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Sorties de la Semaine - Page 304

  • Cinéma: "Dallas Buyers Club", un cowboy macho, alcolo et drogué face au sida

    Dallas-Buyers-Club-Poster-Header[1].jpgDallas, 1985. Ron Woodroof est un électricien texan survolté de 35 ans. Un macho aux allures de cowboy pur sucre, avec ses bottes et le Stetson vissé sur le crâne. Grand amateur de rodéo et de sexe, il a tendance à brûler la chandelle par les deux bouts, en abusant de la dogue, du tabac et du scotch.  

    Sa vie de fêtard alcolo bascule à l'occasion d’une visite à l’hôpital. Son médecin lui apprend qu’il a le sida et ne lui donne qu’un mois à vivre. Déjouant tous les diagnostics, Ron décide de se battre. Il durera encore sept ans, recourant à des traitements alternatifs non autorisés par la puissante Food And Drug Administration.

    Mais il s’en moque et, voyant dans ce business une occasion de s’enrichir, organise un réseau clandestin de distribution de médicaments. Au fil du temps, il rassemble d’autres malades en quête de guérison. C’est ainsi que le Dallas Buyers club voit le jour. Les ennuis ne tardent pas à arriver. En plus du combat qu’il mène pour tenir la grande faucheuse à l’écart le plus longtemps possible, il doit livrer bataille contre les pouvoirs publics, en prouvant l’inefficacité du système d’aide proposé. 

    Cet homophobe atteint dans sa masculinité dans la mesure où, dans ces années-là, le VIH était majoritairement lié aux rapports homosexuels, est contraint malgré lui, pour atteindre sa clientèle, de  faire équipe avec Rayon. Un transsexuel rencontré à l’hôpital et qui lui inspire du dégoût.

    C’est une histoire vraie que raconte Jean-Marc Vallée, mettant en parallèle la prise de conscience de l’Amérique face au sida dont on ne savait pas grand-chose et le parcours personnel d’un Woodroof évoluant vers la tolérance et la compassion et qui, tout en brassant des affaires, a contribué à faire avancer la cause et à sauver des vies. 

    Il y avait de quoi sombrer dans le pathos avec un sujet aussi casse-gueule. Mais le réalisateur québécois évite subtilement l’écueil, s’interdisant tout sentimentalisme en évitant de s’attendrir sur ses personnages. Sans exclure la douleur, l’émotion et un brin d’humour. 

    Comédien principal, Matthew McConaughey (photo) s'est tellement investi dans le projet qu'il a payé de sa poche pour boucler le budget. Mais la réussite du film doit surtout beaucoup à sa prestation bluffante. Il n'incarne pas il est Ron Woodroof. Sec, décharné, physiquement méconnaissable, il a perdu une vingtaine de kilos et on a même craint pour sa vue. Jared Leto se montre à la hauteur dans sa composition de transsexuel. 

    Alors que Dallas Buyers Club est nommé aux Oscars dans six catégories dont celle du meilleur film, tous deux visent respectivement la statuette de meilleur acteur et de meilleur second rôle. 

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 19 février.

     

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  • Cinéma: "Only Lovers Left Alive", des vampires selon Jarmush

    Only-lovers-left-alive[1].jpgDepuis quelques années, les vampires sont à la mode. Mais le plus surprenant était quand même de voir Jim Jarmush y succomber avec Only lovers Left Alive, sélectionné en mai dernier en compétition à Cannes. Explication donnée en plaisantant par le réalisateur lui-même à l’époque en conférence de presse: "On pensait qu’on pouvait se faire beaucoup d’argent avec ce genre de film…"

    Certes, mais cela reste à prouver en l’occurrence. L’histoire d’amour entre ses deux protagonistes principaux, Tilda Swinton et Tom Hiddleston n’ayant rien à voir avec celle des héros de la saga Twilight, elle ne devrait pas trop attirer les fans de Kristen Stewart et Robert Pattinson.

    Sur un scénario inspiré du dernier livre de Mark Twain La vie privée d’Adam et Eve, Jarmush met en scène deux amants, archétypes de marginaux. Adam, musicien underground déprimé retrouve la nuit entre Tanger et Detroit, villes désolées chères au réalisateur, Eve, sa mystérieuse et énergique amoureuse.

