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le blog d'Edmée - Page 248

  • Grand écran: "Téhéran Tabou"dénonce les interdits dans une société schizophrène

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaataboo.jpgAvec ce film ouvertement militant comme l’indique son titre, Téheran Tabou, Ali Soozandeh, Iranien réfugié en Allemagne, nous immerge au sein d’une société schizophrène, dans laquelle le sexe la corruption, la prostitution et la drogue coexistent avec les interdits religieux, juridiques, traditionnels. Il met en scène, dans la capitale de son pays natal, trois femmes, une prostituée une fiancée, une jeune épouse, ainsi qu’un musicien. Tous les quatre tentent de s'affranchir en brisant les tabous minant le quotidien des hommes, et plus encore des femmes.

    Une oeuvre audacieuse tournée en rotoscopie, procédé datant du début du siècle. De nombreux films y ont eu recours, l’un des chefs d’oeuvre du genre étant sans doute le documentaire de l’Israélien Ari Folman Valse avec Bachir (2008). La technique consiste à filmer des comédiens en prises de vue réelles sur fond vert et les retravailler image par image en animation, reproduisant ainsi avec réalisme la dynamique de mouvement des sujets.

    Ali Soozandeh s’y est essayé avec succès dans cet opus à la fois poétique, politique et intime qui, s’il met en scène des personnages aux traits et aux gestes réalistes, permet une distance bienvenue, un décalage avec le réel. Il n’en a pas moins une portée documentaire et une valeur de témoignage avec sa peinture sociale, dérangeante, provocante, choquante. Sinon obscène avec la tendance un rien outrancière du réalisateur à multiplier les scènes de sexe et de drogue.

    Mais le plus important dans ce film choral démonstratif où la noirceur du propos tranche avec un univers bariolé, reste son combat pour l'émancipation, son plaisir gourmand de la dénonciation insolente d’une théocratie hypocrite adepte du «faites ce que je dis, pas ce que je fais». Une maxime illustrée par des représentants corrompus et débauchés de l’élite, peu enclins à s’appliquer la rigueur impitoyable d’une morale qu’ils exigent pour autrui.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 15 novembre.

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  • Grand écran: "Jalouse", une comédie qui sombre dans la caricature. Avec Karin Viard

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaKarine.jpgNathalie Pêcheux (Karin Viard), professeure de lettres divorcée, est rongée par une jalousie maladive. A l’égard de sa ravissante et parfaite fille de 18 ans, Mathilde, danseuse classique (Dara Tombroff ancienne pensionnaire de l’Opéra de Bordeaux dont c’est le premier rôle au cinéma), mais également envers son proche entourage, ses amis, ses collègues.

    Tordue et dépressive, Nathalie la vilaine Jalouse ressent comme une agression le bonheur et la réussite des autres. Un mal-être confinant à la névrose et renforcé par la crise de la cinquantaine. Avide de coups bas, de mesquineries, de remarques acerbes, elle multiplie les méchancetés, faisant par exemple remarquer à sa meilleure amie à quel point elle a de la chance d’avoir une fille moche, ou se confrontant avec aigreur à une consoeur plus jeune, dont elle sabote toutes les propositions. 

    Le portrait de cette despote autodestructrice au bord de la crise de nefs dotée d’une redoutable mauvaise foi, est signé de David et Stéphane Foenkinos et aurait pu donner une excellente comédie. Dommage que le trait soit si outrancier, les auteurs se complaisant dans la caricature et le cliché. A commencer par celui du mari qui quitte sa femme pour une plus jeune un peu bécasse mais tellement plus gentille, aimante et compréhensive...

    Alors qu’elle qui se veut grinçante, drôle et corrosive, mordante, mâtinée de thriller psychologique, cette comédie peu inspirée et manquant d’un minimum de subtilité n’est hélas pas à la hauteur de ses ambitions. A l’instar de ses dialogues insipides et de ses interprètes pas au mieux de leur forme dont Karin Viard, en général gage de qualité d’un film. Bien que qualifiée de "magistrale" par une partie de la  critique française, elle se révèle décevante.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 15 novembre.

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  • Grand écran: avec "Maryline", Guillaume Galienne révèle une magnifique comédienne

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaamarilyne.jpgC’est l’histoire d’une jeune femme modeste, qui a grandi dans un petit village  où ses parents ne recevaient jamais personne. À 20 ans, mourant d'ennui, elle monte à Paris pour devenir comédienne. Mais découvrant rapidement l’envers du décor, elle doit faire face aux humiliations qu’on lui inflige dès son premier film. Incapable de s’exprimer, elle subit la cruauté d’un monde dont elle ignore les codes et la brutalité d’un réalisateur odieux, qui se comporte en véritable dictateur.

    N’ayant ni les armes pour résister ni les mots pour se défendre, Maryline va se mettre à boire avant de remonter la pente. Car cette résistante fera preuve d’une grande force d’âme et de beaucoup de courage pour gravir une route qui s’apparente à un chemin de croix.

    Après Les garçons et Guillaume à table! une comédie jouissive inspirée de son enfance et de sa place au sein de sa famille, Guillaume Galienne s’est attaqué au drame avec Maryline. Un sujet qu’il avait depuis longtemps en tête, comme il le confie dans ses nombreuses interviews.

    «Quand j’ai rencontré la vraie Maryline il y a quinze ans, j’ai été bouleversé par cette femme, sa vie son histoire à la fois douloureuse et extraordinairement lumineuse. J’ai porté ce récit en moi pendant tout ce temps, mais ma mémoire en a fait autre chose… »

    Beau parleur, Guillaume Galienne s’avoue par ailleurs impressionné par les taiseux. «Ce qui me touchait, c’était d’essayer de rendre compte et de comprendre la violence qu’ils pouvaient ressentir eux à ne pas pouvoir s’exprimer et la violence qu’ils provoquaient chez les autres qui n’arrivaient pas à les comprendre».

    Bouleversante et attachante Adeline D'Hermy

    Ce drame parfois pimenté d’humour vache où Guillaume Galienne dépeint la dureté du milieu du cinéma et son difficile accès aux humbles, est construit à la manière d’une chronique s’étalant sur près de 20 ans. Il est porté de bout en bout par la talentueuse Adeline D’Hermy (photo) sociétaire de la Comédie française, jolie mais enlaidie pour l'occasion. C'est une révélation. Bouleversante et attachante, elle se coule brillamment dans ce personnage complexe, blessé, mélancolique, enfermé dans le silence, au parcours pénible, chaotique. Et réussit à transmettre sans paroles ce qu’elle vit à l’intérieur.

    Mais heureusement, si elle est brisée par certains, y compris par elle-même, Maryline croisera également des gens bienveilllants. Cela nous vaut des moments de grâce comme celui où elle rencontre une comédienne aussi célèbre que généreuse (belle Vanessa Paradis s’inspirant de Jeanne Moreau) qui lui donne du temps, sait trouver les mots pour la libérer, la remettre en selle. Et chantera superbement Cette blessure de Léo Ferré au générique de fin.

    On peut toutefois reprocher à ce film généreux, hymne émouvant à la force des faibles, déclaration d’amour au théâtre et hommage aux actrices, un côté décousu. Comme d’ailleurs dans le premier, où Guillaume Galienne avait tendance à se disperser au fil des sketches.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 15 novembre.

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