Plébiscité en 2011 pour Le discours d’un roi qui l’a révélé au grand public, le réalisateur britannique Tom Hooper s’est replongé dans l’époque avec The Danish Girl. Il retrace cette fois la singulière histoire vraie des peintres danois Gerda Wegener et Lili Elbe, née Einar Wegener, le premier à voir subi, en 1930, une opération chirurgicale pour changer de sexe. A l’origine de cette décision périlleuse, une demande de Gerda qui, pressée de terminer un tableau en l’absence de son modèle, prie son mari d’enfiler ses bas, ses chaussures et sa robe.
L'épisode marque le début d’une longue transformation. Troublé par cette expérience, Einar découvre qu’il se sent davantage lui-même en Lili et éprouve de plus en plus le besoin d’affirmer cette identité féminine. Il permet par ailleurs à Gerda, jusque-là portraitiste mondaine convenue et peu inspirée, de mieux exprimer sa créativité. Mais le couple, qui poursuit sa relation amoureuse, est rapidement confronté à l’opprobre et aux interdits d’une société conservatrice.
Tous deux quittent le Danemark pour Paris en 1912, en espérant y vivre plus librement. Gerda se fait un nom grâce à ses illustrations sensuelles, érotiques, provocatrices, révélant souvent une belle et mystérieuse créature…. En 1930, Lili se rend en Allemagne pour son opération. Mais les dangers de la chirurgie étant alors très élevés, elle meurt un an plus tard après cinq interventions et un rejet de greffe d’utérus.
Eddie Redmayne (photo) se glisse avec talent dans la peau du personnage. On pourrait lui reprocher une gestuelle maniérée et une affectation excessive, si ses minauderies ne cachaient pas avec justesse la gêne et le malaise d’une identité sexuelle ardemment souhaitée mais aussi difficile à investir pleinement qu’à assumer, surtout en public. Nominé, le comédien vise l’Oscar du meilleur acteur, tandis que l’émouvante Suédoise Alicia Vikander, alias Gerda, prétend au second rôle féminin.
En lice pour deux autres statuettes, Tom Hooper s’est inspiré du récit romancé de David Ebershoff et de la réalité pour raconter cette histoire d’amour liée à la quête irrépressible d'un homme d’être une autre. A voir pour ce fait hors du commun, même si la joliesse, le chic et le classique de la mise en scène ne soient pas vraiment à la hauteur de la gravité du sujet.
A l’instar du traitement, certes sérieux et sans esbroufe mais qui, tendant à gommer la violence d’un parcours qu’on imagine tragique, confine parfois à la mièvrerie en dépit de son côté poignant. Comme si le réalisateur se retenait, de crainte de déplaire ou de choquer. Voilà qui n’a pas empêché le Qatar d’interdire le film, ridiculement qualifié de "dépravé".
A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 20 janvier.
Le premier Grand Chelem de l’année n’est pas commencé que déjà la bande à Riton s’emballe à l’idée de tous ces Bleus capables d’accrocher enfin une victoire à Melbourne. Parce qu’attention, c’est du lourd. Même en l’absence de Gasquet.
Enfin, remarquez qu’il vaut mieux s’extasier avant. Parce qu’après le plus souvent il ne reste plus aux groupies que les yeux pour pleurer. A l'instar de leurs confrères helvétiques lors du pitoyable week-end de la spatule pour leurs idoles. Car là aussi, nos champions et championnes allaient tout bouffer entre Flachau et Wengen, sous le fallacieux prétexte qu’ils avaient le podium dans leur champ de vision.
La réalisatrice indépendante américaine Lynn Shelton inspire décidément ses confrères français. Mais pas pour le mieux. Après Humday, où deux amis hétéros jouaient aux gays, laborieusement adapté par Yvan Attal, c’est Marion Vernoux qui s’est lancée dans le remake de la comédie sentimentale Ma meilleure amie, sa sœur et moi (Your Sister’s Sister), sorti en 2013.