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le blog d'Edmée - Page 359

  • Grand écran: de succès en excès, "Amy", mortelle randonnée...

    music-amy-winehouse-shepherds-bush-2007[1].jpg«La célébrité, je n'y crois pas une seconde, elle me dépasserait, me rendrait folle… », dit Amy Winehouse au début du portrait que lui a consacré Asif Kapadia, «Si je pouvais tout rendre pour marcher tranquillement dans la rue je le ferais», confie au téléphone la jeune femme inlassablement traquée à l'une de ses amies d'enfance. C'était la veille de sa mort tragique  le 23 juillet 2011.
     
    Fragilisée par des addictions diverses, elle succombait alors à un arrêt cardiaque provoqué par une alcoolémie massive. Elle avait 27 ans et ajoutait son nom à la liste de rock stars décédées au même âge, Brian Jones, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, Kurt Cobain...
     
    Dans son documentaire, Kapadia montre une artiste au talent unique, diva de la soul récompensée par six Grammny Awards, mais qui n'était pas née pour la gloire  C'était une fille ordinaire qui a vécu une chose  extraordinaire. Une pression constante et insensée des medias, associée à un succès planétaire et à un mode de vie suicidaire ont fait de son existence un château de cartes à l'équilibre précaire, dit-il en substance.
     
    Les différents visages de l'icône
     
    Pour retracer son parcours hors norme en forme de randonné mortelle, Asif kapadia, auteur entre autres de Senna, un documentaire sur le champion brésilien de F-1, s'est livré à un énorme travail de recherches, Il a multiplié les entretiens, rencontré les amies  d'enfance de la chanteuse, les membres de sa famille en particulier son père Mitchell, chauffeur de taxi  reconverti les derniers temps en manager, son mari toxicomane Blake Fielder. Il livre un film fort, intense, émouvant, fourmillant de détails, nourri  d'images jamais vues, de films de famille, de témoignages inédits. Le tout sur fond de la musique d'Amy, à travers des live. 
     
    On y découvre ses différents visages. De l'ado rondelette drôle, gouailleuse, décapante et se moquant des conventions sociales, à la brindille iconique couverte de tatouages, coiffée choucroute et à l'épais trait d'eyeliner, en passant par l'interprète perfectionniste, la passionnée de jazz, l'amoureuse folle et la junkie ravagée, déchirante, oeuvrant à son autodestruction.  
     
    Amy-Le-realisateur-defend-son-film-honnete-et-respectueux-envers-Amy-Winehouse_portrait_w532[1].jpgDeux tubes planétaires
     
    En 2003, elle sort son premier album Frank, simple dans le style Winehouse, mélange de jazz, de blues et de soul, avec des textes écrits par elle et entièrement autobiographique. Il connaît un joli succès commercial et la désigne comme l'une des nouvelles voix les plus originales de la pop. Deux ans plus tard, Amy déménage dans le quartier londonien de Camden et la vie de la jeune femme, déjà sous antidépresseurs depuis l'âge de 13 ans, commence à basculer.
     
    C'est là qu'elle rencontre Blake Fielder qui l'initie au crack et à l'héro. Elle en est dingue, il lui brise le cœur et elle compose deux tubes cosmiques: Rehab, après Back to Black sur cette rupture qui l'a détruite. Mais Blake revient et ils se marient en 2007. Ils anéantissent plusieurs tentatives de désintoxication du couple
     
    Dérangeant, passionnant, l'opus donne lieu à des scènes bouleversantes dont celle d'un concert à Belgrade, le 18 juin 2011. Amy était arrivée hagarde, titubante, tirant sur sa robe, errant d'un musicien à l'autre, s'asseyant dos au public, incapable de chanter, huée par la foule en colère. Elle avait alors annulé sa tournée estivale. La fin était proche….
     
    Kapadia accusé de flirtrer avec le caniveau
     
    Certains reprochent au réalisateur de flirter avec le caniveau, de mettre en scène une descente aux enfers fabriquée en abusant d'images détritus glanées sur le net, de photos volées par les paparazzi, de faire du spectateur un voyeur, de l'entraîner dans la propre vulgarité  du système qu'il entend dénoncer, bref de ne rien lui épargner de ces remugles rendant l'opus presque insupportable.
     
    Alors oui, c'est vrai, Kapadia va parfois dans l'excès, l'exhibitionnisme, le trash, le graveleux. Avec raison, car ce qu'il divulgue laisse imaginer pire. En faire abstraction serait oublier que c'est à Amy Winehouse que rien n'a été épargné. Victime d'une surenchère hypercrasse entre les tabloïds anglais, elle fut surexploitée par tous au sommet de sa gloire puis vilipendée lors de sa chute, ridiculisée à coups de plaisanteries grasses dans les journaux et à la télévision  
     
    Edifiant, Amy est un grand documentaire musical à ne pas manquer. Nonobstant les critiques des proches de la star. Au début approbateurs, ces derniers ont attaqué le film qu'ils estiment trompeur. A les entendre, il contient des mensonges concernant la chanteuse et ne reflète pas les efforts gigantesques entrepris par tous pour aider Amy à toutes les étapes. L'entier de ce qui a été dit a été vérifié plusieurs fois, déclare de son côté Asif Kapadia.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 juillet.

