Quand Noé paraît à Cannes c’est le déluge sur la Toile et la galère pour monter dans l’Arche! Ainsi se bousculait-on sur la Croisette en mai dernier pour voir le dernier film du clivant Franco-Argentin, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs. Qui lui a décerné un prix pour ce premier opus en français depuis Irréversible.
Climax, un titre idoine pour cette chronique du chaos qu’affectionne l’auteur. Le début nous montre une femme en sang dans la neige. C’est bien parti pour un film d’horreur. Mais on bifurque sur un casting de jeunes gens de différents milieux, origines et couleurs, prêts à tout raconter d'eux, dans l’espoir d’intégrer un spectacle.
Une troupe multiculturelle de danseurs hip-hop, métaphore d’une France mixte, investit ensuite un hangar isolé. Ils fêtent la fin des répétitions avant de partir en tournée aux Etats-Unis, discutent, draguent, boivent de la sangria en dansant sur Supernature, le tube disco de Cerrone.
Gaspar Noé nous entraîne alors dans une première partie à l’ambiance joyeuse, survoltée. Et filme magistralement une performance virtuose, génialement chorégraphiée. Et puis les danseurs en transes, découvrent qu’ils ont été drogués à leur insu, quelque chose ayant été mis dans la sangria.
A partir de ce moment, les choses dérapent. A l’image en quelque sorte du film qui sombre petit à petit dans la folie, le macabre, le sexe et la violence au cours d’une interminable séquence sous acide. Tournant rapidement à vide, elle s’apparente toutefois à une descente aux enfers orgiaque où, sous l'emprise d'une substance destructrice, les corps titubent, s’agitent, se heurtent, s’accouplent, se volatilisent dans une lumière rouge.
Un discours banal et des dialogues plats
Cela pousse les inconditionnels à relever que le spectateur ne sort pas indemne de ce «Dancing vraiment dirty», huis-clos étouffant extrême et traumatisant. Des qualificatifs exagérés pour ce trip hallucinogène peu terrifiant, en forme d’expérience sensorielle, mystique et hypnotique. Le réalisateur se veut tellement subversif qu’il a tendance à rater son coup. A l’instar de Love, porno de luxe esthétisant à outrance, bien trop léché pour faire bander l’amateur.
Par ailleurs, le problème avec Gaspar Noé, c’est qu’il n’a pas grand-chose à dire et qu’il l’exprime trivialement, livrant du coup un discours banal à travers les dialogues d’une rare platitude de ses protagonistes. Tout en nous assénant quelques maximes dont il a le secret et qu’il doit imaginer choc du genre: «Naître et mourir sont des expériences extraordinaires. Vivre est un plaisir fugitif… »
A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès le 19 septembre.
Vittoria, une gracile et timide rouquine de dix ans, vit avec ses parents dans un petit bled reculé de Sardaigne. L’amour débordant de sa maman Tina (Valeria Golino) la console d’être souvent rejetée par les autres enfants à cause de sa chevelure flamboyante.
La complexité de la maternité
Je fais défiler les horreurs de mon âme sur les podiums…. Une phrase choc mais qui n’étonne guère de la part d’Alexander McQueen, le célèbre, fascinant et provoquant couturier britannique gay, descendu en flammes, haï ou adulé, mort à 40 ans il y a huit ans. Un visionnaire à qui le Genevois Ian Bonhôte et Peter Ettedgui ont consacré un passionnant et émouvant portrait.
Sans un sou en poche, le «hooligan» de la fringue débarque à Paris et intègre la maison Givenchy dont il devient le directeur artistique. Le contraste avec son monde et son approche de la mode est saisissant. Mais il garde son propre label où il donne libre cours à sa créativité, son inventivité au sein d’un univers trouble, glauque, puisant son inspiration dans l’histoire, la danse, la peinture, la musique, la littérature et le cinéma.