    Tous deux sont bohêmes, intellos, sophistiqués, un peu snobs, toujours mus par leur instinct animal de vampires. Mais ils sont en danger. Pour survivre, ils doivent boire du sang humain, avec le risque de contamination que cela comporte aujourd’hui. Par ailleurs leur idylle séculaire, sinon millénaire, est perturbée par l’arrivée de la petite soeur d’Eve (Mia Wasikowska), personnage aussi extravagant qu’incontrôlable.

    Excentrique, amusant, esthétisant, raffiné, Only Lovers Left Alive fait un peu penser aux Prédateurs de Tony Scott. Portant toutefois indéniablement la marque de son créateur, le film se réfère à l’histoire de l’humanité,

    Comme le précise Jim Jarmush: "Adam et Eve sont des métaphores de l’état actuel de la vie humaine. Ils sont fragiles, menacés par les forces de la nature et le comportement irréfléchi de vision à long terme de ceux qui sont au pouvoir. Dès lors, peuvent-ils continuer à exister dans ce monde qui s’effondre autour d’eux ? ".

    Si les vampires peuvent rapporter gros, Jim Jarmush a eu du mal à en convaincre les financiers. L'opus a finalement pu se faire grâce à des producteurs français et allemands, ainsi qu’au soutien indéfectible de Tilda Swinton, depuis le moment où elle a reçu le scénario il y a sept ans.

    Principalement parce qu’elle aime Jim Jarmush, nous confiait la délicieuse comédienne britannique rencontrée en mai dernier sur la Croisette. Ajoutant qu’elle avait toujours voulu jouer un vampire. "Nous sommes tous fascinés par eux en raison de leur immortalité et parce que nous sommes terrorisés par  notre mort. Dans le film j’ai aussi aimé mon invisibilité, ma façon de me glisser dans les rues et le gros travail que requiert une vie aussi longue…»

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 19 février.

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  • Cinéma: "La Belle et la Bête", avec Léa Seydoux et Vincent Cassel

    la-belle-et-la-bete-lea-seydoux-vincent-casel[1].jpgConnue dans le monde entier, l’histoire née en 1740 sous la plume de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, reprise en conte 17 ans plus tard par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, a donné lieu à quelque 25 adaptations théâtrales, littéraires, musicales, chorégraphiques et télévisuelles.

    Au cinéma, on en compte neuf, dont la plus célèbre est celle de Cocteau en 1946, avec Jean Marais dans le rôle de la Bête. Le Mexicain Guillermo del Toro en prépare une dixième avec Emma Watson dans celui de la Belle.

    Mais revenons à la dernière, fidèle à l’écrit original à quelques libertés près et signée Christophe Gans, grand amateur de fantastique. Ses navires coulés, un vieux marchand est contraint de s’exiler à la campagne en compagnie de ses six enfants, trois garçons et trois filles. Il est particulièrement proche de la cadette, Belle, douce, gaie et modeste, contrairement à ses deux sœurs, des chipies n’aimant que l’argent et le luxe.

    Le père ramenant à Belle une rose d’un de ses voyages, il est condamné à mort pour l’avoir cueillie dans le domaine magique d’un redoutable monstre à tête de lion. La jeune fille se sacrifie pour le sauver et se rend au château au péril de sa vie.

    Mais la Bête, autrefois un beau prince puni par une fée pour sa vilenie, l’épargne. Et la jeune fille découvre, au-delà de sa laideur, un être humain d’une rare générosité qui attend l’amour d’une femme pour être libéré de sa vilaine enveloppe. Une façon d’apprendre aux enfants à reconnaître la beauté intérieure derrière la disgrâce extérieure.

    Pour incarner ses deux héros, Christophe Gans a choisi Léa Seydoux, en lice rappelons-le pour le César de la meilleure actrice dans La Vie d’Adèle et Vincent Cassel. Entre blondeur sensuelle et monstruosité léonine de synthèse, ils se montrent relativement convaincants, leur relation manquant de magnétisme, de romantisme et de passion.

    Des réserves aussi côté réalisation, très ambitieuse, où l’auteur cherche à nous bluffer avec sa féérie numérique et son foisonnement d’effets spéciaux. Du coup le spectaculaire l’emporte sur le merveilleux, la magie, l’émotion. L’opus manque également de poésie, bien que le cinéaste se revendique du maître japonais Hayao Miyazaki.

    Film à l’affiche dans les salles romande des mercredi 12 février. 


     

     

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