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le blog d'Edmée - Page 243

  • Festival de Cannes: 21 films pour une Palme d'or. Du renouvellement et des valeurs sûres

    festival_de_cannes_2018___cate_blanchett_sera_pr__sidente_du_jury_5537.jpeg_north_1200x_white.jpgStars devant et derrière la caméra, glamour et paillettes pour la 71e édition de la grand-messe de la pellicule qui débute le 8 mai. 21 films seront soumis au verdict du jury composé de quatre hommes et cinq femmes, dont la présidente Cate Blanchett, Léa Seydoux et Kristen Stewart.

    Ce cru 2018 mise sur le renouvellement générationnel, Godard et l’Asie. Place donc d’abord au changement avec l’Américain David Robert Mitchell (Under The Silver Lake), la Libanaise Nadine Labaki (Capharnaüm), l’Egyptien A. B. Shawki (Yomeddine), le Polonais Pawel Pawlikowski (Zimna Wojna), le Français Yann Gonzalez  (Un couteau dans le cœur) thriller érotique avec Vanessa Paradis et sa compatriote Eva Husson (Les filles du soleil),

    Cela n'empêche pas de grands noms de figurer parmi les prétendants à la Palme d'or qui sera décernée le 19 mai: l'inoxydable Jean-Luc Godard (Le livre d'images) pour la dixième fois sur la Croisette, Spike Lee (BlacKkKklansman), ou Ashgar Farhadi pour Everybody Knows, avec Penelope Cruz et Javier Bardem, qui ouvrira les festivités. L'homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam, devrait faire la fermeture.

    Mais le réalisateur américain voit la diffusion de son film au festival et sa sortie en salles menacées. C'est une affaire de droits d'auteur qui empoisonne l'ancien membre des Monty Python. On saura mercredi s’il pourra être montré a annoncé le juge qui a examiné lundi, à Paris, la demande du producteur Paulo Branco d'en interdire la projection.

    1496998750858_0570x0400_1496998769197.jpgLes Asiatiques débarquent en force avec les Japonais Hirokazu Kore-Eda, (Shoplifters) et Ryusuke Hamaguchi (Netemo Sametemo), le Chinois Jia Zhang-Ke (Ash is purest white), le Sud-Coréen Lee Chang-Dong (Burning). Stéphane Brizé (En guerre) et Christophe Honoré (Plaire, aimer et courir vite, (photo) complètent la sélection française, tandis que Mateo Garrone (Dogman) et Alice Rohrwacher (Lazzaro Felice) représenteront l’Italie.

    Le cinéaste dissident iranien Jafar Panahi (Three Faces) et le metteur en scène russe assigné à résidence à Moscou Kirill Serebrennikov (Leto) ont été invités à venir présenter leurs films. Mais ce dernier ne pourra pas faire le voyage. En ce qui concerne Panahi, il y aurait également peu d’espoir qu’il soit autorisé à quitter le territoire. 

    Les femmes très minoritaires 

    Contrairement au jury, les femmes restent très minoritaires. Trois seulement en lice pour 15 hommes, alors qu’on aurait pu en attendre davantage suite à l’affaire Weinstein. Refusant d’appliquer des quotas, le délégué général s’en est expliqué. "Il y a une différence entre les femmes cinéastes et la question #MeToo. il n'y aura jamais de discrimination positive pour elles."

    Star Wars et retour de Lars Von Trier

    La sélection officielle comporte divers volets. Hors compétition, on découvrira Solo: A star Wars Story qui revient sur la jeunesse de Han Solo. Déclaré persona non grata en 2011, Lars Von Trier réapparaît avec The House That Jack Built. En séance spéciale, Romain Goupil et Daniel Cohn-Bendit présentent La Traversée, une observation du quotidien des Français 50 ans après Mai 68.

    Un Certain Regard

    Complément de la compétition, Un Certain regard projettera une quinzaine de longs métrages, parmi lesquels le premier film syrien Mon tissu préféré de Gaya Jiji, évoquant une jeune célibataire issue d’une banlieue de Damas et rêvant d’une vie meilleure. On citera aussi A genoux les gars d’Antoine Desrosières, un opus cocréé avec ses actrices qui ont écrit le scénario et les dialogues. De la soumission vers l’émancipation, il raconte le voyage initiatique d’une ado musulmane.

