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le blog d'Edmée - Page 250

  • Grand écran: "Borg/McEnroe" fait revivre le duel mythique entre deux icônes planétaires

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaborg.jpgPassion, suspense, émotions. Dans le sport comme au cinéma. Pas étonnant que les deux se rencontrent. Avec Borg/McEnroe, le Danois Janus Metz revient, pour le plaisir du profane et du connaisseur, sur la rivalité légendaire et exacerbée de deux icônes planétaires qui ont changé la face du tennis.

    Nous sommes à Wimbledon en 1980. Les deux hommes vont s’affronter dans une finale dantesque, qui deviendra l’un des plus grands duels de l’histoire du sport en général et de celle de la raquette en particulier. Pour le Suédois Björn Borg, 24 ans, il s’agirait de la cinquième victoire dans le temple de la petite balle jaune. Mais pour la première fois de sa brève carrière, l’incontestable numéro un de l’époque est menacé par l’étoile montante américaine, le bouillant John McEnroe, 21 ans, prêt à tout pour le faire chuter.

    S’aventurant au-delà du sport, l’histoire de cette confrontation sous pression a des allures de thriller. Avec une tension palpable dès l’entame, tandis que l’on suit la préparation des deux gladiateurs conduisant à leur rencontre mythique, aboutissement de l’intrigue.

    La glace et le feu

    Avant d’y arriver, le réalisateur, pour qui Borg/McEnroe est au tennis ce que Raging Bull de Martin Scorsese est à la boxe, audacieuse comparaison, s’intéresse à la psychologie de ces deux hommes aux tempéraments opposés. Borg est le Suédois beau gosse, apparemment insensible et froid, dissimulant ses sentiments, méthodique jusqu'à  l'obsession, héros mutique encensé par le public. McEnroe est le bad boy américain, rebelle impulsif et colérique au comportement provoquant sinon limite.

    La glace et le feu, en somme. Sauf que le feu couve aussi sous la glace, comme le montre Janus Metz qui revient en parallèle sur la jeunesse des deux cadors à coup de flash-back. Scandinave, il s’attache plus particulièrement au parcours de Borg, nous laissant découvrir un adolescent plein d’une rage que ne renierait pas son rival, brisant violemment sa raquette quand il perdait. Il est joué par le propre fils du champion, Leo Borg, qui tente de suivre le chemin de papa.

    L'effet Titanic

    Bien que le film n’ait à l'évidence pas l’extraordinaire suspense et la folle intensité du vrai match, il produit l’effet Titanic. On a beau connaître l’issue de la rencontre, on est pris de bout en bout grâce à la qualité de la mise en scène de Janus Metz, sa manière de reconstituer les échanges, sans oublier l’excellence du casting.

    D’un côté du filet Sverrir Gudnason (Borg), si bluffant de ressemblance non seulement physique mais dans son approche toute en intériorité et en concentration du personnage, qu’on le confond quasiment avec l’original. De l’autre Shia Labeouf (McEnroe), se révélant légèrement en-dessous de son partenaire, dans la mesure où le cinéaste a trop tendance à privilégier les fameuses crises qui faisaient monter son adrénaline. Dans les personnages secondaires, on salue la prestation du célèbre comédien suédois Stellan Skarsgard, dans le rôle de Lennart Berlin, l’entraîneur de Borg mort en 2008.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 novembre.

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  • Grand écran. "Hounds Of Love", thriller anxiogène au climat délétère

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahunds.jpgAustralie, été 1987, dans une banlieue de Perth.  Alors qu’elle désobéit à sa mère et sort par la fenêtre de sa chambre pour se rendre à une soirée, la jeune Vicki Maloney est abordée dans la rue par Evelyn et John White, des trentenaires qui l’invitent chez eux. Elle accepte, mais réalise rapidement qu’elle est tombée dans un piège cauchemardesque.

    Séquestrée, ligotée, enchaînée aux montants du lit, bâillonnée, Vicki va pourtant trouver la force de résister. Si elle a agi par naïveté en se laissant embarquer par des inconnus, elle est également dotée d’un caractère bien trempé. Elle comprend que sa seule chance de survivre est d’exploiter les failles de ces deux psychopathes, opposant son intelligence et son ingéniosité à leur folie et leurs pulsions meurtrières.

    Un premier film en forme de thriller pavillonnaire, révélant l’horreur derrière la tranquillité apparente d’une banlieue de classe moyenne. Un thriller à la David Lynch où le réalisateur Ben Young, s'inspirant de divers cas réels nous plonge tout de suite dans une atmosphère anxiogène. De sa voiture parquée près d’un terrain de sport, le couple de chasseurs pervers observe un groupe de jeunes filles. On l’imagine choisissant sadiquement ses futures proies, pour les torturer et les tuer.

