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le blog d'Edmée - Page 235

  • Grand écran: "L' Apparition", étonnant thriller théologique avec un grand Vincent Lindon

    maxresdefault.jpgSi l’on excepte Superstar, le cinéma de Xavier Giannoli est traversé depuis dix ans par un questionnement sur la croyance, thème qu’il exploite sous divers angles. Dans A l ‘origine, il parlait d’une autoroute qui n’allait nulle part mais à laquelle tout le monde voulait croire. Dans Marguerite, lauréat de quatre Césars, il brosse le portrait émouvant d’une interprète qui chante atrocement faux mais chez laquelle le mari et les proches entretiennent charitablement ou hypocritement l’illusion du contraire.

    Il est à nouveau affaire d’aveuglement, d’imposture, de mensonge, de doute, de trouble intime, de révélation, de rapport personnel à la foi du réalisateur dans L’Apparition. Etonnant thriller théologique à passionnante valeur documentaire, il est parti d’un article de presse sur les mystérieuses enquêtes canoniques.

    Grand reporter pour un quotidien français rentré de Syrie, Jacques reçoit un jour un coup de téléphone énigmatique du Vatican. Il apprend que dans une petite ville du sud-est de la France, Anna, une novice de 18 ans, affirme avoir vu la Vierge au cours d’une promenade La rumeur a rapidement enflé et l'histoire pris une telle ampleur que des milliers de pèlerins viennent désormais se recueillir sur le lieu des apparitions présumées.

    Une enquête journalistico-policière

    Jacques se sent bien loin de cet univers. Mais poussé par sa curiosité de journaliste, accepte de rejoindre une commission de spécialistes chargée de faire la lumière sur ces événements surnaturels, car il s’agit de rassembler les preuves nécessaires à l’authentification ou non du miracle. C’est l’un des intérêts majeurs du film qui nous laisse découvrir une démarche longue, rigoureuse, scientifique, secrète, montrant l’extrême prudence de l’Eglise, qui préfère passer à côté d’un phénomène plutôt que d’être victime d’une mystification,

    apparition.jpgQuant à Jacques, mandaté par le Vatican, il mène sa propre enquête, quasiment policière, au fil d’une intrigue à suspense qui, tout comme le rôle, a été écrite pour Vincent Lindon.

    A son habitude, le comédien se révèle excellent en reporter sceptique, tendu, à la recherche de la vérité, dont les certitudes, révélant des fêlures, vacillent au contact d’Anna. Et vice-versa, En jeune voyante mystique prétendument touchée par la grâce, Galatea Bellugi lui donne «saintement» la réplique.

    Tout n’est pourtant pas parfait. Certes l’opus évite la complaisance, le prosélytisme, dénonce l’idolâtrie et l’exploitation commerciale, mais d’une façon trop démonstrative, parfois maladroite et caricaturale. On n’est pas non plus conquis par le twist final qu’on ne vous racontera évidemment pas. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 14 février.

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  • Grand écran:Jean Dujardin et Mélanie Laurent se font plaisir dans "Le retour du héros"

    jean_dujardin_le_retour_du_heros.jpgAprès le laborieux Un homme à la hauteur, Laurent Tirard s’essaye, à la comédie romantique d’aventure avec Le retour du héros. Ce vaudeville rocambolesque façon de Broca et Rappeneau, qui se déroule à l’époque des guerres napoléoniennes se situe principalement dans un château. Il est porté par Jean Dujardin et Mélanie Laurent qui se font plaisir, s’amusant visiblement de leurs facéties entre salons et jardins.

    Femme de tête, Elisabeth est droite, sage, sérieuse. Prétendument courageux, le capitaine Neuville est en réalité un cavaleur lâche et sans scrupules. Ils se détestent et se méprisent. Promis à Pauline, ingénue et petite sœur d’Elisabeth, il est envoyé à la guerre en Autriche et promet de lui écrire. Bon débarras, se dit l’aînée qui n’en croit pas un mot.

