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Grand écran: Woody Allen concocte le crime parfait dans "L'homme irrationnel"

featured_irrational-man[1].jpgAprès avoir convoqué Nietzsche dans Magic In The Moonlight, Woody Allen continue, mêlant légèreté et humour, à soulever les questions existentielles qui le passionnent dans L'homme irrationnel (The Irrational Man). Avec Kant, Hegel ou Sartre pour lui prêter main forte. Et surtout Emma Stone, sa nouvelle muse étudiante pour l’occasion, qui donne la réplique à Joaquin Phoenix. 

Le comédien se glisse lui dans la peau d’Abe Lucas, prof de philo moralement et physiquement à la ramasse, qui débarque sur le campus universitaire d’une petite ville américaine. Tentant, en dépit d’une bite molle, de remplir le vide de sa vie avec le sexe, cet alcoolique désabusé et bedonnant, bad boy intello amateur de whisky et coureur de jupons, entame d’abord une liaison avec une collègue en manque.

Puis il passe à Jill, la plus jolie et brillante élève de sa classe, irrésistiblement attirée par cet érudit  dépressif, torturé, revenu de tout, qui a perdu foi en l’existence. Au point que même s’il la rejette affectivement et sentimentalement, son discours débilitant la pousse à lui en rendre le goût. 

On a un peu de mal à y croire, lui aussi et d’ailleurs il ne nage pas pour autant dans le bonheur. Mais miracle, tout change au hasard d’une conversation entendue dans un café mettant en cause un juge odieux,

Une femme désespérée explique qu’elle risque de perdre la garde de ses enfants car son mari est un ami du juge en question. Elle ne voit personne pour l’aider sauf Abe, ce qu’elle ignore évidemment. Il a soudain une véritable illumination et décide d’éliminer ce vilain personnage, histoire de remettre un peu de justice dans ce monde pourri.

Retrouver la joie de vivre

Sans se préoccuper des éventuelles conséquences. Car à son avis il n’y en aura aucune. Impossible en effet pour la police de remonter jusqu’à lui dans la mesure où il ne connaît ni la femme ni le juge et n’a donc aucun mobile. Ce sera le crime parfait, grâce auquel il retrouvera enfin une raison et une joie de vivre.

On n’ira pas jusqu’à prétendre qu’il s’agit d’un chef d’œuvre du maestro new-yorkais, mais on aime beaucoup cette petite comédie romantique qui vire au polar, divertissante, sans prétention, où il traite avec spiritualité, désinvolture, ironie et un poil de cynisme du sens de la vie, de métaphysique et de l’influence qu’on peut avoir sur le destin.

Les acteurs font le reste. Emma Stone est aussi charmante que sexy et Joaquin Phoenix, nouveau dans l’univers allénien, assume avec décontraction son imposant tour de taille et son penchant pour la bouteille.

A l’occasion de son show média bien rôdé au dernier Festival de Cannes où le film figurait hors compétition, Woody Allen laissait entendre que ce pourrait être le dernier. Sans doute une blague. Du moins on l’espère.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 14 octobre.

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