Le documentaire est un genre que semble apprécier Coline Serreau (photo). Quatre ans après son pamphlet écologique Solutions locales pour un désordre global, elle y revient avec Tout est permis où elle nous emmène dans un stage de récupération de points. On y rencontre des conducteurs de tous les milieux sociaux qui racontent leurs expériences.
D’où une série de témoignages édifiants ou provoquant le rire. Celui de cette femme qui éprouve du plaisir à accélérer brutalement avec sa puissante machine, de cet homme assurant ne pas téléphoner au volant, seulement répondre, ou encore de cet autre qui perd son permis vingt minutes après l’avoir récupéré… Mais il y en a de plus dramtiques évidemment.
Aux récits des automobilistes fautifs, souvent récidivistes, inconscients et de mauvaise foi s'insurgeant contre les radars bouffeurs de fric et de points, des avocats qui blâment le système, répondent en les contredisant des éducateurs, des professeurs de médecine, des animateurs, ou des victimes d’accidents graves qui leur ont bousillé l’existence.
C’est à la fois intéressant, révélateur, tant Coline Serreau, qui a elle-même participé à ce genre de stage, sait mettre le doigt sur nos comportements coupables en voiture. Mais formellement c’est faible et l’ensemble a davantage sa place à la télévision que dans une salle de cinéma. Encore que cette promotion pour la sécurité routière, en dehors de statistiques très parlantes et d'images chocs, souffre de sa longueur et de son filmage paresseux pour retenir jusqu’au bout l’attention de n’importe quel spectateur.
Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 7 mai.
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