A en juger par les performances de Nadal depuis son retour aux affaires sur terre battue, il semblerait que la tâche de Federer soit plus rude que prévu pour récupérer sa place de numéro un mondial. Car l’ogre de l’ocre se montre plus goinfre que jamais. Un véritable anthropophage!
Pour ses adversaires, c’est en effet devenu l’horreur! Normalement, se faire breaker par Rafa signifiait pratiquement la perte du premier set, donc quasi inévitablement celle de la rencontre. Mais maintenant, paumer un seul point sur son service peut se révéler irrémédiable pour le pauvre gars en face du cannibale.
Je vous laisse imaginer le stress quand la chose se produit à l’entame de la partie. De quoi avoir envie de se faire porter pâle pour ne pas avoir à avaler la pilule! D’autant que depuis le Master de Monte-Carlo, le scénario est immuable. 6-0, 6-1, 6-2, 6-3... Le seul «revers» que le pitbull ait eu à subir en seize sets, c’est l’abandon de huit misérables jeux à son concurrent le plus «dangereux». On ajoutera éventuellement une manche un rien disputée jusqu’à 5-5 en quarts de finale, mais que le glouton a immanquablement fini par remporter pour évidemment se retrouver dans le dernier carré.
Alors certes, Rodgeur n’est qu’à cent points du Redoutable. Pourtant ce chiffre paraît abyssal. Un comble, quand on pense que l'ombrageux Ibère en a lui quelque 3400 à défendre jusqu’au terme de Roland Garros! Sauf qu’au train où il y va, à moins qu’il ait soudain une petite douleur à la cuisse, je ne vois actuellement personne qui puisse le battre sur sa surface de prédilection. J’espère juste que je suis en train de peindre le diable sur la muraille et que la suite va me donner tort. Mais je crains que ce ne soit pas demain la veille.
Du coup, les trois balles de match sottement ratées de notre gloire nationale contre Del Potro à Indian Wells pèsent une tonne. Alors que dans le cas contraire, le maestro pouvait attendre Wimbledon en se la coulant douce quelques semaines de plus au sommet de la hiérarchie, tandis que son rival se démenait (quand même un peu...) pour tenir la distance. D’un frustrant, je ne vous raconte pas!