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Cinéma: "The Way He Looks", éveil d'ados au désir et à la sexualité

imagesCALH4P4M.jpgC’est la fin de l’été à Sao Paulo. Avant la reprise des cours, Leonardo, un ado aveugle de 15 ans, lézarde au bord de la piscine en compagnie de Giovana, sa meilleure amie. Ces deux-là ne se quittent pas, se font des confidences, ont leur petite routine. Elle prend soin de lui, le raccompagne régulièrement à la maison.

Leo est en outre couvé par ses parents, surtout par sa mère qui ne cesse de s’inquiéter pour lui, rechignant à le laisser seul. Cette attention pesante énerve le garçon. En dépit de son handicap, il aspire à l’indépendance et à la normalité. Dans cette optique, il caresse l’idée de s’inscrire à un programme d’échange d’étudiants, qui lui donnerait la possibilité d’aller aux Etats-Unis ou en France.

Il aimerait bien aussi tomber amoureux. En attendant il poursuit sa relation privilégiée avec Giovana, traitée de "canne humaine" par leurs camarades, aussi bêtement cruels et méchants que jaloux de leur complicité. Jusqu’au jour où le beau Gabriel débarque dans la classe. Le duo se mue en trio, mais progressivement leur amitié évolue vers autre chose.

A la faveur d’un devoir commun imposé par la prof d’histoire, Leo attiré par Gabriel commence à prendre ses distances avec Giovana, qu’il fait souffrir. En même temps, perdant ses habituels repères, il se demande comment il peut séduire le nouvel arrivant et savoir s’il lui plaît puisqu’il ne peut pas le voir. 

Un long-métrage adapté d’un court

Sélectionné dans le volet Panorama du festival de Berlin en février, The Way He Looks (en français: Au premier regard) avait décroché le Teddy Award, l’équivalent de la Queer Palm de Cannes. Il est signé du Brésilien Daniel Ribeiro, producteur, scénariste et réalisateur gay de 32 ans, qui a décidé d’explorer la sexualité masculine à travers ses courts métrages.

Son premier long, qui retrace le parcours de cet adolescent à la recherche de sa personnalité et se découvrant une passion pour un jeune de son âge, est d’ailleurs l’adaptation de son court I Don’t Want To Go Back Alone, déjà récompensé à Berlin par l’Ours de Cristal en 2011. On retrouve pratiquement les mêmes protagonistes principaux, qui ont évidemment grandi.

Cela permet à l’auteur, tout en évoquant avec sensibilité, intelligence, douceur et justesse l’éveil des sentiments partagés entre Leonardo et Gabriel, d’aborder sous un angle différent les questions de désir et de sexe. Une jolie réussite à laquelle contribuent les acteurs, tous excellents.

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