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le blog d'Edmée - Page 245

  • Grand écran: hier, aujourd'hui, demain se mêlent dans "La Villa", de Robert Guédiguian. Politique et poétique

    aff._la_villa_cr1.jpgLa calanque de Méjean, près de Marseille, en hiver. Une villa avec une grande terrasse, donnant sur la mer. Angèle, Joseph et Armand, une soeur et ses deux frères se retrouvent autour de leur père en fin de vie. Les deux premiers sont partis, elle pour devenir, actrice, lui pour prôner la révolution, tandis que le troisième restait pour reprendre le restaurant ouvrier familial.

    Mais les rêves de chacun se sont envolés. Angèle a perdu sa fille unique, Armand vivote l’été grâce aux touristes. tandis que le capitalisme et la mondialisation ont été fatals à Joseph, viré sans ménagements. Retraité déprimé, il vit avec une fille trop jeune pour lui, que son mal-être et son amertume agacent.

    Pour eux c’est le moment de mesurer ce qu’ils ont conservé de l’idéal que leur père leur a transmis, de la fraternité qu’il avait construite. Des réflexions chamboulées par l‘arrivée de migrants, représentés par trois enfants ne parlant pas un mot de français, retrouvés dans les collines,

    Entre fable, constat et espoir, le militant Robert Guédiguian évoque avec nostalgie, poésie et générosité un monde perdu, observe celui d’aujourd’hui et imagine un futur possible dans La Villa. Son 21e film où il réunit à nouveau sa bande. A commencer par les potes de toujours, sa femme Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan. Et ceux qui sont devenus des habitués, Anaïs Demoustier, Yann Trégouët, Robinson Stévenin.

    media.jpg-Pourquoi aimez-vous tant travailler avec les mêmes acteurs. Je parle plus particulièrement d’Ascaride, de Meylan et de Darroussin ?

    -Parce que c’est un plaisir. Nous avons le même âge mes camarades et moi. Quand j’ai commencé, j’en avais besoin pour incarner mes idées. Au bout de quatre, cinq films, c’est devenu ma manière de faire. 

    -Participent-ils à l’écriture à force de vous accompagner?

    -Chacun son boulot. C’est la division normale du travail. Je nuance. Comme on est ensemble depuis longtemps, ils ont une forte influence sur moi. On partage les mêmes valeurs, la même vision du monde, les mêmes idées politiques. Leurs voix sont la mienne et je parle à travers eux.

    -Comment est né La Villa ?

    -Cela vient du lieu qui est pour moi comme un théâtre où on joue du Shakespeare ou du Tchékov. Une ville ouverte sur la mer représente toujours le monde. Si on veut le résumer, il faut le raconter à travers un minimum de personnages d’âges différents dans un petit endroit.

    -Hier, aujourd’hui, demain se mêlent dans l’histoire. A propos du passé, il y a cette scène émouvante de Ki lo sa, datant de plus de trente ans. C’est d’ailleurs l’intérêt de tourner avec les mêmes comédiens. Pas besoin d’effets spéciaux pour voir la calanque telle qu’elle était!

    -Il s’agit d’une scène exceptionnelle. Tous ceux qui n’ont pas vu le film sont abasourdis. Je voulais montrer Angèle, Armand et Joseph dans l’enthousiasme, l’insouciance et la joie.

    -Vous évoquez les migrants venus de la mer avec les trois petits réfugiés recueillis et cachés des militaires par le trio.

    -Ce sont eux qui vont le remettre en marche. L’intéressant, c’est qu’il s’agit d’une fratrie symétrique à celle de La villa. Une fille et deux garçons.

    -Qu’ils soient politiques, climatiques, économiques, parler des réfugiés vous tient à cœur.

    -Comment l'éviter? Ils nous renvoient à l'essentiel de l'humanité. On est dans lun refus du partage atroce. Les politiques exploitent les gens. Je voulais être au cœur de la problématique. On n’a pas le droit d’être pessimiste. Il faut faire des constats précis mais aussi annoncer des temps nouveaux. Avoir une vision juste du monde qui ne sera jamais aussi beau ni aussi mauvais qu’on le dit. Sans être angélique, je trouvais nécessaire de montrer une possibilité de renaissance à travers ces trois enfants.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 29 novembre.

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  • Grand écran: Frederick Wiseman célèbre le rôle capital de la bibliothèque au cours d'une passionnante visite

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaawiseman.jpgAuteur de 43 documentaires et d’un film de fiction La dernière lettre, Frederick Wiseman, 87 ans, se consacre depuis 50 ans aux diverses institutions culturelle, sociale, scientifique, policière, scolaire aux Etats-Unis et en France.

