Le dépassement de soi, de ses limites, un thème inépuisable dans le cinéma américain. Ridley Scott en donne une nouvelle fois la preuve avec The Martian (Seul sur Mars), d’après le premier roman d’Andy Weir, mis en ligne en 2011 avant d’attirer l’attention d’autres éditeurs.
Lors d’une expédition sur la planète rouge, l‘astronaute Mark Watney (Matt Damon) est laissé pour mort, suite à une violente tempête, par ses coéquipiers désespérés de l’abandonner, mais forcés de décoller d’urgence.
Contre toute attente, Mark a survécu à l’orage et renaît de ses cendres. En l’occurrence de l’amas de poussière martienne qui le recouvrait. Le voici désormais seul, mais alors vraiment seul dans un lieu hostile, sans aucun moyen de repartir. Pourtant d’un optimisme à tout crin, raccommodant sa super combi, réparant son casque avec du sparadrap et s'opérant d'une grave blessure les doigts dans le nez, il garde l’espoir fou d’être secouru. Aide-toi, la NASA t’aidera!
C’est ainsi qu’il fait alors appel à ses petites cellules grises, diablement efficcaces. Objectif numéro un, contacter la Terre à 225 millions de kilomètres pour signaler qu’il est vivant et surtout le rester, d’abord en se rationnant, puis en découvrant comment se nourrir dans cet endroit a priori totalement impropre à la culture.
Qu’à cela ne tienne. C’est ainsi qu’on suit le courageux Mark, personnage entre Tom Hanks dans Seul au monde et un Robinson Crusoé de l’espace, dans ses extraordinaires expériences.
Et rien ne lui résiste. D’une ingéniosité et d’une ténacité rares, il réussit non seulement à faire pousser des pommes de terre, mais à établir la connexion avec la NASA. Qui tentera dès lors l’impossible pour le sauver, tandis que ses camarades, finalement mis au courant de son état, organisent une mission pour le récupérer dans l’espace. Haute voltige garantie.
Plus amusant qu'haletant
Si visuellement The Martian est bluffant, on a quelques réserves sur le fond. Non pas en ce qui concerne une éventuelle crédibilité, c’est de la science-fiction. Mais si on apprécie au début l’aspect amusant de la chose, trop c’est un peu trop à la longue.
L’abus de drôlerie, de boutades, de répliques humoristiques, en plus sur une musique disco avec ABBA en point d’orgue, finit en effet par nuire à la situation dramatique de l’astronaute perdu sur Mars. Et tuer le moindre suspense.
Ce côté farce décalée dans une ambiance plutôt joyeuse rend le film plus rigolo qu’haletant. Même si Ridley Scott tend à nous montrer que les aventures poignantes de son héros passionnent le monde entier, dont les scientifiques évidemment. A part les Russes apparemment, curieusement absents de l’histoire.
Un mot enfin sur les comédiens. Si Matt Damon est seul sur Mars, il l’est également à l’écran, les autres acteurs étant presque réduits à la figuration. A l’exemple de Jessica Chastain, dont on regrette la présence plus que fugitive.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 7 octobre.