Tous les Helvètes et quelques autres fans de Rodgeur ont pris leurs désirs pour des réalités, imaginant avec volupté Djokovic au tapis après la fantastique performance du maestro au sommet de son art contre un très bon Murray, en demi-finales de Wimbledon.
On n'en pouvait littéralement plus de célébrer le talent du Suisse, galopant comme à ses meilleures années en promenant le régional du tournoi où il voulait dans ce qui était redevenu son jardin particulier.
Et cela malgré les pronostics de John McEnroe qui, comme d’habitude s’est planté dans les grandes largeurs avec ses analyses pourries. Dont voici en gros la teneur. «A chaque fois que je le regarde je me dis que tout compte fait, il a certainement une chance s'il joue si bien. Mais battre Murray, et probablement peu de temps après Djokovic, c'est une situation difficile pour Roger. Voilà pourquoi je pense que Murray va gagner le tournoi». Ajoutant quand même dans sa grande mansuétude à l’égard de la légende: «Mais contre Federer on aura le droit encore à un match incroyable».
Gentil, non? Bref, oublions les prédictions fantaisistes de Big Mac et concentrons-nous sur notre énorme déception mêlée d’une intense frustration après avoir ingénument rêvé que le King avait une chance de se payer le Serbe en glanant enfin son dix-huitième Grand Chelem. D’autant que le vampire de Belgrade ne nous avait pas franchement ébloui dans certaines rencontres de cette édition 2015, en ayant notamment toutes les peines du monde à se débarrasser du Sud-Africain Anderson.
Ses faciles combats contre Cilic et surtout contre Gasquet, où il ne s’était à l‘évidence pas défoncé pour faire boulotter l’herbette au Biterrois fatigué par Wawrinka, auraient toutefois dû nous ouvrir grand les yeux. Pire, Dracula plus saigneur que jamais a cruellement rappelé qu’il y a un fossé entre lui et une belette écossaise, qui a pourtant donné son maximum comme l’a lui-même déclaré ce brave Andy crucifié par le Bâlois.
Voici donc qui n’augure pas grand-chose de formidable pour notre gloire nationale, plutôt amère d’avoir été finalement condamnée à rejouer gazon maudit. J’ai notamment les plus grandes craintes en ce qui concerne ses chances à l’US Open. Cela n’empêche pas le consultant de choc Marc Rosset d’être convaincu que Federer a encore la possibilité de réussir un majeur. J’avoue hélas avoir du mal à le suivre… même si Mc Enroe est de mon avis.
Enfin heureusement que Martina Hingis a mis du baume sur nos pauvres petits cœurs meurtris. D'accord, c'est du second rayon dans la mesure où on n'est pas au niveau de la carrément mythique Serena Williams, qui vient de s'asseoir pour la 21e fois sur le trône, menaçant sérieusement le record de Steffi Graf. La prouesse a d'ailleurs poussé un expert à écrire que l'Américaine battait le Suisse dans le domaine meilleur joueur de tous les temps.
De quoi crier au crime de lèse-majesté pour les aficionados! En attendant, on se contentera de l'exploit de Martina, la seule à avoir décroché deux couronnes chez la reine. Et on peut également remarquer que l’Inde réussit particulièrement à la Saint-Galloise, vu que c’est avec ses représentants Sania Mirza (photo) et Leander Paes qu’elle a empoché d’abord le double dames (17 ans après…) puis le double mixte.