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le blog d'Edmée - Page 236

  • Grand écran: dans "The 15:17 to Paris", Clint Eastwood traînasse entre patriotisme, bigoterie et morale

    the-15-17-.jpgContrairement à l’habitude, il n’y a eu aucune projection de presse pour le dernier Clint Eastwood. Pas de très bon augure en général. Ce qui s’est confirmé lors de la présentation publique de la chose.

    Après American Sniper, en 2014, brossant le portrait d’un tireur d’élite assassiné par un vétéran de la guerre en Irak, puis Sully, racontant l’histoire du pilote qui avait posé son avion sur l’Hudson l’année d’après, Clint Eastwood clôt sa trilogie sur l’apologie édifiante des héros ordinaires qui font battre le cœur de l’Amérique avec The 15:17 To Paris.

    Le film reproduit l’attaque du Thalys Amsterdam-Paris, le 21 août 2015, par un islamiste. Il sera désarmé et maîtrisé par trois Américains dont deux militaires, Spencer Stone, Anthony Sadler et Alek Skarlatos, à qui le réalisateur a proposé de jouer leur propre rôle. Une excellente idée. Naturels et à l’aise, ils s’en sortent bien, alors qu’ils n’ont pas eu le temps de se préparer pour cette expérience qualifiée de surréaliste, et qu’ils craignaient d’être remerciés et remplacés par des professionnels. .

    Un grand flash back

    Cela dit, une agression de quelques minutes c’est maigre pour la durée d’un long-métrage, même si elle est minutieusement et spectaculairement reproduite à l’identique dans une fiction au plus près du réel. Utilisant des gens qui ont vécu ce drame y compris la vraie personne blessée par le tueur

    Alors pour meubler le scénario après la scène d’ouverture où le terroriste monte à bord, Eastwood a eu recours au flash back. Se basant sur le livre de ses protagonistes qui a cartonné aux Etats-Unis, il revient sur leur parcours  et les événements improbables qui les ont amenés dans ce fameux train.

    Enfants de parents divorcés Spencer et Alek ont grandi dans une banlieue californienne et fait connaissance d’Anthony dans leur école religieuse. L’auteur se focalise plus particulièrement sur Spencer Stone (à gauche sur la photo). Lourdaud et objet de moqueries, il rêve depuis l’enfance d’entrer dans l’armée pour sauver des vies et devient, faute d’avoir réussi comme parachutiste, infirmier militaire. Une formation qui se révèlera utile lors de l’attentat

    Les héros font du tourisme et des selfies

    Même s’ils ont emprunté des voies différentes, les trois hommes ne se perdront jamais de vue jusqu’au voyage qui a fait leur gloire. Mais Clint Eastwood, en panne d'inspiration, traînasse. Avant le tragique épisode, il nous  laisse encore tout loisir de visiter l’Europe, les potes ayant décidé de prendre des vacances, nous emmenant à Lisbonne, Rome, Venise, Berlin et Amsterdam. De longues séquences d’une rare banalité, où le principal intérêt du trio en goguette est de faire des selfies.

    On ne peut certes que rendre hommage à ces garçons dont le sang-froid et l’expérience ont permis de justesse, au péril de leur propre vie, d’éviter un massacre. En revanche, on regrette l’absence de vision, de regard du cinéaste. Et surtout l’excès redoutable de patriotisme, de bigoterie, de morale et de pathétisme dans ce film, qui se termine par la remise de la légion d’honneur aux héros du quotidien par le président François Hollande.

    Un sommet dans son quiquennat controversé! Car qui n’a pas envie de passer cinq minutes dans un Clint Eastwood, même mineur ?

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 7 février.

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  • Grand écran: "Maze Runner 3: The Death Cure": de la casse tous azimuts

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaamaze.jpgDans ce troisième volet de la saga labyrintique adaptée des livres de James Dashner, Thomas et les Blocards s’engagent dans une ultime mission, plus dangereuse que jamais. Pour sauver leurs amis, ils devront pénétrer dans la Dernière Ville, univers de verre et d’acier protégé par une muraille et contrôlé par la redoutable organisation WICKD.

    Cet épisode, qui se déroule six mois après la fin de La terre brulée, clôt une franchise commencée en 2014. Elle a été  suspendue au printemps 2016 pour un an après l’accident, sur le tournage, de Dylan O’Brien. victime d’une commotion cérébrale.

    Rien de bien spécial dans cette dystopie en forme de thriller, où de jeunes rebelles s’opposent logiquement à un pouvoir dictatorial détenu par d’ignobles adultes en train de concocter leur existence future. On aurait d’ailleurs bien aimé en savoir davantage sur ce mystérieux virus issu d’une éruption solaire qui transforme les humains en zombies, à l’exception d’une poignée d’individus immunisés et capables de produire des anticorps.

    On en est pour nos frais. Démarrant par une scène westernienne spectaculaire, le film mise à fond sur l’action, en multipliant les cascades, les affrontements, les courses-poursuites, les tirs, les fusillades, les explosions. Bref tout casse et s’effondre dans d’assourdissants fracas. Epuisant à la longue. D’autant que ça dure quand même 2h20. Mais on suppose que les ados vont aimer, vu que cette épopée leur est destinée.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 7 février.

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  • Grand écran: abus de pathos et de patriotisme dans "Stronger". Avec Jake Gyllenhaal

    jake2.jpgLa vie est un combat. Stronger raconte celui, extrêmement dur, d’un homme à terre après un tragique accident. Une histoire vraie, portée à l’écran par David Gordon Green, poursuivant dans l’exorcisme cinématographique des attentats meurtriers qui ont traumatisé l’Amérique. Comme celui de Boston, déjà mis en scène par Peter Berg l’an dernier, et qui évoquait la traque aux responsables de l’explosion d’une bombe sur la ligne d’arrivée du marathon.

    David Gordon Green s’empare du sujet mais le présente sous un autre angle. Nous sommes le 15 avril 2013. Jeff Bauman, 28 ans, est venu encourager Erin Hurley en espérant bien la reconquérir. Il attend ainsi son ex-petite amie à l’arrivée quand une bombe explose, lui arrachant les deux jambes.

    Le film est adapté du propre récit de Jeff, dont le témoignage a été déterminant pour retrouver les deux ennemis publics. Du coup, on lui colle l’étiquette de héros. Mais il a de plus en plus de mal à supporter son nouveau statut emblématique d'égérie de la nation, alors qu’il va désormais passer sa vie dans un fauteuil roulant, dans un petit logement, en compagnie de sa mère alcoolique…

    Il ne s’agit donc pas d’un thriller sur le terrorisme, mais de l’histoire d’un garçon immature de 28 ans, qui doit se reconstruire physiquement, psychologiquement, émotionnellement. Une guérison symbolisant celle de tout le pays. Ce n’est pas simple et Jeff, après avoir goûté à l’exaltation de la surexposition médiatique, va retomber dans ses travers. Il refuse progressivement de se battre en dépit du soutien d’Erin, qui se sent certes indirectement, mais terriblement responsable de son état. Jusqu’à un événement particulier qui va le forcer à grandir, à accepter son sort et assumer ses responsabilités. En un mot à se dépasser.

    Malheureusement, à force de sublimer le courage, d’abuser du patriotisme, ce (trop) long opus panégyriste tombe forcément dans la facilité, les bons sentiments et le pathos. Une tendance regrettable à laquelle participe Jake Gyllenhaal. Avec sa prestation masochiste, il se montre moins convaincant que d’habitude dans ce personnage que l’Amérique adore, un héros fracassé de l’intérieur, mais qui saura finalement se relever envers et contre tout. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le 7 février.

     

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