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le blog d'Edmée - Page 379

  • Grand écran: avec son "Birdman" aux quatre Oscars, Inarritu met Hollywod sur le divan

    birdman_man[1].jpgBirdman a fait le plein lors de la 87e cérémonie des Oscars. Quatre statuettes (film, réalisateur, scénario, photographie). Bien qu’il ne mérite pas une telle reconnaissance, ce n’est pas franchement une surprise.

    Et pas seulement parce que l'opus partait grand favori avec ses neuf nominations, ou qu’en-dehors de Boyhood, il n’avait pas de concurrents notables. Mais surtout parce qu’avec cette comédie noire, Alejandro Gonzalez Inarritu s’est aventuré dans les coulisses du show biz et que ses pairs subjugués se sont reconnus dans cette sorte de psychanalyse d’un Hollywood notamment accro aux super-héros doté de super-pouvoirs.  

    Suite à quelques chefs d’œuvre dont All About Eve en 1951 et trois ans après le triomphe de The Artist, l’Académie continue donc à prouver qu’elle aime les films sur le cinéma. Réalisateur mexicain, Inarritu évoque en effet l’acteur, ses rapports conflictuels avec la réalité, la célébrité, les frustrations et les déceptions qu’elle peut engendrer quand elle le fuit. Il suit ainsi Riggan Thomson, à l’époque mondialement connu dans son rôle de super héros aux plumes de corbeau surnommé Birdman.

    Mais c’était il y a une vingtaine d’années et aujourd’hui, la star déchue tente de renouer avec la gloire en montant une pièce complexe de Raymond Carver à Broadway. L’auteur se concentre sur les jours qui précèdent la première où Thomson va devoir affronter, dans le décor reconstitué de l’intérieur du St James Theater de New York, son ego démesuré, son passé prestigieux, ses hallucinations et ses rêves envolés.

    Sans oublier son rival sur les planches, ses proches dont une maîtresse actrice délaissée sur le point de craquer et une fille assistante tout juste sortie d’une cure de désintoxication. Pas simple pour ce père, mari, amant et ami, profondément egocentrique et avide d’amour.

    images[9].jpgC’est Michael Keaton qui enfile le costume de ce has been en proie à ses douloureux démons. Un choix particulièrement judicieux dans cette histoire de come-back, vu que le comédien, lui-même plus ou moins disparu des écrans après le Batman de Tim Burton en 1989, effectue lui aussi un retour qu’il espère gagnant.

    Il est excellent, à l'image d'Edward Norton (photo), son partenaire aussi doué qu’arrogant. Ou encore Emma Stone, qui permet à Inarritu de faire remarquer la puissance des réseaux sociaux pour mesurer désormais la notoriété des artistes. 

    "Un tour de force éblouissant"

    Au-delà du sujet, de son traitement et de l’interprétation, nombre de critiques se déclarent éblouis par un tour de force technique et artistique, insistant sur l’extraordinaire virtuosité d’une réalisation donnant l’illusion d’un long plan-séquence, grâce à une succession de scènes sans coupure apparente.

    Certes, c’est brillant. Certes, Inarritu se pique d'explorer l'art, fustige les super-ego, règle quelques comptes, notamment avec les médias. Reste que la critique est moins incisive qu’il n’y paraît pour cause de scalpel émoussé et que l’ensemble souffre d’un côté ampoulé, emphatique, cultureux et prétentieux.

    Trop c'est trop. Sans évidemment aller jusqu’à "une lamentable merde déséquilibrée et trompeuse" que dénonce sévèrement le New York Observer, l’un des rares à ne pas crier au génie, force est de constater qu'on s’ennuie parfois copieusement au fil d’un long-métrage tellement survolté qu’il en devient étouffant. Le cinéaste suggérait lui-même que son ambition a pu boursoufler ses œuvres précédentes. Analyse lucide, mais apparemment il a oublié d’en pendre de la graine…

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 25 février.