    Tout au long de ce Hounds Of Love (Love Hunters) où se succèdent des scènes de soumission, d’emprise, de viol, Ben Young se concentre sur le psychisme complexe des ravisseurs, explorant la part glauque d'une dangereuse relation fusionnelle. Nous laissant d’abord découvrir la situation terrifiante du point de vue de Vicki, puis de celui de la femme complice et amoureuse du taré dont elle partage la dépravation, en infligeant des sévices sexuels aux victimes.

    Heureusement, l'auteur laisse le plus souvent la violence hors-champ. Car si le film confine au malsain, c’est bien davantage à travers ce qu’il suggère que par ce qu’il montre que Ben Young parvient  à créer la tension. A l’image d’une porte qui se ferme sur un terrible hurlement, moment infiniment plus glauque et effrayante que la plus gore des scènes.

    Certes, cette incarnation du Mal a son origine. Mais si on découvre souffrance intense et humiliation sociale derrière ses protagonistes tueurs que leurs phobies et leurs traumatismes ont conduits à la négation pure et simple des autres, Ben Young n’excuse ni n’explique leur monstruosité et leur cruauté. Pas davantage qu’il n’évoque une quelconque rédemption.   

    Tout en s’appuyant sur un bon trio d'acteurs (Ashleigh Cummings dans le rôle de Vicki, Emma Booth, l'héroïne zombie de la série australienne Glitch dans celui d’Evelyn et Stephen Curry dans celui de John) Ben Young livre ainsi un métrage efficace entre thriller au réalisme sordide, mélodrame conjugal malsain et huis-clos  étouffant. On lui reprochera pourtant un climat trop complaisamment délétère, des longueurs et un abus pénible de ralentis.

     de ralentis.

    A l’affiche dans es salles de Suisse romande dès mercredi 8 novembre.

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  • Grand écran: "Mise à mort du cerf sacré", jeu de massacre barge et malsain

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaakiling.jpgVariation pasolinienne macabre avec le thème de l’adolescent étrange qui s’immisce dans une famille bourgeoise. En l’occurrence celle, américaine, que forment le riche et brillant cardiologue Steven (Colin Farrell), son élégante femme Anna (Nicole Kidman), ophtalmologue réputée, leur fille Kim, 14 ans et leur fils Bob, 12 ans.

    Une famille apparemment heureuse, sans histoire. Pourtant, en-dehors de la clinique, Steven voit régulièrement le jeune Martin (Barry Keoghan), ce qui laisse planer un soupçon de relation perverse, sinon d’enfant né hors mariage. Rien de tout cela. Martin, garçon dérangé à problèmes, issu d’un milieu modeste, est en fait le fils d’un patient décédé du célèbre chirurgien.

    Toujours est-il qu’il est invité dans la belle maison du couple et sympathise avec les rejetons. Très vite pourtant il s’incruste de façon inquiétante. Plus menaçant de jour en jour, il finit par exiger de Steven, qui tente de mettre des limites à cette invasion, l’inconcevable sacrifice suprême.

    Avec Mise à mort du cerf sacré (The Killing Of The Sacred Deer), débutant avec un plan fixe sur une opération à coeur ouvert, tout un programme,  le Grec Yorgos Lanthimos joue avec les codes du film d’horreur pour livrer un drame glaçant tendu, tordu et malsain empreint d’humour noir et d’une touche de fantastique. Il avait raflé le prix du scénario à Cannes en mai dernier.

    L'auscultation d'une société malade

    Se voulant à la fois provocateur, immoral, transgressif, un rien kubrickien, voire haneckien, l’auteur ne débordant pas de sympathie pour le genre humain, ausculte une société malade à travers le mode de vie des nantis. Engoncés dans leur conformisme, ils sont plus ou moins vus comme des zombies dans leur routine quotidienne, se manifestant jusque dans les jeux sexuels rituels des parents, où l’épouse simule… une anesthésie générale.

    Avec des comédiens qui assurent, à l’image du terrifiant Barry Keoghan (photo), de la parfaite et robotique Nicole Kidman, du sinistrement passif Colin Farrell, cette fable cruelle en forme de cauchemar morbide eût pu être une vraie réussite. Dommage pourtant que Yorgos Lanthimos, privilégiant une rare complaisance dans l'atroce, à la violence sous-jacente bien plus perturbante et anxiogène des deux premiers tiers de l’opus, ne tienne pas la distance. Comme dans son long métrage précédent The Lobster, où il perdait le fil après une partie particulièrement originale.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 1er novembre.

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