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Sorties de la Semaine - Page 288

  • Cinéma: "Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire": un Forrest Gump à la suédoise

    587881.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgA l’origine du film, il y a le roman éponyme du Suédois Jonas Jonasson publié en 2009. Véritable best-seller, il a été traduit deux ans plus tard dans 35 pays et vendu à six millions d’exemplaires dans le monde. Son adaptation à l’écran en 2013 a fait un carton en Suède, allant jusqu’à détrôner le premier épisode de la célèbre saga Millenium de Niels Arden Oplev.

    Signé Felix Hemgren, l’opus raconte les aventures rocambolesques d’Allan Karlsson, un vieillard pour le moins singulier, ex-spécialiste en explosifs. Persuadé qu'il peut tout recommencer à zéro, il s’échappe de la maison de retraite, par la fenêtre de sa chambre, le jour de son 100e anniversaire.  C’est le point de départ d’une cavale farfelue aux côtés d’un escroc, d’un vendeur de hot-dogs,  d’un éléphant et de sa pulpeuse propriétaire.

    Sur fond d’une série de quiproquos, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire est prétexte à revisiter le siècle, avec un héros particulièrement gaffeur. Responsable à l’insu de son plein gré de bouleversements politiques majeurs comme l’entrée dans la guerre froide ou la chute du mur de Berlin, il pimente sa balade de rencontres avec les grands de la planète, Einstein, Staline, Franco ou Gorbatchev.

    Robert+Gustafsson+Portrait+Session+WSdGMSBk0NFl[1].jpgC’est le même acteur, en l’occurrence Robert Gustafsson (photo), qui incarne cet homme aux différents stades de sa vie. Il amuse la Suède depuis la fin des années 80 et a reçu par deux fois le titre de l'homme le plus drôle de son pays. ll se montre plutôt convaincant dans ce Forrest Gump à la suédoise, qui nous délivre également la devise futée d’une mère. 

    Chez Robert Zemeckis on avait: "La vie c’est comme une boîte de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber". Et chez Felix Hemgren: "les choses sont ce qu’elles sont, ce qui sera sera…" Allan la fait sienne, embarquant par mégarde dans sa fuite une valise bourrée de billets de banque qu’un jeune fou furieux l’avait chargé de surveiller.

    A l’image du roman, le film qui mise sur l’humour froid joue sur l’alternance entre présent et passé avec course poursuite à l'appui. Sympathique et amusant dans sa première partie, il a toutefois tendance à tomber dans la farce lourdingue au fur et à mesure du récit. Le réalisateur commet l’erreur de vouloir trop en faire en mélangeant les genres et se perdant entre, saga, fresque et comédie romantique. Qui trop embrasse…

    Film à l’affiche  dès mercredi 28 mai dans les salles romandes.

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  • Festival de Cannes: avec "Maps To The Stars", David Cronenberg dit avoir fait une comédie... comme d'habitude

    Map-to-the-Stars[1].jpgIl figure en compétition pour la cinquième fois. Président du jury il y a 15 ans, David Cronenberg remettait la Palme d’Or aux frères Dardenne pour Rosetta, mais n’a jamais réussi à en gagner une. Y parviendra-t-il cette année, où il se retrouve en lice en compagnie des deux Belges? Qui sait,  Les voies du jury étant impénétrables

    Mais une chose sûre. Avec son dernier-né Maps To The Stars, le Canadien a en tout cas provoqué l’enthousiasme des festivaliers et rameuté les critiques à la conférence de presse où il était de plus entouré de Julianne Moore, Mia Wasikowska, Robert Pattinson (photo) et John Cusack.

    Sur un scénario de Bruce Wagner, David Cronenberg décrit avec férocité et humour les dessous de l’industrie hollywoodienne, à travers l’histoire d’une famille composée de Benjie, déjà star à 13 ans, de sa mère ambitieuse qui lui sert de coach, et de son père auteur à succès. Celui-ci soigne, au moyen d’une thérapie pour le moins saugrenue, Havana Segrand (Julianne Moore), une actrice névrosée (belle performance) qui rêve de jouer dans le remake du film qui a fait de sa mère une star. Elle est terrorisée à l’idée d’être rejetée.

    Débarque alors Agatha (Mia Wasikowska), une jeune fille défigurée et très perturbée qui devient son assistante et tombe amoureuse de Jerome Fontana (Robert Pattinson), un séduisant chauffeur de limousine, scénariste et aspirant à la notoriété. Bientôt les pulsions se déchaînent et les cadavres sortent des placards, tandis que plane une odeur de sang.

