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le blog d'Edmée - Page 377

  • Festival de Locarno: "Trainwreck", la comédie à succès calamiteuse de Judd Apatow

     

    hqdefault[1].jpgDébuts plutôt réussis sur la Piazza Grande, entre Ricki And The Flash de Jonathan Demme, La belle saison de Catherine Corsini, Southpaw d’Antoine Juqua, avec un Jake Gyllenhaal convaincant en boxeur qui touche le fond et entame le plus dur combat de sa vie pour se relever.

    Et puis, c’était couru, le gros couac de Judd Apatow et son Trainwreck, en français "un cas désespéré". On ne saurait mieux dire! 

    Labellisé roi de la comédie américaine (de quoi faire se retourner dans sa tombe un maître comme Billy Wilder) Judd  Apatow qui enchaîne les succès depuis 40 ans et toujours puceau, s’est penché cette fois sur les femmes et leurs relations avec les hommes. D'après un scénario, une grande première, d’Amy Schumer qui est aussi la protagoniste principale.

    Elle a concocté une histoire proche de sa vie personnelle où, suivant les conseils de son père selon lequel la monogamie n’est pas réaliste, l’héroïne devenue journaliste collectionne les mecs en évitant de s’engager. Une consommation frénétique prétexte à quelques scènes en-dessous de la ceinture, assaisonnées sans surprise d’un humour extra-gras.

    Jusqu’à l’inévitable jour où Amy craque, la honte, pour le sujet de son article, un brillant médecin du sport qui répare les bobos des célébrités. Il avoue même s’occuper d’un certain… Roger Federer, tandis que la star du basket James LeBron joue son propre rôle.

    Déjà qu’il n’y avait pas grand-chose à voir avant, à partir de là, il n’y a vraiment plus rien. Trainwreck qui se veut dans l’air du temps, irrévérencieux, choquant sinon trash, révélateur d’une société hypocrite,  sombre dans un rare ennui entre convenu laborieux et conservatisme calamiteux.  

    Quand on pense qu’Amy Schumer est une figure  montante du rire américain, il y a du souci à se faire pour le genre. Quoique…On sait que plus c’est nul et mieux ça marche. La preuve en est encore faite avec le triomphe au box office du film sorti aux Etats-Unis le 18 juillet.

     

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  • Festival de Locarno: lesbienne dans "La belle saison", Cécile de France fière de servir la cause gay

    dafa558e26447adfc1517768a30423f9[1].jpgInstants de grâce sur la Piazza Grande avec La belle saison de Catherine Corsini, que portent magnifiquement Cécile de France et Izïa Higelin. Une histoire d’amour homosexuelle bouleversante, joyeuse, sombre et mélodramatique entre Delphine, une jeune paysanne de 23 ans rêvant d’avoir sa ferme et Carole, une Parisienne de 35 ans alors en couple avec un homme et très investie dans le combat féministe des seventies.

    Cette plongée dans ces années permet notamment à la réalisatrice de rendre hommage aux femmes engagées à la tête de la lutte pour l’égalité et l’émancipation, souvent dénigrées, insultées, traitées de mal baisées ou autres grossièretés du genre. Nombre d’entre elles étaient homosexuelles, ont pu se faire entendre et contribuer ainsi largement à faire avancer les choses sur les problématiques à la fois politiques et intimes.

    Catherine Corsini s’est documentée grâce à des interviews et en visionnant l’œuvre de la vidéaste suisse Carole Roussopoulos. Une pionnière, qu’’il s’agisse de filmer les luttes féministes ou le premier défilé homosexuel en marge du 1er Mai 1970. Elle était très amie avec Delphine Seyrig, avec qui elle a réalisé quelques métrages militants d’anthologie. C'est en hommage à ces deux femmes exceptionnelles que es héroïnes de La belle saison s'appellent Carole et Delphine.  

