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Sorties de la Semaine - Page 286

  • Cinéma: avec "Jersey Boys", Clint Eastwood revisite la comédie musicale

    jersey_boys_a[1].jpgQuand Clint Eastwood s’empare d’un sujet musical, c’est plutôt réussi. Il suffit de penser à Honkytonk Man (1982), évoquant la galère d’un chanteur country ou le célèbre Bird (1988) pour s’en convaincre. Rien d’étonnant donc à ce que le réalisateur mélomane s’intéresse à la comédie musicale. En 2011, il mijotait un remake du célèbre film de George Cukor Une étoile est née, avec Judy Garland et James Mason, sorti en 1954, mais le projet était tombé à l’eau.

    Beyoncé qui devait en être la vedette  s’était en effet désistée pour cause, paraît-il, d’horaire trop chargé. Le grand réalisateur s’est donc attaqué à l’adaptation de Jersey Boys, la comédie musicale homonyme à succès créée en 2005 à Broadway. Restée depuis lors à l’affiche, elle a aussi fait un tabac dans le monde entier.
     
    Le film raconte l’histoire du groupe pop rock mythique des sixties The Four Seasons, formé de quatre garçons italo-américains du New Jersey issus d’un milieu modeste: Frankie Valli (baryton à la voix de fausset), Bob Gaudio (le créatif coauteur avec le producteur Bob Crewe de nombreux titres), Tommy De Vito et Nick Massi.

    Plus doués pour la musique que pour le crime...

    Voyous mais pas trop, ils étaient heureusement plus doués pour la musique que pour le crime. Machines à hits, ils ont réussi pendant quelque temps, avec les Beach Boys, à tenir la dragée haute aux Etats-Unis à la déferlante Beatles et Rolling Stones.

    Clint Eastwood nous emmène sur les traces du quartet dont on suit la formation, l’apprentissage, l’ascension et le déclin dans une construction où, à tour de rôle, comme dans la pièce, chacun des garçons s’adresse directement à la caméra pour donner sa propre vision des événements. Sans en cacher les côtés scabreux,  séjours en prisons ou accointances avec la mafia.

    Montrant plus particulièrement la façon dont le groupe affecte les individus dans cette biographie collective, le cinéaste insiste sur les rapports houleux en coulisse, les conflits générés par des problèmes d’argent, familiaux, la jalousie, la rivalité, la trahison, la mesquinerie, les frustrations ou une cohabitation difficile. Des clashes à répétition qui finiront par faire exploser inévitablement la petite communauté à la fin d’une décennie de rêve. 

    jersey-boys-movie-clint-eastwood-xbbq3ii0[1].jpgPas de stars, mais des acteurs de théâtre

    Le réalisateur n’a pas voulu de stars hollywoodiennes pour interpréter les quatre chanteurs-musiciens-auteurs-interprètes, mais des acteurs de théâtre qui se révèlent parfaits. A l’image de John Lloyd Young qui a créé le rôle de Frankie Valli à Broadway, Michael Lamenda (Nick Massi) Vincent Piazza (Tommy DeVito) et Erich Bergen (Bob Gaudio). En revanche le cinéaste a fait appel à l’irrésistible Christopher Walken, ui campe avec bonheur un narquois parrain mafieux.

    A cela s’ajoutent des dialogues ciselés et une bande son impeccable composée de tubes impérissables:  Sherry, Walk Like A Man, Big Girls Don’t  Cry, December 1963 (Oh What A Night), Can’t Take My Eyes Off You... Au final un long-métrage à la fois jubilatoire, nostalgique et émouvant de plus de deux heures, qui passent comme un éclair. (Photos: Erich Bergen, John Lloyd Young Michael Lomenda, Vincent Piazza).

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 18 juin.


     

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  • Cinéma: "La Ritournelle" avec Isabelle Huppert à la ferme...

    1429842-image-du-film-la-ritournelle-950x0-1[1].jpgA l’image de Catherine Deneuve, Isabelle Huppert est un monument ou plutôt, vu le sujet en l’occurrence, une vache sacrée du cinéma français dont il est fort malvenu de discuter les choix. Pratiquement tous sont validés, sinon encensés par une grande partie de la critique hexagonale. On n’est pas loin de lui donner raison, la seule présence de la comédienne suffisant la plupart du temps à relever le niveau d’un film.