    Cette fois il a décidé de planter sa caméra à la Bibliothèque publique de New York qu’il n'avait pas encore explorée. Après avoir contacté son directeur Anthony Marx, ravi de la proposition, il a commencé le tournage, en septembre 2015, dans 17 des 90 annexes du grand établissement et nous en fait visiter treize.

    Procédant à son habitude sans aucune intervention, aucun ajout, aucune voix off, Frederick Wiseman nous invite ainsi, lors d’un passionnant parcours de plus de trois heures, à découvrir un lieu où on réfléchit, on apprend, on échange, on partage. S’y mêlent tous les âges, toutes les classes, toutes les communautés.

    On peut tout y faire, prendre des cours d’histoire, de littérature, de danse, s’initier aux nouvelles technologies, à la fabrication des robots… S’y croisent également des conférenciers, des essayistes, des musiciens, des représentants des services sociaux, voire des SDF en quête d’un abri. Un microcosme représentant en quelque sorte l’anti-trumpisme.

    «Chaque fois que je tourne je sais que je vais découvrir des choses intéressantes, car je ne connais rien à l’avance aux sujets que je choisis », raconte Frederick Wiseman. «C’est un grand voyage personnel. Je trouve la vie très étrange, fascinante Je suis curieux et j’aime savoir ce qui se passe. Pour moi c’est un privilège de passer du temps dans des situations différentes.»

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaabibliothèque.jpg-Dans Ex Libris: The New York Public Library, vous glorifiez le rôle essentiel de la bibliothèque en général.

    -Il est en effet capital. Elle contient les archives de l’histoire humaine. Les sagesses, les connaissances, ou l’inverse, tout est là. Ce n’est pas un dépôt de livres, mais un endroit dédié à l’éducation, à la formation, pour ceux qui veulent acquérir du savoir tout au long de leur vie. Et le but est de les aider

    -On apprend également que des centaines d’artistes ont puisé dans les collections. A commencer par Andy Warhol qui aurait piqué beaucoup de choses.

    -C’est juste. Il a demandé à d’autres de faire son œuvre et il l’a signée…

    -Vous montrez une Amérique qui n’est pas minoritaire. Du coup, on peut aussi voir Ex libris comme un antidote au discours de Donald Trump. Votre film devient alors politique.

    -Tous le sont d’une certaine manière. Mais je ne l’ai pas tourné dans ce but. J’ai terminé le montage deux jours après son élection. Et j’étais très loin de penser, à l’image de mes amis, qu’il serait président! Cela dit, il est vrai que le côté politique ressort davantage. Trump est contre tout ce que représente la bibliothèque. C’est un fasciste, un narcissique psychopathe. Il n’a aucune éducation. Un linguiste a déclaré qu’il a le vocabulaire d’un enfant de 5 ans. Mais heureusement, il n’est pas tout le pays et il ne durera que quatre ans. Contrairement à la bibliothèque!

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 29 novembre.

     

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  • Coupe Davis: faute d'adversaires, les Français raflent le Saladier d'argent!

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaacoupe.jpgColossal, prodigieux, fabuleux, fantastique… Franchement, je vous avoue que je manque de superlatifs pour qualifier la victoire des Français en Coupe Davis.

    Certes, les spécialistes hexagonaux ne sont pas en reste. Historique, ont-ils même déclaré. Avec raison. Je trouve qu’il y a en effet vraiment de quoi s’ébaubir de l’ébouriffante performance des Bleus. Car je ne sais pas si prenez la pleine mesure de leur insigne exploit en cette fin novembre au stade Pierre Mauroy de Lille, qui les avait vus inexorablement plier en quatre manches devant Federer et Wawrinka en 2014.

    Un exploit permis par d’autres tout au long de leur campagne pour l’obtention du très convoité Saladier d’argent. Imaginez. Seize ans après, ils ont réussi à rallier la finale en battant le Japon… sans Nishikori, la Grande-Bretagne … sans Murray et la Serbie… sans Djokovic.

    Mais ils n’allaient pas s’arrêter là dans leur irrésistible marche en avant vers le trophée. L’effet Macron en somme. De quoi réclamer une descente des Champs-Elysées en compagnie du jeune et triomphant chef de l’Etat, qui lui aussi ne cesse d‘accumuler les succès face… aux mal-lotis de tout poil.

    C’est ainsi que les Tricolores en feu ont bouclé le travail. D’abord ils s’offraient un succès inouï face à un double composé d’un quasi inconnu et d’un illustre nobody puis, alors qu’un monumental Tsonga échouait à se défaire d’un Goffin au genou en capilotade, un exceptionnel Pouille parvenait, lui, à terrasser le malheureux second couteau Darcis, au coude en marmelade de surcroît. 

    Et dire que certains mauvais esprits vont chipoter à propos de ce sacre pourtant acquis de si haute lutte!

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