    Visionnaire inspiré, fasciné tout au long de sa carrière par la monstruosité, le double, les phobies de la société, le réalisateur s’est à l’évidence amusé à réaliser ce projet conçu comme une nouvelle exploration de l’être humain, mettant l’accent sur ses doutes et son arrogance. Il nous emmène dans un opus à la fois cynique, grinçant, tordu, vénéneux, horrifique. Et comique.

    Le cinéaste l’a relevé lui-même lors de la conférence de presse, il s’agit d’une comédie, à l’image de ses autres longs-métrages. "Je pense qu’ils sont tous drôles". Par ailleurs, il a tenu à préciser que Maps To The Stars ne concerne pas seulement l’industrie du film, mais tous les lieux où les gens sont obsédés par la célébrité et la cupidité. "L’intrigue pourrait aussi bien se passer à Wall Street ou dans la Sillicone Valley. N’y voir qu’une critique de Hollywood serait réducteur".

    Interrogé sur la raison pour laquelle ses acteurs font souvent l’amour dans une voiture, Cronenberg explique que toute une génération d’Américains ont été conçus sur la banquette arrière. "Cela fait partie de la révolution sexuelle Il n’y a rien de nouveau là-dedans".

    Jolie touche d’humour avec la réponse embarrassée de Robert Pattinson sur le sujet. Comme il a basculé Juliette Binoche (Cosmopolis) et cette fois Julianne Moore sur les coussins d’une limousine, on lui a demandé quelle était la meilleure "passagère". Galant, le comédien les a mises à égalité. Avec quand même apparemment une petite préférence pour la seconde. "Julianne était sublime. J’ai beaucoup transpiré…"

    Le film sort mercredi 21mai dans les salles de Suisse romande.

     

     

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  • Cinéma: Le provocant Xavier Dolan envoie "Tom à la ferme". Gare au danger!

    tom2-tt-width-604-height-400[1].jpgAvec son quatrième long-métrage, le talentueux réalisateur québécois de 24 ans, change de registre. Après  J’ai tué ma mère, Les amours imaginaires et Laurence Anyways, il s’est lancé dans un thriller psychologique à la Hitchcok.

    Xavier Dolan (photo) en profite d'ailleurs pour adresser quelques clins d’œil au maître. Qu’il s’agisse d’une poursuite dans un champ de maïs rappelant celle de La mort aux trousses, ou d’une scène derrière un rideau de douche évoquant Psychose.

    Adapté de la pièce de théâtre éponyme de son compatriote Michel Marc Bouchard, Tom à la ferme raconte l’histoire d'un jeune publicitaire de Montréal, Tom donc, qui décide de se rendre dans une bèatisse paumée au fin fond de la campagne, pour assister à l’enterrement de son amant mort dans un  accident de la route. Mais rien ne se déroulant comme prévu, il ne tarde pas à se rendre compte que personne ne sait qui il est ni la nature de sa relation avec le défunt.

    Celui-ci l’avait en effet cachée au profit d’une liaison fantasmée avec une certaine Sarah, une amie de Tom. Ce dernier n’ose pas dévoiler la vérité, d’autant que Francis, le frère aîné de son compagnon disparu, lui ordonne de se taire pour protéger Agathe, la mère névrosée, ainsi que  l’honneur de la famille.

    Syndrome de Stockholm

    Dès lors s’installe entre les deux personnages une relation malsaine, aussi perverse que toxique. Pris au piège, Tom très fragilisé accepte de rester à la ferme. Jouant le fils de substitution d ‘Agathe à qui il continue à mentir, il se laisse surtout manipuler par Francis, un garçon violent et colérique, limite  psychopathe. Victime d’une sorte de syndrome de Stockholm, il s’attache même à son bourreau, faux symbole de virilité qui veut imposer sa loi.   

    Dans ce film à l’atmosphère sombre, étouffante, la tension monde et le malaise croit. On passe de la fascination aux mensonges, de la crainte à la séduction et à la brutalité, sur fond de deuil raté et d’homosexualité latente chez Francis.

    Selon Xavier Dolan pourtant, si elle est évoquée en filigrane, il n’en est pas question entre les deux protagonistes. Le cinéaste, qui se glisse en outre avec aisance dans la peau de Tom, s'attache  plutôt à la manière dont "ce rat des villes et ce rat des champs, deux animaux blessés, s’apprivoisent".

    En compétition à la dernière Mostra de Venise, Tom à la ferme a particulièrement séduit la critique qui lui a décerné son prix.  En revanche le jury présidé par Bernardo Bertolucci l’a ignoré. Dommage pour le provocant enfant prodige. 

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 16 avfril.

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