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le blog d'Edmée - Page 335

  • Grand écran: "Sangue del mio sangue", une farce baroque et symbolique, signée Marco Bellocchio

    foto-sangue-del-mio-sangue-3-low[1].jpgUn jour de l’an 1648, un fier cavalier,  Federico Mai, frappe à la porte du couvent de Bobbio, petite ville italienne de la région de Piacenza. Il est venu pour tenter de réhabiliter la réputation de son frère jumeau, le prêtre Fabrizio, qui s’est suicidé pour une jeune nonne, Benedetta.

    La soeur est accusée de l’avoir séduit et passé un contrat avec le diable. Pour l’heure, elle est enfermée en attendant son procès. Si elle est convaincue de sorcellerie, Fabrizio pourra être enterré religieusement. Mais refusant de se soumettre au pouvoir ecclésiastique, Benedetta est condamnée à être emmurée vivante.

    Un audacieux saut en avant dans le temps et nous voici en 2015, où le même couvent est habité par un mystérieux comte qui, ne sortant jamais le jour, passe pour un vampire. A nouveau un homme frappe à la porte. C’est un autre Federico, accompagné d’un milliardaire russe désireux d'acquérir le monastère pour le transformer en hôtel de luxe.

    Le comte, refusant de s’adapter à la modernité n’a aucune intention de vendre et corrompt Federico pour qu’il persuade le richissime Russe de renoncer à son achat. Pour cela il devra sortir de son trou et demander de l’aide. Et du coup miracle, son vieux corps exsangue va se régénérer et retrouver sa vigueur

    Avec Sangue del mio sangue, farce symbolique misant sur la subtilité, la finesse et l’humour, Marco Bellochio le rebelle de 74 ans, évoque en un double récit une Italie toujours sous le joug du pouvoir quels que soient ceux qui l’exercent. Hier l’Eglise, aujourd’hui une classe dirigeante plombante et peu encline à évoluer.

    Cette intrigue à tiroirs, baroque, visuellement splendide, pas toujours facile à suivre, se déroule sur fond de religion, de corruption politique, d’argent roi et de justice à plusieurs vitesses. Autant de forces vampiriques qui n’ont cessé, à travers les âges, de se nourrir du sang des sociétés, peinant ainsi à se libérer.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 novembre. 

     

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  • Grand écran: Avec "Une histoire de fou", Robert Guédiguian se penche sur le génocide arménien

    87b4d804e343d878157449ec3cbd1042_XL[1].jpgBerlin 1921, images en noir et blanc pour un long prologue reconstituant un fait historique capital. Talaat Pacha, principal responsable du génocide Arménien est exécuté d’une balle dans la tête dans la rue en plein jour par Soghomon Thelirian dont la famille a été entièrement exterminée. Lors de son procès, revendiquant sa culpabilité, il témoigne du premier génocide du 20ème siècle et est acquitté.

    Soixante ans plus tard on est passé à la couleur et on se retrouve à Marseille où  Hovannes (Simon Abkarian) tient une épicerie avec sa femme Anouch (Ariane Ascadride). Bien intégré, grand bosseur,  Hovannes aspire à vivre en paix en France. Plus revendicative et attachée à ses racines, Anouch soutient leur fils Aram, un jeune idéaliste  voulant que la Turquie reconnaisse les crimes commis. Un jour il  fait sauter à Paris la voiture de l’ambassadeur de Turquie. Gilles Tessier (Grégoire Lepince-Ringuet), un étudiant en médecine qui passait là par hasard à vélo est gravement blessé et perd l’usage de ses jambes. Hospitalisé, il voit sa vie brisée.  

    En fuite, Aram rejoint l’armée de libération de l’Arménie à Beyrouth, foyer de la révolution internationale dans les années 80. Avec ses camarades arméniens du monde entier, il pense qu’il faut recourir à la lutte armée pour que le génocide soit reconnu et que la terre de leurs grands-parents leur soit rendue. De son côté, Anouch rend visite à Gilles Tessier, qui ne savait même pas que l’Arménie existait. Elle lui avoue que c’est son propre fils qui a posé la bombe et lui demande pardon au nom de son peuple. Un lien fort se tisse entre eux et mènera à la rencontre entre Gilles et Aram.

    La petite histoire mêlée à la grande

    Avec Une histoire de fou, librement inspiré d’un drame vécu par José Gurriaran, un journaliste espagnol frappé par un attentat en 1980, c’est la troisième fois que Robert Guédiguian revient sur son pays d’origine. A travers une tragédie familiale, sa façon de mêler la petite histoire et la grande, il accomplit un travail de mémoire envers ses origines arméniennes où il s’interroge sur la légitimité de la violence dans la lutte armée, tout en questionnant l'identité arménienne.

    Le souffle romanesque de cette œuvre engagée, politique, véridique, à la fois sobre et lyrique, n’exclut pas un côté scolaire, explicatif, ce qui est loin d’être un mal pour quiconque ne connaît pas ou mal les faits. Au contraire nécessaires, le didactisme et l’aspect pédagogique ne nuisent pas à sa dimension universelle. L’ambition de Robert Guédiguian est de nous faire mieux comprendre l’importance de la reconnaissance de ce génocide, ce que refuse toujours la Turquie. Et de nous émouvoir, en évitant l’horreur insoutenable, la volonté de vengeance, ou l’excès de pathos. C’est réussi.  

    A l'affiche dans les sales de Suisse romande dès mercredi 11 novembre.  

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  • Grand écran: Patrick Bruel tombe Isabelle Carré dans "Ange et Gabrielle"

    hqdefault[1].jpgPatrick Bruel ne peut s’empêcher de jouer les séducteurs. Après Alice Taglioni dans Paris Manhattan et Sophie Marceau dans Tu veux ou tu veux pas, c’est Isabelle Carré qui succombe à son charme dans Ange et Gabrielle.

    Signé Anne Giafferi, notamment scénariste d’Une Famille à louer et Sous les jupes des filles, l’opus est l’adaptation de la pièce de théâtre L’éveil du chameau de Murielle Magellan.

    Pharmacienne qui élève seule da fille Claire, Gabrielle prend très mal la nouvelle quand elle découvre que l‘adolescente de 17 ans est enceinte de son petit ami Simon. Comme il refuse de se faire imposer ce bébé, Gabrielle décide d’aller voir son père Ange. Mais ce grand architecte, célibataire endurci, prétend ne pas avoir de fils et n’a pas du tout, lui non plus, l’intention d’assumer sa paternité 

    A la suite d’une première rencontre explosive dans le bureau d’Ange, Gabrielle ne baisse pas les bras, Elle le harcèle, déterminée à le faire renouer avec Simon et à changer d’avis, Elle va évidemment y arriver. Autre évidence ces deux êtres vont tomber amoureux. Et Ange devra apprendre à être grand-papa et papa en même temps.

    Pas grand-chose à dire de cette comédie romantique prétendant surfer sur des thèmes d‘actualité, au scénario cousu de fil blanc, aux diverses situations laborieusement mises en scène et auxquelles on a bien du mal à croire entre un Patrick Bruel et une Isabelle Carré d’une rare maladresse et que tout oppose. En revanche, Laurent Stocker se révèle toujours aussi amusant. 

    Signalons par ailleurs que Patrick Bruel opère un double retour puisque cet inconditionnel de Barbara va sortir le 27 novembre prochain Très souvent je pense à vous, un album entièrement dédié au répertoire de la chanteuse.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 novembre.

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