    Mais on aura l’occasion de reparler de cet opus très réussi qu’il s’agisse de la mise en scène, du traitement de la photographie et de l’excellent jeu des comédiennes lors de sa sortie en Suisse romande le 19 août. 

    imagesKPS8QS7L.jpgEn attendant, on a eu le bonheur de rencontrer la ravissante lumineuse et solaire Cécile de France, alias Carole, débarquée à Locarno en compagnie de sa réalisatrice.  La comédienne qui dit choisir ses rôles avec le cœur, avoue n’avoir pas été partante au départ.

    "J‘avais déjà joué une lesbienne dans cinq films et je souhaitais garder la liberté de la diversité. Catherine était très triste. Mais en lisant le scénario, j’ai adoré cette histoire qui m’a aussi beaucoup émue et j’ai finalement dit oui".

    Vous vous dites fière d’être la "lesbienne du cinéma français", le porte-drapeau en quelque sorte de la cause gay, tout en craignant d’être enfermée dans le rôle.

    En effet. Pour les réalisateurs, je veux rester une page blanche, mais pour le public c’est autre chose. Si cela peut aider les gens à assumer leur différence, tant mieux.

    Etes-vous une militante?

    Si vous entendez par là descendre dans la rue pour manifester et faire bouger les lignes, non. Je ne suis que comédienne. Mais je m’engage à mettre toute mon énergie dans les films. Et surtout je dis merci à celles qui se sont tant battues pour sortir les femmes de leur enfermement social 

    Quand vous avez décidé d’accepter la proposition de Catherine Corsini, saviez-vous qui serait votre partenaire? Et aviez-vous des préférences?

    Je l’ignorais et ce n’était pas à moi de décider. Mais Catherine Corsini me faisait part de ses doutes quant au choix de la fille en question et me faisait participer.

    Vous avez pas mal de scènes de nu. Etait-ce un problème pour vous? Et comment cela s’est-il passé entre vous et Izïa Higelin

    En ce qui concerne la première partie de la question, je n’étais pas gênée dans la mesure où les scènes d’amour ont été tournées avec beaucoup de délicatesse, de pudeur. J’avais presque l’impression de faire partie d’une œuvre d’art, de poser pour un peintre. Et avec Izïa, c’était comme dans les douches de filles, Plutôt décontracté.

    Est-ce pareil  d’être filmée par une femme  ou un homme pour ce genre de rôle?

    Pas vraiment en l’occurrence  car "La belle saison" est basé sur la vie de Catherine Corsini, elle-même homosexuelle. Ce qui en fait une œuvre sincère et pleine d’amour. Mais sinon quand je suis concentrée dans l’action, je ne pense pas spécialement à la personne derrière la caméra.

    Vous parliez de page blanche par rapport ä  un cinéaste. Mais y a-t-il des personnages que vous aimeriez particulièrement  interpréter ?

    Je n’aime pas penser comme ça. Je ne me dis pas ah, j’aimerais trop travailler avec David Lynch. J’ai des projets, de belles propositions. Et notamment une fiction, The Young Pope avec Ludivine Sagnier et Jude Law qui se déroulera sur huit épisodes  (Réd : elle est réalisés par l’Italien Paolo Sorrentino, récemment oscarisé pour La Grande Bellezza et qui était de retour à Cannes en mai dernier avec Youth.

    Dites-nous encore deux mots sur votre expérience avec Clint Eastwood? Etait-ce différent de tourner en France ou aux Etats-Unis ?

    La différence c’est Eastwood. Il a une manière de travailler qui n’est pas liée à sa nationalité. Avec lui tout va très vite, il ne fait qu’une prise, il délègue beaucoup. Il est détendu, zen, se révèle très détendu, zen, gentil. En d’autres termes aussi génial qu’on l‘imagine.

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  • Festival de Locarno: Edward Norton, un créatif qui aime prendre des risques

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    Foule des grands jours et applaudissements frénétiques évidemment au Spazio Cinema pour accueillir Edward Norton. Acteur culte, réalisateur et producteur, féru d’art dramatique et d’écriture, couronné sur la Piazza Grande d’un Excellence Award pour l’ensemble de sa carrière, il s’est prêté au hit locarnais, soit la traditionnelle conversation des stars avec le public.

