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Sorties de la Semaine - Page 248

  • Grand écran: Meryl Streep se déchaîne dans "Ricki And The Flash"

    streepbar640[1].jpgJonathan Demme met en scène une Meryl Streep au mieux de sa forme. Fantasque, un rien braque, épouse frivole et maman indigne, Ricki a abandonné son mari, ses enfants et sa belle maison pour vivre son rêve de devenir une rock star. Elle se produit dans les bars de Los Angeles et, fauchée, travaille comme caissière de supermarché pour arrondir ses fins de mois.

    Un jour, téléphone de son ex (Kevin Kline), qui a trouvé une autre femme pour s’occuper de lui et de ses trois rejetons qui ont bien grandi  A sa demande, elle revient au bercail avec mission d’aider sa fille (en l’occurrence Mamie Gummer, la sienne à la ville) qui traverse une période difficile. D’où un affrontement musclé entre Meryl et Mamie, qui avoue avoir pris un malin plaisir à insulter sa mère l’écran..

    Car évidemment tout n’ira pas comme sur des roulettes. A l'image d’ailleurs de la deuxième partie de Ricki And The Flash. Avant de se terminer heureusement sur une jubilatoire scène de mariage propre à la réconciliation familiale, c’est en effet à partir du retour de Ricki que les choses péclotent un peu côté scénario..

    Mais qu’importe. En hard rockeuse vieillissante, émotive, fantasque, désarmante avec son look cuir aussi toc que ses bijoux, l'actrice assure comme une bête aux côtés du chanteur australien Rick Springfield, Contrairement à l’avis du New York Post estimant qu'elle perd son talent dans un opus plus ou moins à la limite du calamiteux, Meryl Streep, aussi déjantée que déchaînée, prouve une fois encore qu’elle peut tout faire.

    Quant à Jonathan Demme, il a concocté un musical qui, tout en misant principalement sur le divertissement, se révèle plus profond qu’il n’y paraît. Entre un brin de cynisme et un fond de satire, il livre une petite radiographie en forme d’image joyeusement critique d’une société américaine bourgeoise, ridiculement corsetée dans son conformisme et ses principes.

    images[5].jpgMe, Earl And The Dying Girl

    On n'en dira pas autant de Me, Earl And The Dying Girl. Signé d’Alfonso Gomez-Rejon, il raconte l'histoire d'un lycéen introverti, et d’une camarade de classe trés malade. D’une rare discrétion, Greg tente d’éviter toute relation suivie, il n’a qu’un seul ami, Earl, qu’il présente toutefois comme un collègue et avec qui.il tourne des courts métrages parodiant des classiques du cinéma.

    Mais il lui est difficile de continuer à passer inaperçus quand sa mère le force à revoir Rachel, une ancienne amie de maternelle atteinte de leucémie. Si l’on excepte le détournement irrespectueusement amusant des incontournables du septième art, le réalisateur propose, sous prétexte d’autodérision, un besogneux opus tire-larmes où pratiquement rien ne nous est épargné.

    On se demande quelle mouche a piqué le jury de de Sundance, qui lui a décerné son Grand Prix. Il a également décroché le Prix du public au fameux festvial américain  du cinéma indépendant qui a révélé des réalisateurs comme Jim Jarmush, Quentin Tarentino ou Joel Coen. Heureusement que les spectateurs de la Pizza Grande locarnaise où il a été projeté en août dernier, ont fait preuve de davantage de discernement.

    Kristen-Stewart-Jesse-Eisenberg-American-Ultra[1].jpgAmerican Ultra

    Les choses ne s’améliorent guère avec American Ultra. Dans cette comédie d’action, Mike Howell, garçon insignifiant, sans ambition et shooté au cannabis, se satisfait de sa petite vie en compagnie de sa chérie Phoebe qu’il veut épouser.

    Mais tout est chamboulé lorsque ce loser découvre, à la faveur d’une bagarre où il parvient facilement à éliminer deux vilains costauds rôdant autour de sa voiture, qu’il est en réalité un agent dormant surentraîné, dont un lavage de cerveau a effacé la mémoire.

    Réveillé par sa formatrice, Mike Howell se retrouve au centre d’une grosse opération gouvernementale, avec un dingue de la CIA décidé à lui faire la peau. Il devra tabler sur ses quaiités retrouvées de Superman pour s’en sortir.

    Au départ, c’est plutôt une bonne idée. Mais le réalsiateur Nima Nourizadeh fait du surplace, se contentant d’un scénario paresseux, donnant dans la surenchère de castagnes  sanglantes et répétitives. A l’affiche de cette intrigue qui se veut extravagante, débridée et déjantée, mais n’est qu’inutilement tarabiscotée pour masquer son manque d’originalité, Jesse Eisenberg et Kristen Stewart. Leur présence ne suffit hélas pas à enlever le morceau.

    Films à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 septembre.

