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le blog d'Edmée - Page 373

  • Grand écran: "Le dernier coup de marteau" révèle un jeune acteur, Romain Paul

     

    le_dernier_coup_de_marteau_1[1].jpgAlix Delaporte avait gagné en 2012 le César de la meilleure première œuvre avec Angèle et Tony, où une jeune femme cherche à conquérir un marin pêcheur en quête d’amour. Mais il commence par se dérober face à cette créature déroutante.

    Pour Le dernier coup de marteau, la réalisatrice quitte la côte normande et nous emmène au soleil du Sud, tout en restant dans le même registre d’un cinéma social valorisant l’humain. Elle y reprend également ses deux acteurs césarisés comme elle, Clotilde Hesme et Grégory Gadebois. Sans toutefois les faire se croiser à l’écran.

    Car le véritable héros de l’histoire c’est Victor (Romain Paul), un adolescent de 14 ans peu gâté par la vie. Il habite une petite caravane en bord de mer dans les environs de Montpellier avec sa mère Nadia (Clotilde Hesme ) qui lutte contre un cancer. Et apprend tardivement que son père Samuel Rovinski (Grégory Gadebois), célèbre chef d’orchestre ignorant avoir un fils, donne un concert près de chez lui. Il se rend à l’opéra pour le rencontrer, le maestro ne veut pas le voir. Mais si Victor est un peu perdu, il est aussi pugnace……

    Une piètre situation et un destin a priori sans espoir qui pourraient pousser la réalisatrice au misérabilisme. Elle évite pourtant le piège du pathos, en traitant ce sujet casse-gueule avec pudeur et sensibilité. On aime la manière à la fois tendue, sèche, presque dénuée d’émotion dont elle raconte une histoire d’amour forte entre une mère et son fils. En même temps, on regrette son manque d’originalité au cours de ce récit initiatique finalement assez plat, où père et fils tentent maladroitement de s’apprivoiser.

    Plutôt réussi quand même, Le dernier coup de marteau (référence à la 6e symphonie de Gustav Mahler que dirige Rovinski) doit beaucoup à ses comédiens. A commencer par le jeune Romain Paul, une vraie révélation, logiquement récompensé à la dernière Mostra de Venise par le prix Marcello Mastroianni du meilleur espoir.

    Clotilde Hesme, sacrée meilleure actrice au Festival de Marrakech, met de son côté une sobriété bienvenue dans son rôle de mère malade élevant seule son enfant. Un peu en retrait, Grégory Gadebois se montre pareillement convaincant en chef d’orchestre misanthrope, impatient et irascible, soudainement pourvu d'un rejeton indésirable.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 avril.  

     

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  • Grand écran: "A Most Violent Year", plongée dans le New York corrompu des années 80

    014449.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgLes eighties à New York, une décennie terrifiante. Et davantage encore en cet hiver 1981, où plus d’un million de crimes, des centaines de meurtres et de viols ont été recensés.

    C’est dans ce climat délétère qu’évolue Abel Morales, petit patron immigré. Parti de rien, il dirige une affaire de livraison de fuel domestique en pleine expansion et n’est pas loin de pouvoir jouer dans la cour des grands en se taillant une belle place dans le business.

    Mais il tient absolument à demeurer honnête. Hélas, son aspiration à devenir riche en gardant les mains propres se heurte à la corruption, la violence et la dépravation du milieu pétrolier de l’époque, menaçant de détruire ce qu’il a patiemment construit.

    Manifestement, son succès fait des envieux qui s’acharnent à sa perte. Et les coups peuvent venir de n’importe où, de n’importe qui. L’un après l’autre ses camions sont attaqués, ses cargaisons volées, ses chauffeurs tabassés. Alors Abel s’engage, pour conserver son bien, dans une véritable guerre. Sous le regard désapprobateur de son avocat voyou et de sa femme, fille d‘un truand de Brooklyn, pour qui le mal est une façon de vivre.

    Sa famille n’est plus en sécurité dans sa belle maison. De plus un procureur particulièrement zélé le poursuit pour escroqueries et malversations, tandis qu’il n’a que 30 jours pour honorer un gros contrat sous peine d’être totalement ruiné. Le rêve américain tourne au cauchemar. 

