Toute la Suisse en plein nirvana se frottant follement le ventre, je ne vais pas en rajouter dans la dithyrambe. Juste vous dire que je suis assez soulagée que Stan ait battu Djokovic à Roland Garros.
Je n’ai absolument rien contre ce brave Novak, mais il eût été lancinant, fatigant, épuisant, exténuant d’entendre pour la cent-millième fois vanter le talent stratosphérique du galactique Serbe.
Cet homme insubmersible qui ne rate jamais rien. cet indéboulonnable numéro un mondial qui n’a pas perdu un match dans une épreuve importante depuis novembre 2014, ce champion hors norme qui promène sa superbe sans forcer tant il fait corps avec sa raquette, cette machine impitoyable qui écrase ses adversaires, qui plane trois classes au-dessus de la plèbe, bref ce génie intersidéral qui est aux autres joueurs ce qu’une Ferrari est à autant de tracteurs poussifs.
Et notamment dans l’équipe de Leconte sur Eurosport qui, n’ayant d’yeux que pour le Goliath des courts, n’avait pas parié une roupie sur David le Vaudois avant la finale, se contentant de psalmodier sur tous les tons, émission après émission, le nom du fabuleux roi de Belgrade. Répétant en outre à l’envi qu'en Dracula hyper concentré, il n’allait pas penser une seule seconde au seul trophée qui manquait à son fantastique palmarès, tant il était taillé pour le soulever. Mais caramba, c’était raté!
Du coup, je me demandais comment les Pieds Nickelés du Riton allaient s’en sortir après la victoire de Stan The Man pour qualifier son exploit. Car qu’y a-t-il de plus fort qu’un mutant doublé d’un exceptionnel extraterrestre? Dont le sacre parisien plus qu’attendu allait indubitablement changer l’histoire du tennis. Au point que Rodgeur n’existe même plus pour ces fins connaisseurs du tamis.
J’avais bien tort de m’inquiéter vu qu’en réalité, ils ont retourné leur veste aussi sec, nous assurant a posteriori que ce triomphe était tout-à-fait prévisible… Et de repartir comme si de rien n’était sur le redoutable, énorme, extraordinaire, phénoménal, prodigieux, hallucinant Wawrinka dont en somme ils avaient toujours pensé qu’il pouvait battre le nouvel ogre de l'ocre. Alors certes l’un des experts avait bien déclaré qu’il fallait trouver le grain de sable qui enrayerait la mécanique serbe. En ajoutant toutefois que le Suisse avait peu de chance de le dénicher…
A part ça, le malheureux Djoko doit en avoir légèrement marre de ces Suisses qui lui barrent la route Porte d’Auteuil. Souvenez-vous, en 2011, la légende l’empêchait de battre le record de succès de rang de McEnroe en le terrassant en demi-finale. Et là, c’est Stanimal qui brise ses deux rêves d’un coup. Remporter enfin le tournoi parisien et viser le Grand Chelem en carrière. Gare à la revanche sur le gazon de Wimbledon!