    Enfin conversation est un grand mot dans la mesure où le pékin de base n’a pas trop le loisir de papoter avec l’élu, l’exercice étant principalement réservé au meneur de jeu. En l’occurrence c'était aussi bien Edward Norton, 45 ans, n’est pas toujours des plus commodes. Quelques photographes indisciplinés, mouchés par l’intéressé pour leur compétence relative en ont fait les frais...

    Comédien, Edward Norton l’est devenu après s’être nourri de Disney et de Guerre des étoiles. Puis il tombe sous le charme de Woody Allen, de sa façon si personnelle de raconter des histoires et avec qui tournera en 1996 Everybody Says I love You.

    Mais c’est avec Peur primale de Gregory Hoblit, où il incarne un schizophrène bègue à personnalité multiple aux côtés de Richard Gere qu’il gagnera cette année-là une célébrité mondiale. Ainsi qu’une nomination à l’Oscar du meilleur second rôle. Il prétend ensuite à l’Oscar pour American History X, puis se trouve à nouveau récemment en lice pour une deuxième meilleure prestation dans Birdman  de Gonzalès Inarritu. Il ne sera jamais sacré.

    Apparemment il n’en a cure. «Je n'ai pas choisi d'être comédien pour gagner des prix, mais pour m’engager dans des projets, relever des défis, pendre des risques. "J’ai parfois la sensation que je ne suis pas la personne idéale, mais c’est justement là qu’il faut que je le fasse. C’est ce sentiment d’insécurité qui me pousse à m’investir dans des rôles".

    1291_4bc91193017a3c57fe00677b_1293130964[1].jpgEt c’est ainsi que la vedette de Peur primale (photo) se voit confier des personnages fascinants, dealer chez Spike Lee dans La 25e Heure, néonazi violé et repenti dans American History X de Tony Kaye, roi épreux dans Kingdom Of Heaven de Ridley Scott, méchant dsns The Bourne Legacy de Tony Gilroy. Ou encore narrateur expert en assurances, cherchant une façon de s'évader de son existence monotone.dans Fight Club de David Fincher. Un homme dont il est fan et pour qui il aurait fait n’importe quoi.

    Cet intello de la pellicule habitué des rôles à plusieurs facettes mais privilégiant une grande variété et les métrages sollicitant l'intelligence, prône l’entente avec le réalisateur. "Elle est primordiale. C’est un exercice de coopération qui contribue largement à la valeur d’un film. Il faut connaître son œuvre, son langage, son style, sa tonalité. Le contraire est irresponsable". 

    Avec Spike Lee par exemple dont il avait tellement aimé Do The Right Thing qu’il s’était racheté un billet à la sortie pour le revoir immédiatement, il y avait une telle complicité que La 25e Heure s'est faite en 28 jours. "Lorsque la confiance fonctionne on est plus disponible". Concernant Wes Anderson (Moonrise Kingdom et The Grand Budapest Hotel), c’est plus facile. "Il envoie des séquences animées en faisant  les dialogues. Nous sommes des marionnettes entre ses mains ".

    4031582056_The_Score_edward_norton_147559_1024_768_answer_1_xlarge[1].jpgEdward Norton raconte aussi ses collaborations avec des monstres sacrés, dont Robert De Niro. "On les admire tellement que cela peut devenir un piège. Dans The Score, je ne regardais pas son jeu sur le moment. J’attendais quelque chose avec une idée en tête, qui n'est bien sûr pas venu, et cela m’a dérouté. ll faut être présent".

    Le comédien évoque enfin sa propre expérience de metteur en scène, qu’il a menée en 2000 avec Au  nom d’Anna. "Je n’étais pas prêt à diriger. J'ai compris le travail, le temps, l‘attention que cela exige. Mais ma carrière est basée sur l’envie d’être un créatif et j’y ai pris beaucoup de plaisir".
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