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  • Grand écran: "Une seconde mère", portrait critique de la société brésilienne

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    Domestique depuis dix ans chez de riches Brésiliens de Sao Paulo façon gauche caviar, Val sert à la fois de bonne à tout faire, de nounou et de mère de substitution pour le fils de la famille qu’elle a pratiquement élevé. Abandonnant ainsi Jessica, son propre enfant, dans le Nordeste d’où elle est originaire.

    Les deux femmes ne se sont donc pas revues depuis tout ce temps. C‘est  alors que Jessica, prête à entrer à l’université, annonce à Val qu’elle va venir en ville pour passer un grand concours d’architecture. Les maîtres de maison acceptent qu’elle vienne habiter chez eux. Sans complexe, la jeune fille ne va pas se gêner pour bousculer la hiérarchie ambiante.

    Un fossé de génération s’est en effet creusé entre la gouvernante soumise et dévouée trouvant normale la façon dont elle est traitée, et l’adolescente rebelle qui estime sa mère bien trop servile. Pas question en effet de se plier aux règles, comme dormir dans une chambre de bonne,  manger à la cuisine ou ne pas se baigner dans la piscine. Val n’en croit pas ses yeux et tente en vain de remettre Jessica à sa juste place.

    Anna Muylaert, qui a gagné le prix de la critique à Sundance et celui du public à la Berlinale propose, avec Une seconde mère, un portrait de la société de son pays par le biais d’une comédie dramatique à rebondissements savoureuse, drôle et touchante.

    Mais au-delà du divertissement et de l’humour, la réalisatrice brésilienne se livre surtout à un jugement sévère d’un hypocrite système de castes que rejette Jessica, symbole d’une jeunesse rétive à l’asservissement, la condescendance et l‘humiliation. Une réussite à laquelle contribuent beaucoup les comédiens, à commencer par la solaire Regina Casé (photo), magnifique dans le rôle de Val.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 juin.

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  • Queen's: en changeant le haut, Wawrinka banalise le bas!

    le-suisse-stan-wawrinka-affronte-l-australien-nick-kyrgios-au-premier-tour-du-tournoi-londonien-du-queen-s-le-16-juin-2015_5359205[1].jpgLes fans des Helvètes redoutaient le pire. On leur avait annoncé à cor et à cri que Federer et Wawrinka, l’un à Halle, l’autre au Queen’s, avaient hérité d’un tirage coton dans leur préparation sur herbe pour les joutes dans les jardins de Wimbledon.

    Exact pour la légende qui a eu toutes les peines du monde à se débarrasser de Kohlschreiber et n’a dû qu’aux erreurs coupables du malheureux Allemand la chance inouïe de se hisser in extremis au second tour du tournoi tudesque.

    Rodgeur a en effet failli subir le sort de ce pauvre Nadal qui, après avoir réussi l’insigne exploit de battre tous les nazes à Stuttgart, y compris Monfils qui s’est comporté comme tel, s’est emmêlé fatalement les aiguilles dans la troisième manche qu’il venait pourtant de tricoter victorieusement aux deux tiers devant l’Ukrainien Dolgopolov. A mon humble avis, c’est râpé aussi bien pour le maestro que pour le pitbull dans une douzaine de jours chez Sa Majesté.

    En revanche, rien de plus faux en ce qui concernait les difficultés imaginées pour Stan The Man, qui a au contraire bouffé l’un des Special K australiens, en l’occurrence le bombardier géant Kyrgios, en même pas 50 minutes. On eût d’ailleurs dit que le Suisse avait un express à prendre, tant il se pressait pour boucler ses jeux en un temps record. Mais ne nous emballons pas, on sait que Wawrinka peut nous refaire du Wawrinka des mauvais jours n’importe quand.

    En attendant, il porte toujours son short rose à carreaux façon nappe de picnic, qualifié d’immonde de par la planète, mais néanmoins en rupture de stock. En réalité, comme le signalait avec raison (une fois n’est pas coutume) l’imbu de sa personne Aymeric Caron chez Ruquier samedi soir dernier, ce n’est pas tant le bermuda qui est moche que sa combinaison improbable avec un t-shirt nettement plus vilain. 

    Et le chroniqueur de conseiller au nouvel ogre de l'ocre de porter une chemisette blanche avec sa culotte bariolée. Apparemment le Vaudois l’a écouté, puisqu’on l’a vu débarquer vêtu de la sorte sur le Central. Du coup en changeant le haut, le bas de Stanimal en devenait soudain carrément anodin, comme on peut en juger sur l'image ci-dessus. 

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