    Des mesures qui font grincer quelques dents

    Les journalistes ne pourront plus voir les films en avant-première, mais en même temps que le public lors des projections officielles. Cela dans le but de redonner leur éclat aux soirées de gala, selon le délégué général Thierry Frémaux. Et non pas, a-t-il répété lors de sa conférence de presse cannoise, d'une mesure contre la presse. Par ailleurs après la polémique de l’an dernier, Netflix ne sera pas du raout. Terminés enfin les selfies sur tapis rouge. On est là pour voir des stars, pas pour imaginer en être...

    La dernière Quinzaine d’Edouard Waintrop

    waintrop-dscf7611_0.jpgIndépendante du festival, créée après les événements de Mai 68, la Quinzaine des réalisateurs fête ses 50 ans en compagnie d’un prestigieux invité, Martin Scorsese. Découvert avec Mean Streets en 1974, il se verra remettre un Carrosse d’or. Pour ce cru particulier, le délégué général Edouard Waintrop n’a pas lésiné en programmant 20 films. Avec toujours la volonté et l’audace de révéler des talents d’horizons divers.

    Cette année, les Sud-Américains sont à l’honneur mais ce sont les Français qui se taillent la part du lion, Six sont sélectionnés, dont le provocateur Gaspard Noé, avec l’énigmatique Climax. Deux comédies figurent par ailleurs au menu. En liberté! de Pierre Salvadori réunit Adèle Haenel dans la peau d’une inspectrice de police et Pio Marmaï dans celle d’un ex-bagnard. Pour leur part Isabelle Adjani et Vincent Cassel se retrouvent à l’affiche du polar Le monde est à toi, signé Romain Gavras.

    Rappelons que cette édition est la dernière d’Edouard Waintrop, en poste depuis 2012 et qui sera remplacé l’an prochain par l’Italien Paolo Moretti. « La direction de la Société des réalisateurs de films (SRF) m’a imposé sa décision et au début j’étais furax», nous dit-il. « Aujourd’hui je trouve ça très sain. Sept ans ça suffit. Avec tous les films français que j’ai refussés, je n’ai pas loin d’un millier d’ennemis ! Blague à part, j’ai toujours pu faire ce dont j’avais envie. C’est le plus important ».

    Edouard Waintrop reste directeur des Cinémas du Grütli, ce qui permettra aux Genevois de voir les films de la Quinzaine du 30 mai au 5 juin.
     
    La Semaine de la critique

    Née en 1962 et dédiée à une première ou deuxième oeuvre, la Semaine de la critique est la section parallèle la plus ancienne de Cannes. Elle propose une sélection de sept films en compétition. Parmi ceux-ci Paul Dano signe en ouverture avec Wildlife son premier film, une adaptation du roman éponyme de Richard Ford par sa compagne Zoe Kazan et lui-même. Il raconte l'histoire de Joe, un adolescent de 14 ans dans les années 1960, qui assiste impuissant à la lente dégradation des rapports entre son père et sa mère

    De son côté, la cinéaste suisse Anja Kofmel débute sur la Croisette derrière la caméra, avec Chris The Swiss. Entre documentaire en prises de vues réelles et narration animée en noir et blanc, elle nous emmène dans les années 90, au cœur d'une Croatie déchirée par le conflit yougoslave, sur les traces de son cousin Chris, jeune journaliste retrouvé assassiné dans de mystérieuses circonstances. 

    Le duo Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt met lui le ballon rond à l'honneur dans Diamantino. Ce premier long métrage portugais  imagine un célèbre footballeur qui devient l’objet de toutes les convoitises.

    Cannes, du 7 au 19 mai.

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  • Grand écran: "Abracadabra", farce espagnole brouillonne entre outrance et caricature

    Abracadabra.jpgFemme au foyer, Carmen est mariée à Carlos, un grutier macho, fan de foot bas de plafond qui s’excite en beuglant devant un match Real-Barça, traitant sa femme et sa fille comme des esclaves à son service. Et puis un jour, suite à une séance d’hypnose dont il est le cobaye lors d’un mariage, Carlos devient l’époux parfait en sortant de sa transe.