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  • Grand écran: "Le Meraviglie", un surprenant coup de coeur du jury cannois

    MERVEILLES[1].jpgsurtout Une ferme décrépite dans petit village entre l’Ombre et la Toscane. C’est là que vit Gelsomina avec ses parents, sa tante Coco et ses trois jeunes sœurs. Produisant du miel, cette singulière famille d’apiculteurs multilingue vit en autarcie, loin du monde moderne, selon la volonté du père qui en prédit la fin proche.

    Cette vie en marge va pourtant être troublée par l’arrivée de Martin, un jeune délinquant accueilli dans le cadre d’un programme de réinsertion et le tournage d’un jeu télévisé dans la région, animé par une sulfureuse et fellinienne Monica Bellucci. En dépit des règles strictes qui régissent son quotidien, Gelsomina se met à rêver d’une autre vie, symbolisée par cette vedette du petit écran.  

    Signé de l’Italienne Alice Rochwacher, le film intitulé Le Meraviglie (Les Merveilles), en compétition dans le dernier Festival de Cannes, avait séduit au point de rafler le Grand prix du jury présidé par Jane Campion. Un vrai coup de cœur partagé par nombre de critiques, mais qui en avait quand même beaucoup surpris certains.

    Dont nous sommes. Certes avec cette opposition entre deux univers, cette plongée poétique et un peu surnaturelle dans un univers rural peuplé de personnages atypiques et attachants, la fine critique de nos sociétés consuméristes, la croyance dans un avenir meilleur, sinon merveilleux, la réalisatrice livre une chronique sensible et intelligente, plus profonde qu'il n'y paraît au premier abord, et qui est aussi celle du sur le passage à l'âge adulte. Par ailleurs la photo est magnifique.

    On lui reprochera pourtant un récit linéaire, quelques longueurs et langueurs distillant un vague ennui qui l’empêchent d’être vraiment à la hauteur de son titre.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 18 février.

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  • Grand écran: "Kingsman:services secrets", parodie trash de James Bond. Avec Colin Firth en 007...

    Critique-Kingsman-Services-secrets[1].jpgLe réalisateur Matthew Vaughn, auteur de Kick-Ass et X-Men, fait à nouveau équipe avec le scénariste de comics Mark Millar pour nous offrir Kingsman: services secrets. Un film aux airs de vieux James Bond trash, pimenté d‘un zeste de Chapeau melon et bottes de cuir.

    En quête de sang neuf, l’as du renseignement britannique Harry Hart est chargé de former à la dure un groupe d’aspirants tous avides de décrocher le  job de rêve.... Parmi eux Eggsy, un brin rebelle et «idéalement imparfait», recruté dans la banlieue londonienne.

    La mission de ce commando de choc: contrer les visées criminelles d’un certain Richmond Valentine. Reprenant le roman graphique de Millar paru en 2012, cette parodie loufoque de films d’espionnage à l’ancienne, mêlant scènes d’action parfois bluffantes, violence et humour, est bourrée de références au genre des années 60/70 dont elle détourne ou emprunte les codes.

    Sans ambiguïté, l'opus oppose les bons et les méchants. Du côté des bons, Colin Firth (Harry Hart), gentleman charismatique au costume trois pièces griffé Savile Row. Plus 007 que nature, ce mentor au flegme britishissime a une méthode aussi personnelle qu’efficace d’apprendre les bonnes manières aux voyous. A noter également la prestation du jeune Taron Egerton, un poil écrasé par son aîné, ainsi que celle de Mark Strong et du quasi mythique Michael Caine.

    Du côté des méchants un hilarant Samuel L. Jackson au zozotement ridicule dans le rôle de Richmond Valentine. Ce génie de la technologie, doublé d’un farouche défenseur de l’environnement, veut faire payer aux pollueurs les dommages causés à la planète. C’est dire la terrible menace qu’il laisse peser sur l’humanité….

    Et nous voici partis pour un divertissement décalé, pop, barge, déjanté, politiquement incorrect et dans l’ensemble assez jouissif. Mais voilà qui n’empêche pas Vaughn de se complaire dans le mauvais goût, les massacres gratuits, ainsi que dans des gags et quelques effets nazes. Evidemment pas de quoi décourager les fans.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 18 février.

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