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le blog d'Edmée - Page 230

  • Grand écran: "Ready Player One", l'hommage foisonnant de Spielberg à la culture pop

    player.jpgDeux mois après son ode au journalisme d’investigation dans Pentagone Papers, Steven Spielberg, renouant avec la science-fiction, se déchaîne dans un hymne à la culture pop avec Ready Player One, adapté d’un best-seller d’Ernest Cline publié en 2011.

    Nous sommes en 2045 dans une Amérique ravagée par la pollution, la surpopulation, la crise énergétique, les problèmes politiques. Un univers chaotique, misérable, dont s’échappent des millions de pauvres gens pour se réfugier dans l’OASIS, un gigantesque jeu de réalité virtuelle. Il a été inventé par feu l’excentrique milliardaire James Halliday, un génie de l’informatique incarné par Mark Rylance. Steven Spielberg dit beaucoup s’identifier à ce créateur, le considérant comme le plus proche de sa vie et de sa vérité.

    Avant de mourir, le mogul iconoclaste a décidé de léguer son immense fortune à quiconque découvrira l'œuf de Pâques numérique, dissimulé dans son jeu. C’est parti pour une chasse au trésor planétaire avec l’espoir, pour les candidats, de toucher le jackpot. Parmi eux le jeune joueur prolétaire Wade Watts et l’odieux magnat Nolan Sorrento, rêvant de posséder l’OASIS pour régner sur le monde.

    Multipliant les effets spéciaux, mêlant le virtuel et le réel, l'inventif réalisateur propose un film de SF rétro  à grand spectacle, qui va surtout ravir les geeks et les fans de jeux vidéo. Rendant hommage à la culture des années 80, à ses objets, à ses fétiches, à sa musique et aux films qu’il aime, le cinéaste se livre à une débauche de clins d’œil et de références (la Delorean de Retour vers le futur, le Rubik’s Cube, Akira, King-Kong, Star Wars). Une surabondance qui culmine dans une séquence revisitée du célébrissime Shining de Stanley Kubrick.

    Mais s’il est visuellement foisonnant et spectaculaire, le film pèche par son côté répétitif, son scénario sommaire, son discours politico-économique superficiel, son absence de vrai questionnement sur l’addiction au virtuel, dans la mesure où Spielberg tient à nous rappeler que le jeu c’est bien, mais que la réalité c’est mieux. Enfin, on lui reprochera de mettre en scène des personnages et leurs avatars peu attachants.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 mars.

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  • Grand écran: Isabelle Huppert en feu dans "Madame Hyde"

    hydet.jpgSerge Bozon propose une relecture très libre du célèbre roman de Robert Louis Stevenson, L’Etrange cas du Docteur Jekyll et de Mr Hyde. On en attendait beaucoup dans la mesure où sa Madame Hyde est porté de bout en bout par Isabelle Huppert, qu’il avait déjà dirigée dans Tip top en 2013.

    Toujours excellente, la comédienne avait logiquement remporté le prix d’interprétation au dernier Festival de Locarno. Mais elle ne suffit pas à faire totalement décoller une histoire pourtant prometteuse où, sous couvert de dédoublement de personnalité, de fantastique, d’étrange, d’inquiétant mêlé de poésie, le réalisateur français nous parle de social, d’école, d’éducation, de connaissance, de la manière de la transmettre et de l’alimenter.

    Fragile, timide, maladroite, peu sûre d’elle, au bord de la dépression nerveuse, Mrs Géquil enseigne la physique dans un lycée professionnel de banlieue. Parvenant difficilement à communiquer son savoir, elle est méprisée par ses collègues que son excentricité dérange et tourmentée par des élèves odieux.

    Foudroyée en pleine expérience dans son laboratoire durant une nuit d’orage, Mrs Géquil s’évanouit. En revenant à elle le lendemain matin, elle se sent animée d’une énergie nouvelle qui la métamorphose complètement. Celle de la puissante, dangereuse et incandescente Madame Hyde, dont il lui faudra dès lors maîtriser la lumière et le feu. On retrouve à ses côtés Romain Duris assez irrésistible en proviseur farfelu et José Garcia à contre-emploi en homme au foyer.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 mars.

