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le blog d'Edmée - Page 327

  • Grand écran: "Black" revisite Roméo et Juliette sur fond d'extrême violence de gangs urbains

    ablack.jpgSur fond de redoutables bandes urbaines, Black, signé d'Adil El Arbi et Bilall Fallah, adapté des livres Black et Back de l’écrivain belge Dirk Bracke, raconte l’histoire d’amour impossible entre deux ados, Mavela et Marwan. Une passion née lors de leur rencontre fortuite dans un commissariat.

    Elle est Africaine et vient de rejoindre le Black Bronx, lui est Marocain et un leader charismatique du gang rival des 1080. Déchirés entre le devoir de loyauté et leur attirance mutuelle, ils décident tout de même de se revoir en dépit du danger à braver les interdits. Autant dire que c’est mal parti.

    Entre West Side Story et Roméo et Juliette pour la trame, Black s’inscrit dans une spirale de violence infernale. Les cinéastes nous offrent une plongée cauchemardesque dans les deux clans qui se haïssent, mais se rejoignent dans leur volonté à inspirer la terreur et à semer la mort. Pour échapper à ces adeptes du crime et au chaos de leur existence, la seule solution pour les amoureux, c’est la fuite. 

    Intensité et radicalité extrêmes

    On les suit ainsi à travers Bruxelles, des fast food aux stations de métro pour les retrouver dans une église abandonnée où ils peuvent s’isoler et vivre dans un semblant de paix. Une parenthèse de courte durée pour les désormais pestiférés.

    Adil El Arbi et Bilall Fallah proposent un film choc, intense, d’une radicalité extrême pour lequel ils ont fait appel à des amateurs. Ils ne nous épargnent rien, entre règlements de comptes sanglants, combats de rue d’une rare brutalité, agressions et viols en réunion. Des scènes provoquant le malaise, frisant le voyeurisme et la complaisance quand elles ne les dépassent pas, même si elles sont là pour rendre compte d’une horrible réalité.

    "Le phénomène existe dans la plupart des grandes villes, mais nous l’avons ancré dans un environnement que nous connaissons", expliquent les deux réalisateurs. "Nous avons rencontré des policiers, des jeunes qui font partie de ces bandes, discuté avec leurs parents… "

    Offrant une sorte de fresque sur un pan de la jeunesse bruxelloise parlant arabe français ou lingala (langue de la République démocratique du Congo), mais surtout pas flamand (c’est hyper ringard), Black a notamment été primé à Toronto et a connu un beau succès en Belgique. 

    Les auteurs font oeuvre de morale

    On peut par ailleurs remarquer que les auteurs font en quelque sorte oeuvre de morale en dépeignant la violence des gangs pour mieux la dénoncer tout en tentant d’expliquer les raisons pour lesquelles les jeunes se retrouvent pris dans un tel univers.

    Il n'en est pas moins sévèrement critiqué par certains, notamment par une sociologue dénonçant "des stéréotypes sociaux, le racisme post-colonial qu’il véhicule, menaçant un lien social déjà fragile". Elle ajoute que "l’opus nous fait reculer de 20 ans dans le domaine des représentations sociales". 

    Pour rappel, des incidents avaient émaillé la première journée d’exploitation en Belgique le 11 novembre dernier. En outre, interdit aux moins de 16 ans, il n’a pas été programmé dans les salles en France. Bien que ne traitant ni des dérives de l’Islam ni de la place des immigrés dans les sociétés occidentales, il a provoqué la polémique et ne devait être visible qu’en e-cinéma.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 25 mai.

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  • Roland Garros: Nadal mène aux points devant les grands favoris

    anad.jpgAprès un premier tour sur l’ocre parisien, les principaux favoris sont au rendez-vous du deuxième, ce qui en soi n’est pas spécialement étonnant. Sauf qu'ils n'y sont pas tous parvenus avec la même aisance.

    Et dans la bande des quatre, c’est ainsi Nadal qui mène aux points. Disons-le, le malheureux Australien Groth, marquant trois misérables jeux, n‘a simplement pas vu passer la balle de l'ogre, qui n’a pourtant pas exagérément forcé son talent.

    En deuxième position Novak Djokovic, qui en a accordé le double à son adversaire taïwanais, dont quatre dans un premier set plutôt disputé. Mais c’était pour mieux croquer le petit Lu. En effet Dracula a terminé son tricot illico presto, ne laissant filer qu’une maille dans chacune des deux manches suivantes. Reste qu’en voyant le saigneur des courts se déplacer à la vitesse de l’éclair, le taureau de Manacor peut se faire du souci pour son éventuelle demi-finale face au Serbe.