    Par ailleurs il est vrai qu’elle aime surprendre dans des rôles à contre-emploi. Là toutefois c’est gros. Sinon grossier. On  se permettra donc d’émettre quelques doutes, un euphémisme, sur sa crédibilité en la voyant jouer Isabelle à la ferme en compagnie de Jean-Pierre Darroussin et caressant, façon Chirac au Salon de l’Agriculture, le cul de Ben-Hur, puissant bœuf de concours qui leur permettra de gagner de nouveaux lauriers…

    Car oui, figurez-vous qu'elle dans le rôle de Brigitte et lui dans celui de Xavier, sont éleveurs en Normandie. Mais la routine s’est installée. Après des années passées ensemble au côté des bovins et contrairement à Xavier, Brigitte s’ennuie et rêve d’autre chose. Lors d’une fête de jeunes dans la maison voisine, elle flirte avec un beau gosse à peine plus vieux que son fils (le sexy Pio Marmaï, chéri des dames mûres au cinéma) et, sous prétexte de consulter un dermatologue pour soigner un eczéma rebelle, part le retrouver à Paris.

    Pour Brigitte, la toquade s’arrêtera là. En revanche elle tombe sous le charme d’un séduisant dentiste danois (Michael Nyqvist, le héros de Millénium) d’un âge plus conforme, rencontré dans le palace ou elle a réservé une chambre. Attention, danger. Et pas seulement à la faveur d’un petit tour sur la grande roue.

    Ressentant le péril dans ses tripes, Xavier tout à coup envahi par le soupçon et la crainte de la perdre, s’est lancé sur les traces de l’infidèle fofolle. Angoisse, tous deux vont-ils se retrouver? Mieux se réinventer? Idée, il va l’emmener batifoler dans la boue de la mer Morte…

    La Ritournelle, chronique domestique hyper convenue sur les aléas du couple et l’érosion des sentiments, est signée Marc Fitoussi qui se laisse aller à quelques clins d’œil osés. A La femme du boulanger avec Jean-Pierre Darroussin jouant son Raimu en s’adressant à sa vache Bora-Bora, qui a remplacé Pomponnette la chatte fugueuse, ou encore à Madame Bovary. Malheureusement, sans le talent de Pagnol et de Chabrol, cette comédie romantique rurale sans queue ni tête qui se prétend légère, fantaisiste et loufoque, vire le plus souvent au ridicule.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 juin. 

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  • Cinéma: dans "Bird People", Pascale Ferran surfe sur le fantastique avec son drôle de moineau

    535669f590eb2[1].jpgIl y a 20 ans, elle décrochait la Caméra d’Or grâce à  Petits arrangements avec les morts. Ce qui ne l’a pourtant pas incitée à se montrer prolifique.

    Depuis Lady Chatterley, son troisième long-métrage adapté de la deuxième version du célèbre roman de D.H. Lawrence et sorti en 2006, on n’avait pas revu Pascale Ferran sur grand écran. La réalisatrice française revient enfin avec Bird People, sélectionné au dernier Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard.

    Son dernier-né se déroule dans la région parisienne. En transit dans un hôtel international proche de Roissy, un ingénieur en informatique soumis à de lourdes pressions professionnelles et privées, décide de changer radicalement de vie. Ce qui nous vaut notamment une scène de rupture peu banale par skype. De son côté, une jeune femme de chambre de l’établissement, étudiante sur les bords, voit son existence basculer à la suite d’un événement pour le moins bizarre.
     
    Singulier, ce nouvel opus en forme de conte métaphorique se révèle aussi très différent des œuvres précédentes de Pascale Ferran. Il mêle finesse psychologique et ambition formelle dans une tentative de décrire le monde actuel avec le ras-le-bol, les espoirs et les rêves de chacun. A un environnement social symbolisé par toutes sortes de gens de passage ou qui travaillent dans la zone aéroportuaire, la talentueuse cinéaste ajoute la grâce, l’humour, l’originalité, la poésie, le surnaturel.
     
    Surfant sur cette note fantastique, elle nous emmène à la suite d’un drôle de moineau avide de découvertes avec quelques fausses pistes à la clé. Mais apparemment fascinée par les remarquables aptitudes de l’oiseau, la réalisatrice a tendance à traîner en longueur dans la seconde partie du film. Elle commet aussi l’erreur de rompre avec l’unité de lieu et d’action en permettant au passereau de s’aventurer hors de l’aéroport pour quelques séquences et images d’un intérêt mineur.
     
    Mais voilà qui ne nuit heureusement pas à la réussite de Bird People, à laquelle contribuent largement Anaïs Demoustier (photo) et Josh Charles (l’acteur de la série In Treatment). Principaux protagonistes, ils finissent par se croiser, laissant un dénouement ouvert dans une intrigue qui voit aussi la participation de Roschdy Zem et Mathieu Amalric. Ainsi que celle de deux célébrités issues de La Nouvelle Star. Camelia Jordana signe son deuxième rôle au cinéma tandis que Julien Doré réinterprète La Javanaise de Serge Gainsbourg pour les besoins de l’intrigue.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 juin.

     

     

     

     

     

     

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