    Aux petits soins pour madame, il se met à préparer les repas, à passer l’aspirateur, à faire la vaisselle et aide sa fille pour ses devoirs de math et de chimie. Mais il est aussi inquiétant que mari et père idéal car habité par le mystérieux esprit d’un tueur en série, disparaissant la nuit pendant plusieurs heures sans s’en souvenir le lendemain.

    Abracadabra, signé Pablo Berger, est l’exact contraire de Biancanieves (2012), son fascinant film muet tourné en noir et blanc et qui se déroulait à Séville en 1920. Là on est dans la banlieue de Madrid en 2010. Et l’auteur se laisse aller à une débauche de couleurs criardes des années 80 dans une comédie saupoudrée de drame, de thriller et de fantastique qui se veut exubérante, acide, grinçante et délirante. Tout en surfant notamment sur une improbable émancipation de la femme, la transformation du comportement de Carlos ravivant chez Carmen des fantasmes enfouis et des désirs oubliés.

    En réalité, le film au scénario brouillon se limite à une farce indigeste, l’auteur se livrant à une surenchère dans l’invraisemblable, l’outrance, la caricature, le grossier et le vulgaire. Dommage pour les comédiens dont Antonio de la Torre et surtout Maribel Verdu, la méchante dominatrice dans Biancanieves, se retrouvant là en potiche souriante, aux robes aussi tapageuses et clinquantes que son maquillage. Mais en définitive évidemment, pas si faible qu’elle en a l’air….

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 mai.

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  • Grand écran: "Gaspard va au mariage", une comédie joyeusement zinzin, à l'image de ses comédiens

    0778673.jpgAprès l’avoir fuie pendant des années, Gaspard (Félix Moati), 25 ans renoue avec sa famille à l’occasion du remariage de son père. Il est accompagné de la fantasque Laura (Laetitia Dosch) qu’il vient de rencontrer dans des circonstances loufoques augurant bien de la suite. Contre une modique rémunération, elle accepte de jouer sa petite amie le temps de la noce.

    Gaspard retrouve donc le zoo paternel où il a grandi, entre une mère disparue trop tôt, un père cavaleur, sa sœur Coline (Christa Théret) dont il est amoureux. Et vice-versa, une relation ambiguë, qui ne paraît pas poser de problème. Sans oublier un frère (Guillaume Gouix) si sérieux et responsable qu’il en paraît lui aussi hors norme.

    Antony Cordier propose un film barré découpé en quatre parties (La petite amie imaginaire, L’homme d’une seule femme, Celle qui mange des racines, Épilogue), permettant ainsi de donner à chacun des protagonistes principaux une partition égale, en évoquant les jours qui précèdent le mariage.

    A commencer par Laura qui découvre ces curieux bipèdes évoluant parmi les animaux. A l’image de l’excentrique Coline recouverte d’une peau d’ours, et qui se fie avant tout à son odorat pour reconnaître celle sur le point de lui prendre son frère adoré.

    Tout cela donne une comédie romantique chorale atypique, farfelue, fantaisiste, sensuelle mélancolique, joyeusement zinzin. A l’image des différents personnages extravagants qui composent cette famille au fonctionnement équivoque, bizarroïde.

    Il nous vaut des scènes cocasses, dont l'une à vocation quasiment culte, où Max (Johan Heldenbergh), le père de famille, alias le roi des animaux, a une façon des plus singulières de soigner son eczéma prénuptial en s’immergeant tout nu dans un aquarium peuplé de petits poissons suceurs de peaux mortes…

    Un univers tenant de la bulle magique

    Antony Cordier nous brosse leur portrait à l’intérieur du zoo, un univers tenant de la bulle magique protégeant ses habitants de l'extérieur, qu’ils ne quittent pratiquement pas durant tout le film. Mais leur rêve finit par se heurter à une réalité financièrement dramatique, dans ce conte en forme de récit d’apprentissage qui raconte le temps qui passe, la fin d’un monde, l’arrachement à la famille, l’adieu au paradis perdu, à l’enfance.

    Le film est porté par une brochette d’excellents acteurs déjà cités à laquelle on ajoutera Marina Fois en future éventuelle mariée... On regrettera juste un peu une Laetitia Dosch (trop) fidèle à elle-même en nous livrant presque un copié-collé de son rôle dans Jeune femme. Mais c’est une réserve mineure.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 mai.

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