    Derrière il y a Wawrinka. Le tenant du titre, qui nous flanque la trouille, a alterné le pire et le meilleur à son habitude, après avoir eu du mal à faire chauffer le moteur. Il est vrai que le Suisse affrontait Lukas Rosol, de loin le plus dangereux des adversaires du quatuor et a été assez logiquement obligé d’en découdre jusqu’au bout du bout face au redoutable Tchèque.

    Pareil en pire pour Andy Murray, en retard de deux manches et qui lui aussi a dû batailler comme un fou pour remporter la partie. Se retrouvant deux fois à deux points de la perdre. Un peu la vergogne pour la belette donnée gagnante quasiment à égalité avec le vampire et le pitbull, dans la mesure où elle devait lutter contre un autre Tchéque, Radek Stepanek, le papy du circuit avec ses 37 ans.

    J'espère qu'il va se secouer les puces, l'Ecossais. Parce que si Stanimal ne parvient pas à garder sa couronne, j'aimerais bien que ce brave Andy empêche l'Espagnol et le Serbe de continuer à se rapprocher dangereusement de Federer... 

     

     

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  • Grand écran: Isabelle Huppert traque son violeur dans "Elle"

    ahuppert.jpgAbsent des écrans depuis The Black Book, en 2006, le réalisateur de Basic Instinct, qui avait mythifié Sharon Stone il y a vingt-quatre ans, revient donc avec Elle, son quinzième long-métrage, porté par une grande Isabelle Huppert.

    Adaptation de Oh, de Philippe Djian, il raconte l’histoire de Michèle, chef d’entreprise de jeux vidéo. Sans états d’âme, autoritaire, elle gère sa vie sentimentale et ses affaires d’une poigne de fer.

    Et puis un jour, elle se fait violer dans sa maison par un mystérieux agresseur cagoulé. Mais pas question de s'effondrer. Chassant le traumatisme, elle refuse résolument de subir. Après avoir commandé des sushis au lieu d’appeler la police, elle décide plus tard de traquer son violeur en retour. Un jeu glauque et dangereux va alors s’installer entre eux.

    De victime à prédatrice

    Pour incarner Michèle, une héroïne dont il aime la force et la personnalité complexe, Paul Verhoeven ne pouvait pas mieux choisir qu’Isabelle Huppert. Comme d’habitude elle est parfaite en bourgeoise mère d’un jeune home immature soumis à sa petite amie, divorcée d’un auteur raté, fille d’un assassin et d’une nymphomane à gigolo. Inébranlable, glaçante, vénéneuse, Michèle prend le contrôle, passant d’objet à sujet, de victime à prédatrice.

    Pour incarner Michèle, une héroïne dont il aime la force et la personnalité complexe, Paul Verhoeven ne pouvait pas mieux choisir qu’Isabelle Huppert. Comme d’habitude elle est parfaite en bourgeoise mère d’un jeune homme immature soumis à sa petite amie, divorcée d’un auteur raté, fille d’un assassin et d’une nymphomann

    Travaillant pour la première fois en France, le cinéaste a réuni un casting entièrement hexagonal. Autour de la grande Isabelle, on trouve Laurent Lafitte, Anne Consigny, Charles Berling. Sans oublier Virginie Efira dans un petit rôle, mais bluffante de crédibilité en grenouille de bénitier pas très catholique, se dissimulant derrière un sourire de façade.

    Un thriller noir peuplé de pervers névrosés

    Provocant, sulfureux, transgressif, attiré par la violence, l’amoralité et l’ambiguïté, Paul Verhoeven nous plonge dans une réalité dingue, malsaine, tordue, avec ce thriller noir, féroce, audacieux, où règnent sado-masochisme, vengeance et paranoïa de personnages pervers et névrosés.

    En compétition à Cannes, le réalisateur qui avait reçu une belle ovation de la presse et du public, n'a pas réussi à convaincre le jury. A l'image de beaucoup d'autres concurrents qui, comme lui auraient pu se retrouver au palmarès. De son côté Isabelle Huppert n'a pas eu l'occasion de remporter un troisième prix d'interprétation, écartée, comme quelques célèbres consoeurs, au profit de la Philippine Jaclyn Jose, héroine du film de Brillante Mendoza.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 25 mai.

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