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le blog d'Edmée - Page 330

  • Monte-Carlo: l'insubmersible Djokovic joue Titanic face à l'iceberg Vesely!

    avesely.jpgIl y avait lui devant et les autres derrière sur la planète tennis. Alors évidemment tout le monde y va de son coup de tonnerre, de son énorme surprise, de sa sensation majuscule sur le Rocher qui en tremble d’émotion.

    Et pour cause, l’insubmersible Djokovic nous a joué Titanic en se faisant atomiser dès son entrée en lice au Master de Monte-Carlo. Et, ce qui la fiche quand même un peu mal, par le second couteau Jiri Vesely, 55e mondial (photo). Une chose est sûre, il ne pensait pas franchement avoir le profil iceberg, le Tchèque!

    Certes on nous bassine déjà avec le fait que Dracula était assez loin de son niveau habituel en multipliant les fautes sur son coup droit. Sauf qu’il lui est arrivé de nous gratifier de «winning ugly» ces derniers temps, en foirant un set dans les premiers tours.

    Quoiqu’il en soit, on aura beau lui trouver toutes les excuses du monde le fait est là, implacable: personne n’est imbattable. Cela pousse d'ailleurs certains à gloser sur cette façon pas trop convaincante de marcher sur Roland Garros. Encore que le Grand Chelem parisien soit encore loin et que le «saigneur» des courts, en dépit de cet échec cuisant, a le temps de se refaire à Madrid et à Rome.

    Il n’empêche. Cela doit faire un vieux bien à Federer, carrément mis au rancart face aux extraordinaires performances de l‘extraterrestre et qui, après plus de deux mois sans jouer, a lui parfaitement réussi son entame de tournoi. Contre un adversaire espagnol spécialiste de la terre, mieux classé de surcroît que le bourreau du vampire de Belgrade.  

    Je ne vous raconte pas en outre les sourires en coin de  Murray, Wawrinka ou Nadal, également gagnants sur l'ocre monégasque et pareillement ravalés au rang de figurants insignifiants par les experts de la petite balle jaune. La seule chose qui m'embête un peu, c'est que l'immense exploit de Vesely devrait faciliter la tâche de Monfils, dans la mesure où un joueur relativement mal classé ne réussit en général pas la même prouesse deux fois de suite. Cela n'empêchera toutefois pas les compatriotes de Gaël de le porter follement aux nues, s'il parvient à mater le dompteur du Serbe...

     

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  • Grand écran: dans "Demolition", Jake Gyllenhaal détruit tout pour se reconstruire

    demolition.jpgRéussite sociale, beau mariage, Davis, jeune banquier d’affaires prospère, mène une vie réglée comme du papier à musique du lever au coucher. Et puis son quotidien tranquille bascule brutalement le jour où sa femme meurt dans un accident de voiture. N’ayant plus goût à rien, il sombre dans la déprime, en dépit des efforts de son beau-père pour le pousser à avancer.

    Mais tout ce qui intéresse Davis, c’est d‘envoyer une lettre de réclamation à une société de distributeurs automatiques pour se plaindre d’un appareil défectueux. Ensuite, il se met à lui adresser des courriers où il se raconte, attirant l’attention de Karen, responsable du service clients. Peu à peu, une relation platonique se noue avec cette autre femme, mère célibataire d’un ado de quinze ans. Entre ces deux êtres, Davis tente ainsi de se reconstruire, de renaître en somme, loin d’une existence matérialiste.

    Pour cela, il lui faut d’abord démolir ce qui constituait sa vie d’avant, qu’il s’agisse de ses relations, ou plus précisément des objets qui l’entourent, du plus petit au plus gros. En l’occurrence sa maison qu'il attaque à éa perceuse. Prétexte à des scènes de destruction massive à vocation libératrice pour l’anti-héros proche de la folie, en compagnie du fils précoce de Karen qui, lui, est en pleine phase de construction. Métaphore quand tu nous tiens…

    Un clou lourdement enfoncé

    Mais trop c'est trop. Car s’il s’agit au départ d’une bonne idée, Jean-Marc Vallée, réalisateur canadien qui nous avait notamment séduit avec l’excellent Dallas Buyers Club, nous perd dans Demolition à force de tirer à outrance sur le symbole et le stéréotype en enfonçant lourdement le clou. Sans oublier l’inévitable parabole sur l’inanité de la course à la performance et au profit.