    Sauf que sans nouvelles, la jeune fiancée dépérit. Pour éviter qu’elle meure de chagrin, Elisabeth se laisse passer pour Neuville et envoie à Pauline des lettres enflammées où elle en fait un héros intrépide aux exploits formidables. Elle va ainsi devenir responsable d'une vaste supercherie lorsque le fourbe capitaine réapparaît, en déserteur toujours aussi pleutre. La vraie confrontation commence alors entre les deux imposteurs piégés par leurs mensonges.

    Laurent Tirard offre un divertissement honnête et assez amusant, même s’il tarde à décoller. Surfant sans trop d’imagination sur la manipulation, le quiproquo, la séduction, la trahison, la guerre des sexes, il vaut surtout pour son duo inédit de comédiens.

    Jean Dujardin se révèle convaincant dans un rôle écrit sur mesure, tout comme Mélanie Laurent dans une prestation comique peu habituelle. Héroïne moderne et plutôt vacharde pour l’époque, c’est elle qui mène la danse face au couard et pompeux crétin bellâtre noceur, dont l’éclatant habit rouge est très loin de faire le moine.

    A l‘affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 14 février.

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  • Grand écran:"Phantom Thread", relation toxique dans un psychodrame vénéneux. Avec Daniel Day-L

    deb05f2dc0334105876353271c0e8f9b_bbbf6a70db7d4b3585f72b1ab3c10f17_header.jpegEn se penchant sur l’hypocrisie, l’afftéterie et les névroses de la haute société anglaise, Paul Thomas Anderson retrouve Daniel Day-Lewis dix ans après There Will Be Blood. Le comédien prétendant à un quatrième Oscar pour son rôle dans Phantom Thread par ailleurs nommé à cinq autres statuettes, se glisse dans la peau de Reynolds Woodcock.

    Aidé de sa sœur Cyril, maîtresse femme stricte lui servant de mère, ce grand cuturier règne sur le monde de la mode à Londres dans les années 1950, habillant, les stars, les aristocrates et la famille royale. Tous ces mondains nageant dans le luxe raffolent du style Woodcock.

    Beau, élégant, intransigeant dans son travail auquel il est totalement dédié, maniaque du contrôle, ce séducteur au quotidien ouaté réglé comme du papier à musique, est aussi un célibataire endurci multipliant les conquêtes. Et puis un jour, dans un restaurant de campagne, il tombe sous le charme d’Alma, une jeune serveuse allemande timide mais très déterminée.

    Evinçant rapidement ses éventuelles rivales, l’admiratrice devient la maîtresse, la muse du créateur, mais surtout le déstabilise en chamboulant sa routine millimétrée où pas un fil ne dépasse.

    Confirmation d‘une star et révélation féminine

    Le charismatique Daniel Day-Lewis est irrésistible dans le rôle de cet homme tyrannique, passionné, capricieux, colérique, exaspérant, apparemment irréprochable et rigide mais dont l’auteur dévoile peu à peu l’ambiguïté aussi confondante que déroutante.

    Vickykrieps.jpgLa Luxembourgeoise méconnue Vicky Krieps, révélation trentenaire du film, n’est pas en reste dans le genre retors. Elle se montre particulièrement crédible en jeune femme apparemment modeste, effacée sinon mièvre, mais en réalité prête à tout pour mettre le grappin sur ce Dandy misanthrope.

    Paul Thomas Anderson propose une mise en scène raffinée, stylisée, subtile, des images somptueuses pour ce sulfureux drame romanesque sur fond d’étude de mœurs. Entre pudeur et sensualité, froideur et incandescence, le réalisateur fouille l’intimité de ces deux êtres manipulateurs se livrant à un corps à corps psycho-sado-physique. Il explore ainsi les affres de la création, les mystères d’une relation amoureuse toxique, le piège du mariage, au fil d’une intrigue aussi minutieusement élaborée qu’une robe haute couture, où les rapports de force finissent par s’inverser.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 14 février.

     

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