, charismatique, riche et envié de la côte Ouest pour le journal de la fac. Ce faisant, l’oie blanche vierge de 22 ans tombe sous le charme du milliardaire pervers. Un dominant tentant d’en faire sa soumise sur la base d’un contrat devant réglementer leur liaison. 

    Autant le révéler tout de suite, qu’il s’agisse de la situation ou du couple, on n’y croit pas une seconde. Si Dakota Johnson fait une cruche acceptable, Jamie Dornan, aussi "hot" et sexy qu'une huître, se révèle particulièrement peu convaincant en déviant obsédé par le contrôle. Il n’empêche qu’on fait des gorges chaudes depuis des jours, des semaines, des mois de la chose qui bénéficie d’une sortie mondiale. Avec interdiction formelle aux critiques d’en parler jusqu’à mercredi matin 11 février. Signature à l'appui exigée à l'entrée.

    imagesZHR39R0O.jpgDe son côté, le Parents Television Council mort d’inquiétude pour la santé des ados en péril est monté au créneau aux Etats-Unis accusant le film de valoriser la violence faite aux femmes. Très franchement tout le monde peut dormir tranquille. Dans le genre fais-moi mal, c’est raté.

    En d’autres termes, beaucoup de bruit pour rien. Mais alors rien du tout. Non seulement toutes les scènes de sexe jugées trop crues ont été supprimées, mais celles qui restent n’occupent que 20 minutes sur les deux heures et des poussières de l’opus. On parle de porno pour maman. Ce sont plutôt des chatouilles pour grand-maman…

    La preuve. Au bout de 45 minutes de niaiseries sentimentales et de minauderies à l’eau de rose qui doivent faire se retourner Barbara Cartland dans sa tombe de jalousie, le redoutable prédateur sexuel pose audacieusement un glaçon sur le  nombril d’Anastasia... Trois quarts d’heure plus tard, elle se fait délicatement fouetter (photo) dans la salle de jeu, alias la glamour chambre rouge de la douleur. Avec menottes et autres objets diaboliques pour pratiques sado-masos. D’opérette en l’occurrence. 

    imagesTXN3D0I2.jpgA dix minutes de la fin, Anastasia demande à Christian de lui montrer le pire. Et le méchant garçon de lui filer six coups de ceinture… Entre deux les amoureux font de l’hélico, du planeur, rendent visite à la famille et Anastasia  bassine Christian pour aller au restaurant, au cinéma et faire l’amour comme tout le monde. A quoi l’intraitable bad boy, qui nous apprend avoir eu une enfance malheureuse répond :  «Je ne fais pas l’amour. Je baise... Brutalement». Non mais, en voilà de vilaines manières! 

    Bref, si le sujet du sexe devrait être interdit aux mauvais écrivains comme on l’a justement lu, ce devrait être pareil pour les cinéastes. Mais voilà qui n’empêchera pas la trilogie sur grand écran, avec l’adaptation des deux autres bouquins 50 nuances plus sombres et 50 nuances plus claires, qui constituent la suite du premier tome et cartonnent en librairie. Il paraît toutefois que Dakota Johnson, voire Jamie Dornan se tâtent pour en être. Enfin si l’on peut se permettre un terme aussi osé.

    Film à l’affiche partout ou presque dans le monde dès mercredi 11 février. 

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