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le blog d'Edmée - Page 331

  • Grand écran: Alain Cavalier fusionne l'homme et le cheval dans "Le Caravage"

    le-caravage[1].jpgLes films consacrés à Bartabas, le créateur du Théâtre équestre Zingaro, ne manquent pas. Surtout pour rendre compte de la virtuosité, de l’originalité, voire du mysticisme de ses spectacles. Le "prédestiné" Alain Cavalier s’attache, lui, à l’intime, montrant la relation fusionnelle que le célèbre écuyer entretient avec son cheval, baptisé Le Caravage en hommage au peintre italien. Chaque matin, Bartabas travaille avec lui dans un manège, peaufinant  inlassablement les figures de dressage, en quête de la perfection ultime.  

    Le réalisateur nous plonge ainsi de jour en jour dans les évolutions du couple, dresseur et animal s’apprivoisant mutuellement jusqu’à l’harmonie parfaite. Filmant au plus près l’animal, sa tête, ses naseaux, son œil, Cavalier livre un portrait tendre, admiratif sinon amoureux au sein d’une histoire muette. A l’exception de quelques mots lancés lors des soins, brossage, étrillage, ou harnachement du Caravage par de jeunes palefrenières.

    On a aussi droit à d’émouvantes scènes de câlins, le maître se montrant prodigue en la matière envers sa monture. Et même à une petite rébellion du cheval qui se rue soudain sur la caméra, léchant l’objectif. D’où une image floue qui amuse beaucoup le cinéaste.…

    Il y a de la grâce, de la légèreté dans ce corps à corps silencieux. Et de la magie pour les fans d'Alain Cavalier, pour qui il s’agit là d’une véritable œuvre d’art. Mais qui ne s’intéresse pas au sujet risque de ne voir dans ce documentaire qu’une routine quotidienne passablement ennuyeuse et un cheval tournant simplement en rond au trot ou au galop pendant 70 minutes.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 décembre.   

     

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  • Grand écran: "Babysitting 2", une resucée bête,vulgaire et paresseuse

    babysitting-2-bande-a-fifi-947448[1].jpgSuite au carton de Babysitting qui a rameuté près de 2,5 millions de spectateurs, il était clair que Philippe Lacheau et Nicolas Benamou n’allaient pas attendre pour se remplir les poches en surfant sur un succès aussi inespéré. Et nous ont donc affligés d’une resucée qui se déroule au Brésil.

    Sonia souhaite présenter son fiancé Franck à son père, Jean-Pierre, directeur d’un hôtel écolo, il faut le dire vite, où la bande imagine  passer des vacances de rêve. Mais les choses tournent rapidement au cauchemar. Un matin les garçons partent en excursion dans la forêt amazonienne flanqués d’Yvonne, l’insupportable et acariâtre mère de Jean-Pierre, puis de deux bimbos à un neurone. Le lendemain, ils ont tous disparu…
     
    Babysitting2, qui aurait dû s’intituler Mammyitting vu que la troupe des pieds-nickelés doit s’occuper cette fois du vieux boulet en déambulateur électrique, a repris le principe de l'épisode précédent, à savoir révéler l'histoire grâce à la vidéo qu’ont tournée les protagonistes avant de s’évanouir dans la nature. Alors que la petite caméra a été récupéée (dommage !), on va pouvoir retrouver leur trace.   

    Croyant carburer à l’humour déjanté, Lacheau et Benamou sont animés d’une volonté manifeste d’amuser. C’est raté avec cette comédie de potes lourdingue, poussive, paresseuse, d’une indigence crasse qu’il s’agisse des dialogues ou des gags faisandés à quelques exceptions près..

    En fait l’opus mise avant tout sur la bêtise et la vulgarité. Et là c’est particulièrement réussi tant on atteint des sommets dans le genre. Vous me rétorquerez peut-être qu’il en faut, de l’imagination, pour en arriver là… Côté casting, on prend les mêmes et on recommence. Avec une variante, Christian Clavier en père de la future mariée remplaçant Gérard Jugnot dans la mouture originale. Pour nous gratifier d’une nouvelle et pesante caricature de lui-même.
     
    Bien que généralement qualifié de très inventif et de follement rigolo, le premier Babysitting  ne cassait pas franchement des briques. C’est dire le côté calamiteux du second. Il ne reste qu’à espérer que les auteurs s’arrêteront là. Un voeu pieux s’il fait lui aussi tinter le tiroir-caisse!

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 décembre.

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  • Grand écran: Nanni Moretti séduit avec "Mia madre". Pudique, èmouvant, sans pathos

    maxresdefault[1].jpgEn plein tournage d’un film sur la fermeture d’une usine à laquelle s’opposent les ouvriers, Margherita, réalisatrice engagée, doit gérer une star américaine incapable de retenir ses répliques ou de les prononcer correctement, une fille en pleine crise d’adolescence et, bien plus grave, affronter la terrible réalité de la mort prochaine de sa mère. A laquelle elle rend visite à l’hôpital entre deux journées de plateau en compagnie de son frère toujours irréprochable et dont elle est un peu jalouse, ne se sentant pas à la hauteur.  

    Tout en traitant à nouveau du deuil, de la perte d’un être cher après La Chambre du fils qui lui avait valu la Palme d’or en 2001, Nanni Moretti parle, entre fiction et réalité, du cinéma en brossant le portrait d’une femme obsessionnelle, fragile, nerveuse, angoissée, en panne d’inspiration, trouvant que tout sonne faux dans sa manière d’aborder son nouveau long métrage censé prendre la défense des travailleurs. Une manière de s’interroger sur la pertinence actuelle de films militants dans une Italie où la conscience politique fait de plus en plus défaut.

    La cinéaste en proie au doute à des questionnements existentiels et artistiques n’est autre que l’alter ego de Nanni Moretti, qui a cette fois préféré se mettre en retrait en jouant le frère dévoué et attentionné de son héroïne. Remarquablement interprétée par Margherita Buy. On est un peu moins fan de John Turturro , qui certes détend l’atmosphère, mais en fait des tonnes dans le rôle de la vedette fantasque, mégalomane et survitaminée tout juste débarquée des Etats-Unis.

    Mais outre la performance des acteurs, ce qui séduit surtout c’est la pudeur, la simplicité, la sobriété avec lesquelles Moretti a empoigné son sujet. Sans pathos, le maestro italien déclare son amour à sa mère et au cinéma, tous deux confondus dans cette émouvante, belle et triste chronique d’une mort annoncée.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 décembre.

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