    Après Margin Call, dernière nuit d’une équipe de traders à Wall Street avant le crash et All Is Lost, où il faisait aussi référence au capitalisme sauvage et destructeur régissant nos sociétés à travers la lutte farouche, pour sa survie,  d’un homme perdu seul en mer,  J.C. Chandor poursuit sur sa lancée avec A Most Violent Year. Tout en évoquant des liens pervers entre le système et le crime, il montre l’influence pernicieuse d‘un mode de vie sur la volonté de dignité de son héros.

    Un western urbain

    Revisitant l’univers de la pègre newyorkaise d’alors, il livre sur fond d’ambition, de morale, de réussite et de violence, un thriller en forme de western urbain stylé, voire sophistiqué, à la mise en scène sobre et aux décors soignés. Avec clins d’œil aux classiques, de Lumet à Scorsese en passant par Gray ou Friedkin.

    Pour interpréter ce polar qui se veut à haute tension en dépit de sa lenteur parfois lancinante, J.C. Chandor a fait appel à Oscar Isaac et Jessica Chastain. Un excellent choix, l'un et l'autre se révélant parfaits. Lui en self-made man latino déterminé à maîtriser son destin en tentant désespérément de rester droit dans ses bottes, elle en sulfureuse fée du logis amoureuse de l'argent et marquée par ses origines...

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 8 avril.

     

     

     

     

     

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  • Grand écran: "Un homme idéal", la descente aux enfers d'un imposteur

    un-homme-ideal-pierre-niney[1].jpgCésarisé pour avoir enfilé le costume du célèbre couturier dans Yves Saint Laurent, le biopic de Jalil Lespert, Pierre Niney se retrouve dans Un homme idéal, le deuxième long-métrage de Yann Gozlan.

    Mathieu Vasseur, 25 ans, déménageur dans la société de son oncle, rêve de devenir un grand écrivain. Mais l’absence de talent de cet homme insignifiant lui vaut logiquement le rejet de tous ses manuscrits.

    Et puis un jour, alors qu’il vide l’appartement d’un mort, un ancien d’Algérie, il tombe sur son journal de soldat, un beau texte écrit dans un style magnifique. En mal de célébrité, Mathieu voit immédiatement le profit qu’il peut en tirer. Il s’en empare et signe "son" œuvre sous le nom de "Sable noir". Un titre qu'il n'a même pas réussi à inventer, les mots se trouvant dans les notes du défunt.

    Comme prévu les média s’enflamment, c’est la gloire. Dans la foulée Mathieu tombe amoureux d’une jeune fille de la bonne société. Il plaît à ses parents, qui l’invitent dans leur belle propriété. Tout semble lui sourire. Mais son coupable secret devient de plus en plus difficile à préserver. Pressé par son éditeur d’écrire un autre roman pour justifier les confortables avances reçues, menacé par un maître-chanteur, Mathieu aux abois s’engage dans la redoutable spirale du mensonge. C’est la descente aux enfers.

    Le thème de l’imposture, de l’usurpation d’identité, a inspiré de nombreux réalisateurs. Mais n’est pas qui veut René Clément (Plein Soleil, référence certes assumée par Gozlan et alors?), ou plus récemment Big Eyes de Tim Burton. Un homme idéal démarre bien, mais trop d’invraisemblances lui font assez rapidement quitter la route.

    Dire que certains critiques n’ont pas hésité à évoquer Lost Highway de David Lynch, juste parce qu’une voiture roule à fond la caisse la nuit en ouverture du film… A oublier. Plus ce thriller à prétention psychologique avance, plus les incohérences se multiplient en raison de la faiblesse d’un scénario troué comme un Emmental. Jusqu’à une mise en scène fumeuse de la mort du plagiaire, à laquelle on ne croit pas une seconde.

    Dommage de gâcher un bon sujet, certes recuit mais toujours fascinant, pour autant qu’on parvienne à le renouveler au lieu d’en livrer une pâle… copie. Reste la bonne interprétation de Pierre Niney qui, contrairement à son personnage, a déjà trouvé la reconnaissance de ses pairs et du public.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 1er avril.

     

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