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le blog d'Edmée - Page 361

  • Grand écran: "Regression", un thriller entre horreur et satanisme bien peu terrifiant

    1280x720-hD_[1].jpgCinq ans après Agora, son ambitieux peplum philosophique, Alejandro Amenabar revient avec Regression, un film qui nous plonge en plein satanisme, dans le Minnesota des années 90. L’intrigue démarre comme une banale enquête de police, l’inspecteur Bruce Kenner se penchant sur des abus sexuels dont la jeune Angela, mineure, accuse son père John. Lequel, contre toute attente, finit par avouer les avoir commis. Mais il n’en garde pas le moindre souvenir.

    Kenner s’assure alors les services d’un célèbre psychologue, le docteur Raines, qui doit aider John à retrouver la mémoire. Ce que les deux hommes découvrent les emmènent dans un monde souterrain, dangereusement mystérieux, sur les traces d’un crime d’une ampleur s’étendant au pays tout entier. A l’image d’Angela, le très rationnel ’inspecteur déboussolé ne tarde pas à être hanté par d’affreux cauchemars et ne sait bientôt plus où il en est.

    Inspiré par des films comme Rosemary’s Baby ou L’exorciste dont il est fan, Amenabar mise à la fois sur le suspense psychologique, le fanatisme religieux, la peur collective générée par la sorcellerie, les rituelles messes noires de sectes diaboliques, les personnalités multiples et les mensonges plus contagieux que les virus, dans une communauté menacée par la barbarie.  

    Autant de sujets sulfureux propres à créer une ambiance anxiogène, oppressante et glacée, rendue notamment par d’effrayants décors et une lumière bleutée. Mais rien de tout cela n’est bien terrifiant, même pour les âmes sensibles. Plus les choses avancent plus ce conte en forme de thriller se voulant horrifique dérape jusqu’à un final carrément en queue de poisson. Restent les acteurs qui eux font bien le job de bout en bout, à l’instar d’Ethan Hawke et Emma Watson.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 octobre. 

     

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  • Grand écran: "Keeper" séduit avec le talentueux jeune Vaudois Kacey Mottet-Klein

    6986435[1].jpgLes partitions s’enchaînent à un rythme soutenu pour Kacey Mottet-Klein révélé en 2008, à dix ans, par Ursula Meier dans Home, ce qui lui avait valu le Quartz du meilleur espoir suisse. Poursuivant sa collaboration avec la cinéaste helvétique dans L’enfant d’En-haut, aux côtés de Léa Seydoux, il décrochait cette fois le Quartz du meilleur acteur en 2013.

    Après différents rôles (Gainsbourg, vie héroïque, Gemma Bovery, Une mère) on le revoit, sur recommandation d’Ursula sa maman de cinéma, dans Keeper du belge Guillaume  Senez, réalisateur fasciné par le monde de l’adolescence. Il y partage l’affiche avec la jolie Galata Bellugi.

    Lui c’est Maxime, un garçon charismatique. Elle c’est Mélanie, réservée, sensible, fragile. Deux personnages contraires qui s’attirent. A 15 ans, presque encore des gamins, ils sont amoureux et explorent maladroitement leur sexualité. Un jour Mélanie découvre qu’elle est enceinte. Tout d’abord très réticent pour ne pas dire hostile à l’idée d’être père à son âge, le garçon il finit par s’y faire au point de convaincre sa copine de garder le bébé.

    Des accents criant de vérité

    Une décision radicale, loin de plaire à tout le monde. Si les parents de Maxime se montrent ouverts et compréhensifs, c’est tout le contraire en ce qui concerne la mère de Mélanie, refusant de voir sa fille vivre ce qu’elle a elle-même vécu, et exigeant du coup qu’elle se fasse avorter.

    Elle a même trouvé une clinique en Hollande. En dépit de sa timidité, Mélanie lui tient courageusement tête. »C’est mon corps ‘est moi qui décide » lui lance-t-elle. Une scène majeure, édifiante, comportant de tels accents de vérité qu’elle s'accompagne d’une part d’improvisation, marque de fabrique du film.  

    Et c‘est justement cette authenticité qui fait la réussite de Keeper, un titre hautement symbolique en l'occurrence, cash et sans fioriture sur ce qu’implique cette situation problématique. Une réussite à tous les niveaux: le scénario intelligent et réaliste, le traitement subtil, parfaitement maîtrisé d’un sujet a priori casse-gueule, la mise en scène fluide et bien sûr l’excellente prestation des comédiens.

    A commencer par les particulièrement convaincants Kacey Mottet-Klein et Galata Bellugi qui apportent, outre leur talent naturel, la fraîcheur et la spontanéité de leur âge dans leur façon d'être, de s’exprimer, de marcher, de se tenir.   

    Continuant sur sa lancée, Kacey Mottet-Klein se retrouve dans Quand on a dix-sept ans, d'André Téchiné, où il donne la réplique à Sandrine Kiberlain. Il interprète Damien, un jeune homosexuel malmené par un autre garçon. Le film sortira l’an prochain

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 octobre.

     

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  • Grand écran: "Notre petite soeur", une nouvelle chronique familiale du Japonais Kore-Eda. Délicate et poétique

    imagesQLS1IX34.jpgSujet inépuisable voire incontournable du  cinéma japonais, la famille. Plus particulièrement chez Hirokazu Kore-Eda qui en poursuit la radiographie.

    Dans son dixième film, en compétition à Cannes en mai dernier, le disciple de Yasujirô Ozu raconte l'histoire de trois sœurs, Sachi la sage, Yoshino la fantaisiste et Chika l’espiègle, vivant ensemble dans une grande maison.

    Lors de l'enterrement de leur père qui les avait abandonnées quinze ans auparavant, elles découvrent l'existence de leur demi-sœur Suzu. Et décident d'accueillir l'orpheline de 13 ans au sein de leur petite communauté.
     
    Avec Notre petite sœur, Kore-Eda, adapté du manga à succès Kamakura Diary d’Akimi Yoshida,  le réalisateur s ‘interroge sur le rapport à l’individu, à la famille et par extension au monde, tout en proposant deux images du Japon, l’une ancestrale, traditionnelle, l’autre plus moderne. Il évoque la relation à la nature et à la ville à travers de beaux portraits de ces trois femmes lumineuses aux personnalités fortes que tout ou presque oppose. Jusqu’à l’arrivée de Suzu.

    A la fois délicat, tendre, touchant, intimiste, poétique, l'opus se révèle visuellement brillant, certaines scènes apparaissant comme de véritables tableaux. Certes, il n'a pas la puissance de Nobody Knows, Still Walking ou encore de Tel père, tel fils, Grand Prix du jury sur la Croisette l'an passé.

    Mais s'ils sont traités avec moins de gravité, on retrouve, dans Notre petite sœur, douce sinon doucereuse chronique familiale, les thèmes chers à l'auteur comme la filiation, l'éducation, la transmission, le deuil. Réunis dans un discours simple, universel et porté par d'excellentes comédiennes.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 octobre.

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