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le blog d'Edmée - Page 324

  • Festival de Cannes: "Ma vie de courgette" fait pleurer la Croisette

    courgette.jpgA la Quinzaine des réalisateurs, on a sorti les mouchoirs en voyant les bouleversantes aventures de Courgette. Un curieux nom de légume sous lequel se cache Icare, un petit garçon de 9 ans qui, depuis que son père est parti avec une  "poule", vit seul avec sa mère alcoolique.

    Elle lui flanque régulièrement de sacrées raclées. Un jour il la tue accidentellement pour échapper aux coups. Alors Raymond, le sympathique et compatissant policier qui s’occupe de son cas, l’emmène dans un foyer.

    Réalisé par le Valaisan Claude Barras sur un scénario de Céline Sciamma, Ma Vie de courgette est inspiré du roman de Gilles Paris, Autobiographie d'une courgette. Il raconte donc la vie d’Icare qu’il faudra désormais appeler Courgette, le sobriquet auquel il s’accroche. C'est ce qui lui reste de sa mère qui le lui avait donné.

    A l’orphelinat ressemblant à une colonie de vacances, le gamin qui se croit seul au monde rencontre la petite bande de Simon, Ahmed, Jujube, Alice et Béatrice. Ils ont chacun leur histoire. Toutes sont aussi tristes de Courgette. Et pourraient être réelles. 

    Découverte de l'amitié et de la solidarité

    Au début, ce n’est pas simple de se faire accepter. Mais peu à ils vont s’apprivoiser et réussiront ensemble à retrouver une joie de vivre en découvrant l’amitié et la solidarité. Surtout avec l’arrivée de l’adorable Camille, dont Courgette tombe amoureux et qu’il sauvera des griffes de sa sorcière de tante.

    Claude Barras déclare avoir eu un coup de foudre en lisant le roman de Gilles Paris, qui lui a rappelé ses premiers émois de spectateurs devant des films comme Rémi sans famille, Belle et Sébastien, Heidi ou Bambi. Ce film est surtout pour lui un hommage à tous les enfants maltraités qui tentent de survivre à leurs blessures.

    Si l’émotion domine, on rit également dans ce film en stop-motion qui ne tombe jamais dans le pathos, le larmoyant, les bons sentiments à la louche qu’on aurait pu craindre avec un tel sujet. Et on admire les prouesses techniques. Les personnages qui parlent avec de vraies voix d’enfants, sont des figurines aux grands yeux ronds animées image par image. Le film a ainsi nécessité dix-huit mois de tournage, une centaine de techniciens et un budget de six millions d’euros.

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  • Festival de Cannes "Mademoiselle" un thriller romantico-érotique titille la Croisette

    amademoiselle.jpegIl avait fait une entrée tonitruante en compétition en 2004 avec Old Boy en raflant le Grand prix du jury. Cinq ans plus tard Thirst, ceci est mon sang lui permettait de remporter celui du jury. Pour la troisième fois, le Sud-Coren Park Chan-Wook vise la Palme d’or avec Mademoiselle. Une adaptation libre d’un roman britannique, transposé de l’Angleterre victorienne en Corée dans les années 30, pendant la colonisation nippone.

    Une jeune femme (Sookee) est engagée comme servante d’une riche japonaise (Hideko), vivant recluse dans un immense manoir sous la coupe d’un oncle érotomane et tyrannique. Mais Sookee dissimule la noirceur de son âme sous son visage d'ange. Aidée d’un escroc se faisant passer pour un comte japonais, elle concocte un autre plan pour Hideko, peut-être pas aussi ingénue et naïve qu’elle en a l’air…

    Mise en scène, cadrages, photographie tout est magnifique dans ce drame en costumes. Sublimé par l’affolante beauté des deux comédiennes Kim Min-Hee et Kim Tae-Ri qui s’exposent dans leur somptueuse nudité lors d’une scène d’amour d’un raffinement extrême.

    Trop sans doute pour les fans du Park Chan-Wook violent et transgressif, qui regretteront de le voir assagi, même s’il n'hésite pas à couper sadiquement quelques doigts. On peut également lui reprocher une volonté très démonstrative dans une deuxième partie frisant le didactisme à travers un autre point de vue, comme pour être certain qu’il s’est bien fait comprendre

    Mais peu importe. On est emballé par ce thriller romantico-sensuelo-érotique à rebondissements surprenants, ce suspense d’inspiration hitchcockienne ne manquant par ailleurs pas d’humour, sur fond d’arnaqueurs arnaqués, de jeu de dupes, de manipulations, de faux semblants et autres identités trompeuses.

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  • Festival de Cannes: "L'économie du couple", une pépite à la Quinzaine des réalisateurs

    lafosse.jpgIl y a des films qui vous attrapent dès la première image. Comme  L’économie du couple, présenté à la Quinzaine des réalisateurs. Il suffit que de voir Marie rentrer à la maison et y découvrir, très contrariée, Boris qui ne devait pas s’y trouver ce jour-là, pour savoir que le réalisateur Joachim Lafosse ne nous lâchera plus. Les longs applaudissements nourris qui ont salué la présence sur scène du talentueux Belge, accompagné de ses deux comédiens Bérénice Bejo et Cédric Kahn étaient là pour prouver à quel point il a tapé juste tout au long de son étude de comportement d’une subtilité à rendre un psy jaloux.

    Après 15 ans de vie commune, c’est le désamour. Marie et Boris ont décidé de se séparer. Problème, c’est elle qui a payé la maison et lui qui l’a rénovée. Dans l’impossibilité de se loger ailleurs faute de moyens financiers, Boris est obligé de cohabiter avec son ex-compagne et leurs jumelles. Mais Marie ne le supporte plus et veut qu’il parte. Elle déteste tout chez lui et se demande comment elle a pu l’aimer.

    Même si toute la suite du film tend en montrer la raison c’est, sous les yeux des deux fillettes qui évidemment en souffrent, l’heure des reproches, des engueulades monstres et des règlements de compte impitoyables. Tout tourne autour de l’argent, de qui a amené quoi, payé quoi. Pour Joachim Lafosse, reconnaissant le côté autobiographique de l’œuvre où il parle aussi de sa génération, celle des quadras, l’argent dans un couple c’est souvent plus un symptôme qu’une cause permettant et justifiant la dispute. Un symptôme qui cache aussi des choses émouvantes, tristes, la manière dont on est reconnu ou pas pour ce qu’on a fait ou pas.

    L’économie du couple » est une vraie réussite à laquelle les acteurs, étonnants de sobriété et de réalisme contribuent largement. Cédric Kahn, généralement plus connu comme cinéaste et scénariste, se révèle formidable. A l’instar de l’excellentissime Bérénice Bejo. La lumineuse partenaire de Jean Dujardin dans The Artist en 2011, est également à l’affiche du romanesque et tragique Fais de beaux rêves de Marco Bellochio, qui a ouvert la Quinzaine. Et on ne manquera pas de signaler la présence de Marthe Keller, présidente en outre du jury de la section Un certain regard.

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