Cinéma: "Dallas Buyers Club", un cowboy macho, alcolo et drogué face au sida (18/02/2014)

Dallas-Buyers-Club-Poster-Header[1].jpgDallas, 1985. Ron Woodroof est un électricien texan survolté de 35 ans. Un macho aux allures de cowboy pur sucre, avec ses bottes et le Stetson vissé sur le crâne. Grand amateur de rodéo et de sexe, il a tendance à brûler la chandelle par les deux bouts, en abusant de la dogue, du tabac et du scotch.  

Sa vie de fêtard alcolo bascule à l'occasion d’une visite à l’hôpital. Son médecin lui apprend qu’il a le sida et ne lui donne qu’un mois à vivre. Déjouant tous les diagnostics, Ron décide de se battre. Il durera encore sept ans, recourant à des traitements alternatifs non autorisés par la puissante Food And Drug Administration.

Mais il s’en moque et, voyant dans ce business une occasion de s’enrichir, organise un réseau clandestin de distribution de médicaments. Au fil du temps, il rassemble d’autres malades en quête de guérison. C’est ainsi que le Dallas Buyers club voit le jour. Les ennuis ne tardent pas à arriver. En plus du combat qu’il mène pour tenir la grande faucheuse à l’écart le plus longtemps possible, il doit livrer bataille contre les pouvoirs publics, en prouvant l’inefficacité du système d’aide proposé. 

Cet homophobe atteint dans sa masculinité dans la mesure où, dans ces années-là, le VIH était majoritairement lié aux rapports homosexuels, est contraint malgré lui, pour atteindre sa clientèle, de  faire équipe avec Rayon. Un transsexuel rencontré à l’hôpital et qui lui inspire du dégoût.

C’est une histoire vraie que raconte Jean-Marc Vallée, mettant en parallèle la prise de conscience de l’Amérique face au sida dont on ne savait pas grand-chose et le parcours personnel d’un Woodroof évoluant vers la tolérance et la compassion et qui, tout en brassant des affaires, a contribué à faire avancer la cause et à sauver des vies. 

Il y avait de quoi sombrer dans le pathos avec un sujet aussi casse-gueule. Mais le réalisateur québécois évite subtilement l’écueil, s’interdisant tout sentimentalisme en évitant de s’attendrir sur ses personnages. Sans exclure la douleur, l’émotion et un brin d’humour. 

Comédien principal, Matthew McConaughey (photo) s'est tellement investi dans le projet qu'il a payé de sa poche pour boucler le budget. Mais la réussite du film doit surtout beaucoup à sa prestation bluffante. Il n'incarne pas il est Ron Woodroof. Sec, décharné, physiquement méconnaissable, il a perdu une vingtaine de kilos et on a même craint pour sa vue. Jared Leto se montre à la hauteur dans sa composition de transsexuel. 

Alors que Dallas Buyers Club est nommé aux Oscars dans six catégories dont celle du meilleur film, tous deux visent respectivement la statuette de meilleur acteur et de meilleur second rôle. 

Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 19 février.

 

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