Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sorties de la Semaine - Page 247

  • Grand écran: "Au plus près du soleil", drame famllial autour de l'adoption

    090923.jpg-rx_640_256-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgOn connaît mieux Yves Angelo comme directeur photo que comme réalisateur. Dans ce dernier rôle, il s'était surtout fait remarquer par Les âmes grises, adapté du roman de Philippe Claudel. Onze ans après, il revient avec une tragédie aux accents raciniens, Au plus près du soleil.

    L'histoire se déroule dans un milieu judiciaire. l'auteur explorant des esprits tourmentés en semant le désordre au sein d'une famille. Juge d'instruction mariée à un avocat, Sophie harcèle Juliette, une jeune femme qu'elle vient d'auditionner pour des faits d'abus de faiblesse sur son vieil amant, en découvrant qu’elle est la mère biologique de l'enfant qu'elle a adopté.

    Farouchement décidée à l'éloigner le plus possible des siens, Sophie lui cache la vérité, refusant de suivre les conseils de son mari qui rencontre alors secrètement Juliette. Entre non-dits, mensonges, dissimulation, impossibilité de communiquer, d’affronter la réalité, l'affaire ne peut que mal tourner.

    En dépit d’un scénario parfois tarabiscoté, d’une mise en scène manquant du coup de fluidité et d’une tendance au pathos, Yves Angelo parvient à nous livrer un drame psychologique prenant autour de l'adoption et la problématique de la vérité. Il est porté par des comédiens inspirés, à l'image de Sylvie Testud dont la sécheresse du jeu colle parfaitement à son personnage, ou de Grégory Gabebois, qui squatte avec bonheur les écrans depuis quelque temps.

    Sans oublier la belle et impétueuse Mathilde Bisson (photo ci-dessus avec Grégory Gadebois). Déjà vue dans quelques longs métrages dont Left Foot Right Foot du Lausannois Germinal Roaux, elle se révèle véritablement chez Yves Angelo.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 16 septembre.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Grand écran: "Youth" ou le temps qui passe selon Paolo Sorrentino

    youth-810x434[1].jpgDeux ans après La Grande Bellezza, le réalisateur italien propose Youth, titre a priori paradoxal vu l'âge de ses protagonistes principaux. Fred, un célèbre compositeur et chef d'orchestre à la retraite (Michael Caine) et Mick, un cinéaste qui travaille sur son dernier film (Harvey Keitel), sont amis depuis des âges.

    Négligeant sa famille, Fred a tout voué à son art. Mais il refuse, ignorant jusqu'aux prières de la reine d'Angleterre, de diriger la symphonie qu'il a composée, préférant exercer ses talents face à un troupeau de vaches helvétiques aux cloches inspirantes…. De son côté Mick s'obstine en vain à plancher sur son long métrage testament destiné à sa star favorite.

    Octogénaires aigris, ils évoquent le temps qui passe et celui qui leur reste dans un hôtel chic des Alpes suisses où ils se retrouvent chaque année. Avec thalasso luxueuse. On y croise des artistes, une sulfureuse Miss Univers entrant nue dans l'onde sous l'œil béat et un rien égrillard des deux vieux, un Dalai-Lama qui peine à léviter ou encore un Maradona énorme qui, tout en se déplaçant difficilement avec une canne et une bouteille d'oxygène, garde son coup de pied magique.

    Autant préoccupés, sinon davantage, par l'état de leur prostate que par le cinéma et la musique, les deux compères observent ce petit monde en se livrant à un bilan nostalgique de leur vie. Un constat nourri de réflexions se voulant drôles, cyniques, cinglantes, décalées.

    Michael Caine et Harvey Keitel partagent l'affiche avec Rachel Weisz et Paul Dano. Vers la fin de l'opus, la star favorite de Mick, alias Jane Fonda perruquée et furax, vient faire son numéro, jetant le réalisateur et son œuvre naze aux orties pour un juteux contrat à la télévision. Parce que c'est l'avenir… En-dehors de l'interprétation de ses deux vedettes, de quelques éclats poétiques et humoristiques, Youth se révèle bien peu enthousiasmant. Il n'en touche pas moins au sublime selon les fans du réalisateur.

    Revenu pour la sixième fois à Cannes en mai dernier, Paolo Sorrentino avait en effet fortement divisé la critique, certains le huant, d'autres le donnant favori pour la Palme d'Or. Il est reparti les mains vides, comme en 2013. Mais si le jury avait alors boudé la Grande Bellezza, l'opus avait remporté l'an dernier l'Oscar du film étranger.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 9 septembre.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Grand écran: "Dior et moi" nous emmène dans la célèbre maison parisienne

    790677-dior-et-moi[1].jpg

    Yves Saint Laurent a eu ses deux biopics l'an dernier. Là, c'est de Dior qu'il s'agit dans un très intéresssant documentaire de Frédéric Tcheng consacré à la première collection du styliste belge Raf Simons (photo), successeur en 2012 de John Galliano, licencié pour ses propos antisémites. Le nouveau directeur artistique de la célèbre maison parisienne n'a que huit semaines pour concevoir et réaliser les modèles.

    Ouvrant le film par des images d’archives et une voix off lisant des extraits des mémoires de Dior, Frédéric Tcheng nous montre un créateur sous pression intense, confrontant sa vision à une prestigieuse tradition d'entreprise. Parallèlement il se concentre sur l'énorme travail collectif effectué dans les ateliers, en effervescence dés l’arrivée du patron.

    105197177[1].jpgPour une fois, celles et ceux qu’on voit rarement ou pas du tout pas à l’écran sont mis en avant. Les premières/premiers  sans qui rien ne serait possible, indispensables interprètes du couturier, intermédiaires entre lui et les clients, superviseurs des tâches, de la fabrication des vêtements à la livraison des commandes. Sans oublier les tout aussi essentielles "petites mains" qui font, défont, cousent et recousent sans relâche.

    C’est ainsi que l’auteur s'attarde sur les gestes, les matières, les essayages, les problèmes rencontrés, les compromis, les conflits, les tensions qui découlent des impératifs économiques, de l‘obligation pour les premières de quitter Paris au grand dam de Simons, pour se rendre chez des clientes dépensant des fortunes par saison.

    Mais Tcheng évoque aussi sur le bonheur de l'équipe à collaborer à une œuvre et son émotion lors du somptueux défilé final dans un hôtel particulier parisien aux murs tapissés de milliers de fleurs.

    On n’en saura toutefois pas davantage sur ce petit monde. Pas un mot sur Galliano, sur le montant des salaires ou le nombre pharamineux d’heures consacrées au succès et au prestige de la collection à l‘approche du jour J. Ce côté trop contrôlé du métrage laisse un petit regret. En pénétrant dans les coulisses, on a quand même l'impression de rester de l'autre côté du rideau.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 septembre.

     

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine