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Sorties de la Semaine - Page 298

  • Cinéma: "Dans l'ombre de Mary", avec Emma Thompson et Tom Hanks

    saving-mr-banks-movie-review[1].jpgS’emparant d’une histoire vraie et méconnue, le réalisateur John Lee Hancock nous invite à découvrir la genèse de Mary Poppins. Il raconte ainsi le combat acharné mené par Walt Disney pour persuader Pamela Lyndon Travers, la créatrice de la nurse légendaire aux pouvoirs magiques, de le laisser adapter au cinéma son célébrissime roman paru en 1934.

    Il s‘agissait d’une promesse faite à ses filles qu’il a mis vingt ans à tenir. En effet, la dame repousse une première offre dans les années quarante. La vente de ses livres se raréfiant, mettant du coup ses finances à mal, elle accepte avec réticence une deuxième proposition et décide de rencontrer le père de Mickey à Los Angeles en 1961. Pour voir ce qu’il a dans le ventre.
     
    Deux semaines plus tard commence alors le processus de création de l’un des films les plus cultes du septième art. Mais l’affaire est loin d’être dans la poche. La modeste P.L Travers, agacée par les fastes du lieu et pressentant une version édulcorée de son oeuvre, n’a aucune intention de livrer son héroïne adorée à l’infernale machine hollywoodienne, sans mettre son grain de sel.
     
    C’est évidemment la forte personnalité de cette femme intraitable qui fait l’intérêt de Dans l'ombre de Mary (Saving Mr Banks). British jusqu’au bout des ongles, elle a pourtant vu le jour en Australie en1899 dans une famille d’origine irlandaise et ne rejoint Londres qu’en 1924. Par ailleurs Travers, le prénom de son père, est un pseudo. En réalité, elle est née Helen Lyndon Goff. Elle utilisait en outre les initiales P.L. pour semer la confusion sur son identité sexuelle, une pratique courante à l’époque.
     
    Têtue, revêche et irascible

    Et surtout Mrs Travers est une vieille fille têtue, psychorigide, irascible, asociable, qui s’est ingéniée à saper l’enthousiasme et le moral de tout le monde sur le plateau. Non seulement elle déteste les familiarités, refuse qu’on l’appelle par son prénom, mais elle hait les comédies musicales, les dessins animés et ne supporte pas le rouge. Elle n’a de sympathie que pour le chauffeur qui la véhicule de son hôtel au studio.
     
    Inutile de préciser que le grand Walt, craignant de voir le projet lui échapper, a dû donner le meilleur de lui-même, déployer des trésors d’imagination, de séduction, faire preuve de diplomatie, de psychologie, user d'une folle énergie, sinon de manipulation pour venir à bout des aversions de ce dragon femelle. Philosophe, il finit toutefois par subir ses foudres avec bonhomie après avoir percé le secret de son intransigeance. Prétexte à une profusion de flash-back appuyés sur l’ enfance douloureuse de P.L. Travers.
     
    Un peu trop jeune et pimpante pour le rôle de l’Anglaise revêche, Emma Thompson livre cependant une interprétation plutôt convaincante. Lisse, pourvu d’une moustache et lesté de quelques kilos supplémentaires, Tom Hanks se glisse avec moins d’aisance dans la peau de Walt Disney.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 5 mars.

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  • Cinéma: "Supercondriaque", une affligeante comédie signée Dany Boon

    1924603-supercondriaque-de-dany-boon[1].jpgUn hypocondriaque qui raconte ses phobies sur grand écran, pourquoi pas? Sauf qu’avec Dany Boon derrière et devant la caméra, on pouvait s’attendre au pire.

    C’est le cas dans cette histoire où un quadra vivant seul pourrit avec ses névroses la vie de son entourage, plus particulièrement celle d’un ami médecin. Qui, pour s’en débarrasser, tente de lui trouver la femme de sa vie. En organisant des soirées chez lui, l’inscrivant sur un site de rencontres, ou l’obligeant à faire du sport.

    On fatigue vite dans une première partie laborieuse aux gags lourdingues. Grimaçant et gesticulant à outrance, l’exaspérant malade imaginaire traque le moindre grain de poussière en s’efforçant vainement d’amuser la galerie. Mais que dire de la seconde où, à la faveur d’une usurpation d’identité, il devient un chef de guerre des Balkans dont il tente pathétiquement d’imiter l’accent.

    Jeté dans une pison pouilleuse infestée de rats, il est condamné  à ingurgiter d’infâmes bouillies arrosées d’eau fangeuse. Affligeant, un vide aussi sidéral. Le vague atout de Supercondriaque eût pu être la recomposition du duo avec Kad Merad qui avait bien marché dans les Ch’tis. Encore raté, hélas. Non seulement les deux compères ne sont pas drôles, mais ils se révèlent plutôt antipathiques. Un comble tout de même.

    Film à l’affiche ans les salles romandes dès mercredi 26 février.

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  • Cinéma: "The Grand Budapest Hotel", une folle épopée réunissant une pléiade de stars

    The-Grand-Budapest-Hotel-008[1].jpgPour son huitième film, Wes Anderson a choisi de tourner sur le Vieux Continent. The Grand Budapest Hotel retrace, dans l’entre-deux guerres, les extraordinaires aventures que l’élégant Gustave H, amant zélé de vieilles dames et concierge excessivement pointilleux d’un palace d’Europe centrale, a vécues en compagnie de Zéro Moustapha, un garçon d’étage.

    Leur extravagante épopée s’articule autour du vol d’un inestimable tableau de la Renaissance et d’une bataille pour un colossal héritage familial, le tout au cœur d’un monde au bord du gouffre dont Gustave, «l‘homme aux clés d‘or», est le témoin.

    Les choses débutent après le cauchemar nazi, dans cet hôtel abandonné situé en haut d’une colline au milieu des montagnes, faisant irrésistiblement penser à celui imaginé par Stanley Kubrick dans Shining. Au cours d’un dîner, le vieux propriétaire qui n’est autre que Moustapha, raconte à un écrivain gommeux l’histoire de cette bâtisse en forme d’immense pâtisserie rose bonbon, où il entra tout jeune comme groom.

    Retour en arrière, Wes Anderson installant un dispositif narratif façon poupées russes, avec un récit dans un récit imbriqué dans un autre récit. Couché sur le testament de madame D, richissime cliente octogénaire lui vouant, comme tant d’autres, une passion dévorante, Gustave devient l‘objet de la vengeance de ses enfants qui fricotent avec le nouveau régime fasciste. 

    tilda_swinton[1].jpgEt voici notre légendaire concierge parti avec Zéro Moutapha pour une folle intrigue sur fond de résistance héroïque, pimentée d’assassinats, de fugues, d’arrestations musclées, d’évasions rocambolesques par d’improbables tunnels, de personnages suspendus dans le vide, d’une délirante et funambulesque course-poursuite à ski. On n’est parfois pas loin de la bande dessinée.

    Autant de prétextes pour Wes Anderson, fidèle à son cinéma d’invente entre drôlerie, humour décalé, comédie et gravité, un univers coloré, kitsch, fourmillant de trouvailles.Il mêle  poésie et surréalisme au sein d’une fresque fantaisiste, absurde et farfelue doublée d'une fable humaniste 

    Les comédiens, une pléiade de stars, sont excellents. Autour du protagoniste principal Ralph Fiennes, Jude Law et Léa Seydoux fraîchement débarqués chez Wes Anderson, on retrouve ses acteurs fétiches, Bill Murray, Adrien Brody, Owen Wilson, Edward Norton, Willem Dafoe. Sans oublier Tilda Swinton époustouflante en comtesse de 84 ans. Une transformation physique inouïe à coups de prothèses pour l’actrice de 53 ans, qui a exigé jusqu’à cinq heures de travail par jour.

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 26 février.

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