Il y avait lui devant et les autres derrière sur la planète tennis. Alors évidemment tout le monde y va de son coup de tonnerre, de son énorme surprise, de sa sensation majuscule sur le Rocher qui en tremble d’émotion.
Et pour cause, l’insubmersible Djokovic nous a joué Titanic en se faisant atomiser dès son entrée en lice au Master de Monte-Carlo. Et, ce qui la fiche quand même un peu mal, par le second couteau Jiri Vesely, 55e mondial (photo). Une chose est sûre, il ne pensait pas franchement avoir le profil iceberg, le Tchèque!
Certes on nous bassine déjà avec le fait que Dracula était assez loin de son niveau habituel en multipliant les fautes sur son coup droit. Sauf qu’il lui est arrivé de nous gratifier de «winning ugly» ces derniers temps, en foirant un set dans les premiers tours.
Quoiqu’il en soit, on aura beau lui trouver toutes les excuses du monde le fait est là, implacable: personne n’est imbattable. Cela pousse d'ailleurs certains à gloser sur cette façon pas trop convaincante de marcher sur Roland Garros. Encore que le Grand Chelem parisien soit encore loin et que le «saigneur» des courts, en dépit de cet échec cuisant, a le temps de se refaire à Madrid et à Rome.
Il n’empêche. Cela doit faire un vieux bien à Federer, carrément mis au rancart face aux extraordinaires performances de l‘extraterrestre et qui, après plus de deux mois sans jouer, a lui parfaitement réussi son entame de tournoi. Contre un adversaire espagnol spécialiste de la terre, mieux classé de surcroît que le bourreau du vampire de Belgrade.
Je ne vous raconte pas en outre les sourires en coin de Murray, Wawrinka ou Nadal, également gagnants sur l'ocre monégasque et pareillement ravalés au rang de figurants insignifiants par les experts de la petite balle jaune. La seule chose qui m'embête un peu, c'est que l'immense exploit de Vesely devrait faciliter la tâche de Monfils, dans la mesure où un joueur relativement mal classé ne réussit en général pas la même prouesse deux fois de suite. Cela n'empêchera toutefois pas les compatriotes de Gaël de le porter follement aux nues, s'il parvient à mater le dompteur du Serbe...