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  • Grand écran: "La Isla minima" plonge dans l'Espagne trouble de l'mmédiat post-franquisme

    la-isla-minima-imagen-22[1].jpgDans l’immédiat post-franquisme, époque chargée de lourds secrets, deux flics sont envoyés dans une petite ville de l'Andalousie profonde, pour enquêter sur l'assassinat sauvage de deux jeunes sœurs  pendant les fêtes locales.

    Tout oppose les inspecteurs représentant les deux facettes de l’Espagne d’alors. Juan, le plus âgé, est nostalgique de la dictature, à l’image d’une région insidieusement gangrénée et souhaitant son retour. Tandis que Pedro, le plus jeune, démocrate convaincu, est choqué par l’attitude conservatrice et machiste des habitants, peu enclins à la compassion envers les jeunes filles mortes.

    La découverte de leurs corps violés et atrocement mutilés dans les marais lance les inspecteurs, du coup forcés de devoir surmonter leurs divergences idéologiques, sur les traces d’un tueur en série.

    Car les deux adolescentes ne sont pas les seules  victimes, d’autres ayant auparavant été tuées dans les mêmes circonstances troubles, symboles de cadavres enfouis à l’ère du « totalitarisme ». Mais la loi du silence règne dans ce coin de pays restant ancré dans le passé, loin de la transition démocratique.

    L'empreinte du franquisme

    A l’atmosphère angoissante, glauque, fangeuse, moite, se mêlent un décor inédit, fait de marécages poisseux et d’un infernal dédale de canaux. Le contexte politico-social contribue à l’ambiguïté de ce film jouant sur différents registres.

    Dans ce thriller à l’américaine, l’auteur Alberto Rodriguez montre par le biais d’une enquête policière que l’empreinte du franquisme n’a pas disparu avec le Caudillo, décédé cinq ans plus tôt, en 1975. Pedro finira par s’accommoder des stigmates restants.

    Polar classique, bien interprété, scénario original, La Isla minima souffre pourtant de quelques longueurs et d’une esthétique sépia qui nuisent un peu à son efficacité, L’opus, qui a cartonné au box-office espagnol, n’en a pas moins remporté dix Goyas, équivalent ibérique des Césars.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 septembre.

     

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  • Grand écran: "Dheepan", de l'horreur de la guerre civile à la jungle urbaine

    2048x1536-fit_dheepan-jacques-audiard[2].jpgPalme d'Or au dernier Festival de Cannes pour Dheepan, Jacques Audiard, surfant sur le problème de l'immigration et de l'intégration, raconte l'histoire de trois réfugiés tamouls qui passent de l'horreur de la guerre civile à la violence de la jungle urbaine.
     
    Dheepan, c'est aussi le nom du héros, un ancien soldat tamoul. Avec Yalini, une jeune femme et Illayaal une orpheline de 9 ans, ils récupèrent les passeports de morts pour fuir le Sri Lanka. Ils ne se connaissent pas mais se font passer pour une vraie famille, suffisamment convaincante pour leur permettre de gagner l'Europe.
     
    Ils se retrouvent dans une cité de la banlieue parisienne, Pendant un temps on suit ces trois réfugiés qui tentent de se construire un foyer, une nouvelle vie, après tracasseries administratives et ballotage d'un foyer d'accueil à l'autre. Tandis que Yalini s'occupe d'un vieux caïd handicapé, qu'Illayal s'est intégrée dans son école, Dheepan a décroché un boulot de gardien.
     
    Il pense alors que le pire est derrière lui, Mais le quotidien de la cité est miné par le trafic de drogue, la rivalité brutale entre gangs. Et le malheureux ne va pas tarder à connaître un autre conflit en se heurtant violemment aux dealers dans cette zone de non droit sous haute tension où, laissant les gens s'entretuer, pas un seul flic ne met les pieds.
     
    Virage vers le thriller
     
    Une situation abusivement présentée comme  l'équivalent de la véritable guerre qu'a fuie le survivant tamoul et qui le pousse, sinon l'autorise à  rendre la justice lui-même. C'est là que le film change de trajectoire en virant vers le thriller conventionnel avec fusillades et réglements de comptes à l'appui.
     
    467e511657140cbe80989bcc804803e8bc2c2d15[1].jpgFracturé ainsi entre chronique sociale, voire sociologique et polar noir, Dheepan déçoit. Et cela en dépit d'une mise en scène impeccable et l'interprétation de ses trois principaux protagonistes non professionnels, Jesuthassan Anthonythasan, un ancien émigré tamoul en France, Kalieaswari Srinivasan et Claudine Vinasithamby.
     
    Ce n'est en effet pas du grand Audiard. Il lui manque cette puissance, cette ampleur qui avaient tant séduit dans Un prophète. Outre le basculement peu heureux du dernier tiers où Dheepan retrouve sa posture de combattant et ses instincts guerriers, l'épilogue idyllique, fleur bleue et attendu laisse également très songeur. Un euphémisme.

    Voici qui nous donne au final une Palme d'Or pour le moins discutable. Presque en forme de lot de consolation. De luxe certes, le lot...

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès le mercredi 26 août.
     

     

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