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  • Grand écran: avec "Mektoub my love:Uno canto", Kechiche veut célébrer la vie, l'amour, les corps

    maxresdefault.jpgCinq ans après le triomphe cannois de La vie d’Adèle (trois Palmes d’or) et les polémiques qui ont suivi, Abdellatif Kechiche revient avec Mektoub my love: Uno canto. Comme son titre le précise, c’est le premier chapitre d’un tryptique très librement adapté, dans la mesure où il en modifie les personnages, les enjeux, le lieu et la date, d’un récit initiatique de François Bégaudau, La blessure, la vraie.

    Dans un film sur la jeunesse baigné de lumière, sensuel, fiévreux, célébration selon l'auteur, de la vie, de l’amour, des corps, de l’avenir, Kechiche nous emmène à Sète, durant l’été 1994. Et, pendant trois heures, se focalise sur Amin, (Shaïn Boumédine, photo), sorte d’alter ego jeune, dont il est cinématographiquement tombé amoureux et qu’il veut suivre à la Truffaut, dans les prochains volets.

    Jeunes gens en quête d’ivresse et de rencontres

    Apprenti scénariste passionné de photo, cet intello beau comme un dieu installé à Paris est de retour dans sa ville natale pour les vacances. Timide, sensible, délicat et réservé, il retrouve sa famille, son cousin frimeur Tony (Salim Kechiouche), un mythomane extraverti qui couche avec tout ce qui bouge et notamment avec Ophélie, la plantureuse amie d’enfance d’Amin (Ophélie Bau), alors qu’elle est censée se marier avec Clément, un militaire pour l’heure en mission. Il renoue aussi avec des proches comme Camelia (Hafsia Herzi).

    lou.jpgDésoeuvré, Amin passe son temps dans le noir à regarder des films de Dovjenko, ou dans le restaurant tunisien de ses parents, les bars, les boîtes où s’entassent de jeunes gens en quête d’ivresse et de rencontres, et la plage où bronzent les belles estivantes, dont Céline, la ravissante Lou Luttiau (photo)avec son sourire ravageur.

    Une petite troupe se forme, l’alcool coule, les fêtes s’enchaînent entre drague, désirs brûlants, baises et danses frénétiques. Tout cela sous les yeux d’Amin qui, fasciné, préfère rester en retrait, matant les filles superbes de loin ou leur tournant autour sans les toucher, observant ces tentatrices affirmer voluptueusement leur pouvoir de séduction, quand il ne se mue pas en confident pour un cœur brisé.

    Au plus près du postérieur des filles…

    Il aime aussi prendre des photos. Insistante, la caméra d’Abdellatif Kechiche s’attarde alors lourdement sur les corps féminins, les fesses débordant généreusement de shorts ultra-courts de ses héroïnes éméchées qui se trémoussent sur la piste de danse. Une façon de filmer ses actrices non seulement sous toutes les coutures mais au plus près du postérieur, ce qui ne doit pas spécialement plaire au mouvement Me Too…

    On peut regretter la pesanteur inutile de ces passages libidineux, même si le réalisateur dit avoir voulu retrouver une forme d’allégresse perdue, une liberté aujourd’hui disparue avec les attentats en France. Mais on ne peut que reconnaître, le talent de Kechiche à capter le bouillonnement de l’adolescence, la sève qui monte, le trouble amoureux, la grâce, les élans de jeunes gens impétueux.

    Ils sont de surcroît interprétés par des comédiens pour la plupart débutants, qui se coulent à merveille dans cette proposition hédoniste où le réalisateur s’emploie à raconter l’insignifiant, à flirter avec le vide. Mais où on ne cesse de s’attendre à quelque chose, ce qui donne curieusement du suspense à l’histoire.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 21 mars,

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