    Pesamment répétitif, le cheminement de Davis vers la guérison et la rédemption, qui se veut aussi radical que déjanté, a au contraire tendance à virer au chemin de croix pour… le spectateur. D’autant que l'auteur abandonne un début de cynisme en route et nous emmène droit vers un dénouement prévisible, en misant à fond sur le mélo ordinaire.

    Reste l’interprétation. A commencer par celle, entre douceur et violence, de Jake Gyllenhaal. Il se montre plutôt convaincant dans son rôle de veuf bipolaire torturé au regard halluciné, qui pète un plomb sous le coup de la douleur.  A l'image de Naomi Watts, compatissante et compréhensive, qui apporte un peu de stabilité et de sérénité dans l’histoire.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 13 avril.

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  • Grand écran: "Les ogres", un film qui s'auto-dévore dans la démesure. Avec Adèle Haenel.

    lea.jpgLéa Fehner nous plonge dans l’univers du théâtre itinérant avec Les ogres, comédiens exubérants sillonnant les routes de France avec leur chapiteau sur le dos, s’arrêtant de ville en ville pour faire leur show, qui tient à la fois du cirque et du spectacle forain.

    La réalisatrice de 34 ans s’inspire de sa propre vie, ayant elle-même grandi dans ce milieu au cours des années 90. Ce sont ses souvenirs qui nourrissent une histoire évoquant le quotidien d’une troupe façon grande famille recomposée, sorte de microcosme social où on partage tout, où chacun se mêle de tout dans une absence totale d'intimité. Comme de l’arrivée imminente d’un bébé et du retour d’une ancienne amante qui vont raviver des blessures prétendument oubliées, prétextes à la dramatisation exacerbée du récit.

    Et Léa Fehner ne fait pas dans la dentelle. Caméra indiscrète fouinant partout en perpétuel mouvement, bouillonnement permanent et à son comble chez ses ogres foutraques. Felliniens sur les bords, ils s’aiment, se déchirent et se dévorent à grand renfort de cris, de hurlements, d’épuisantes démonstrations outrancières de sentiments et d’émotions. Une débauche de vie et d’énergie virant à une démesure et une hystérie qui finissent tout de même par lasser.

    En adele.jpghaut de l’affiche de l'opus pour lequel Léa Fehner s'est notamment entourée de son père, sa mère et sa soeur: Adèle Haenel, lâchée dans une arène en effervescence. César de la meilleure actrice l’an dernier pour l’excellent Les Combattants, actuellement également au théâtre à Paris dans Old Tiîmes d'Harold Pinter, elle était récemment de passage à Genève.

    Forte personnalité, la jeune  femme, un rien hostile, s’agace qu’on puisse lui demander son sentiment sur ceux que provoquent sa belle ascension dans le métier. «Nouvelle tornade du cinéma français» lui arrache par exemple un «ouais, super» pour le moins dédaigneux… En revanche «féministe» lui va. Rebelle aussi, un peu, enfin elle ne sait pas… Surtout, elle s’en moque. «Ce n'est pas à moi de le dire. Pensez de moi ce que vous voulez».

    L'essentiel, c'est la rencontre avec un réalisateur ou une réalisatrice, la promesse contenue dans un scénario, comme celui de Léa Fehner et de ses deux coauteures. La jolie Adèle en serait-elle une, d'ogresse? En tout cas, le film lui a fait du bien. «Il est bruyant, excessif, n’est pas dans la subtilité. Il réveille, remet au centre une vie qui n’a rien de tempéré. Il parle de la confrontation à l’autre, de l’altérité. Il y a une vibration politique hors d’une rationalité dont on nous rebat les oreilles. Et puis ce qui m’a plu, c’est l’improvisation totale qu’il y a dans certaines scènes. C’est génial. On a peur, mais on éprouve du plaisir».

    Pour Adèle Haenel, créer un microcosme n’est pas forcément l’ambition de l'auteur.  «Certes cela reste une microsociété. Mais l’important c’est le vivre ensemble. Avec des différences assumées. Chacun est venu avec ce qu’il était. Il ne s’agit pas de mettre les gens dans une case. C’est précisément l’inverse. Trouver sa place au sein d’une telle troupe, c’est assez galvanisant. Il faut viser le moment juste. L’équilibre. Oublier la caméra. Assumer la limite de ce qu’on est».

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 avril.

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