Grand écran: dans "Downsizing", l'homme rapetisse pour sauver la planète (10/01/2018)
La surpopulation inspire les cinéastes ces temps. Après Seven Sisters de Tommy Wirkola sorti en août dernier, Alexander Payne a enfin accouché d’un projet vieux de dix ans sur le thème. Pour lutter contre ce fléau menaçant la planète, des scientifiques scandinaves ont trouvé la solution miracle, en mettant au point un processus révolutionnaire, le downsizing, permettant de réduire les humains à une taille d’environ 12 centimètres.
Rétrécir n’est pas seulement bénéfique pour notre bonne vieille Terre qui étouffe sous le nombre de ses habitants. Cela leur permet également d’augmenter considérablement leur niveau de vie et leurs revenus, étant donné la petitesse extrême des objets et des choses du quotidien, de la rose à la villa, en passant par le pétard et la bouteille de vodka...
L’idée séduit Paul (Matt Damon) et Audrey (Kristen Wiig) Safranek, un couple de quadras du Nebraska connaissant quelques problèmes financiers. Ils décident donc de partir pour Leisureland et de se lancer dans cette expérience irréversible. Sauf qu’au dernier moment, Madame renonce. On suivra donc Monsieur dans sa nouvelle vie, après avoir été ramassé à la pelle à la sortie du four à micro-ondes avec la nouvelle fournée de mini nains.
Entre science-fiction et satire sociale
Avec son scénario original, le septième long métrage d’Alexander Payne, oscillant entre science-fiction et satire sociale, s’annonçait des plus prometteurs en proposant une réflexion et un questionnement philosophico-politico-existentiels sur l’environnement, l’écologie, la surconsommation, la préservation et le devenir de l’humanité.
Contrat rempli dans une première partie très réussie, où on visite un nouveau monde avec des hommes à l’échelle d’un crayon, avant de suivre par le menu les diverses interventions médicales en vue de leur rapetissement volontaire.
Malheureusement l’auteur dérape, transformant trop rapidement cette fascinante aventure en une banale et bien trop longue comédie romantique. Un sentimentalisme niais qu’il privilégie dès lors à l’ironie et à la causticité de son passoinnant propos initial. Tentant vainement de se racheter à la fin en radotant notamment sur la trace que l’homme laissera dans l’Histoire.
Dommage quand même de gâcher un aussi bon sujet. D’autant que les comédiens tiennent la route, à l’image de Matt Damon dans le rôle du banlieusard paumé et idéaliste. On adore par ailleurs Christophe Waltz, ici dans la peau de Dusan, un richissime lilliputien débarqué des Balkans, fanfaron, festif, charmeur et consumériste à outrance dans cet univers méga réduit qui lui a permis d’amasser des milliards.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 10 janvier.
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