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Sorties de la Semaine - Page 246

  • Grand écran: "Marguerite" avec Catherine Frot, pathétique et magnifique

    648x415_catherine-frot-role-marguerite-inspiree-cantatrice-florence-foster-jenkins[1].jpgElle assassine Mozart mais ne s’en rend pas compte. Depuis des années Marguerite Dumont, baronne passionnée de musique, casse les oreilles du cercle d’habitués qui squatte son château et devant lequel elle donne régulièrement des récitals.

    Mais personne ne lui dit rien. Chacun feint l’éblouissement, tout en retenant à grand-peine rires et railleries face à cette voix horrible, pour entretenir les illusions de la maîtresse de maison. Et pour cause, tous profitent de ses largesses financières, à l’image d’une bande de jeunes journalistes moqueurs.

    De son côté son mari torturé, infidèle mais aimant, prétend avoir des accidents de voiture pour éviter de l’entendre, tandis que son majordome plein de compassion lui fait envoyer des brassées de fleurs de la part de prétendus fans. Les choses se compliquent pourtant lorsqu’elle décide de chanter devant un vrai public sur une grande scène. Où vont la pousser ses admirateurs opportunistes.

    Le réalisateur français Xavier Giannoli, à qui l‘on doit notamment A l’origine et Quand j’étais chanteur, s’inspire de la vie de la richissime Américaine Florence Foster Jenkins, une soprano culte à la voix fausse qui, grâce à son argent, se produisait et enregistrait des albums au début du XXe siècle.

    Dans le Paris des années 20

    L’auteur un rien moraliste a transposé, dans le Paris des années 20, sa version ambitieuse où il mêle bons sentiments et cruauté, assortis à une volonté de faire réfléchir sur l’art, l’avant-gardisme, les faux semblants, les mensonges. Posant plus de questions qu’il ne donne de réponses sur la folle obstination de la cantatrice et l’obséquiosité de ses courtisans que cet aveuglement finira cependant par toucher.

    Mais au-delà du récit, de la reconstitution d’époque, des costumes et des décors, l’essentiel repose sur Catherine Frot, qui s’est éloignée trois ans du grand écran pour se consacrer à Marguerite, cette châtelaine aspirant pathétiquement à la célébrité.

    Tour à tour excessive, excentrique, ridicule, nulle, émouvante, généreuse, drôle malgré elle, la comédienne réussit magnifiquement son retour dans cette comédie tragique, qui est aussi une histoire d’amour. Les mélomanes purs et durs auraient toutefois intérêt à se munir de boules quiès pour ne pas défaillir lors des atroces envolées lyriques de la Castafiore….

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 septembre.

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  • Grand écran: le réalisateur Yves Angelo traque la vérité dans "Au plus près du soleil". Interview

     

    162731-une-angelo-jpg_64027[1].jpgLe réalisateur français Yves Angelo a choisi le milieu judiciaire pour son dernier film Au plus près du soleil. Juge d'instruction mariée à un avocat, Sophie harcèle Juliette, une jeune femme qu'elle vient d'auditionner pour abus de faiblesse sur son vieil amant, en découvrant qu’elle est la mère biologique de l'enfant qu'elle a adopté.

    Décidée à l'éloigner des siens, Sophie lui cache la vérité, refusant de suivre les conseils de son mari qui rencontre alors secrètement Juliette. Entre non-dits, mensonges, dissimulation, impossibilité de communiquer, d’affronter la réalité, l'affaire ne peut que mal tourner. Avec Grégory Gadebois, Sylvie Testud et la révélation Mathilde Bisson.

    De passage à Genève, Yves Angelo aussi et surtout connu comme directeur de la photographie pour Nocturne indien, Tous les matins du monde et Germnal (trois Cééars) en dit plus sur ce film dont je vous ai déjà parlé dans ma critique du mercredi 16 septembre.

    Tout est parti d’une proposition du producteur Gilles Legrand que vous avez refusée. De quoi s’agissait-il?

    D’adapter un livre sur un enfant adopté. Un sujet que je ne maîtrisais pas. Mais Legrand a insisté et finalement je me suis lancé dans un scénario qui me plaisait davantage, en compagnie de François Dupeyron.

    L’histoire parle pourtant quand même de l’adoption.

    Certes, mais à travers cette problématique, celle qui m’intéressait avant tout c’était la vérité. Sur soi-même, sur les autres, sur la connaissance ou l’ignorance d’autrui. Et partant de là, le mensonge, évidemment. La notion de mensonge s’inscrit dans le quotidien. Tout le monde ment tout le temps. En l’occurrence les parents s’octroient le droit de mentir, estimant que c’est pour le bien de cette famille au sein de laquelle j’ai amené le désordre.

    Pourquoi placer l’action en milieu judiciaire ?

    Parce que c’est là que la vérité doit en principe sortir. En même temps, en faisant se confronter deux personnages au sein d’une thématique enchevêtrée, contradictoire, je crée un suspense, une tension de l’ordre du polar.

    François Dupeyron a coécrit le scénario. Comment s’est passé ce quatre mains.

    Très bien. Je connais François pour avoir fait six films avec lui comme chef opérateur. Vous savez, au bout d’un certain temps on a tendance à se répéter. Là on s’est demandé comment proposer autre chose. Nous avons partagé beaucoup de réflexions ensemble.

    090923.jpg-rx_640_256-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgVous avez une façon de filmer particulière. Au plus près des corps, des viages.

    C’est vrai. J’ai voulu instaurer un contrepoint à la thématique. Le cinéma est un mensonge, une manipulation préalablement à la pensée. Aussi me suis-je dit que cette fois je n’allais rien penser, mais filmer en laissant l’intuition me guider. Et c’est plus facile caméra à l’épaule, spécialement pour les gros plans. Les possibilités sont plus grandes quand on est proche, le rapport à l’acteur est différent.

    Puisque vous en parlez, deux mots sur le choix des comédiens.

    Je connais Grégory Gadebois depuis le Conservatoire. Il avait tourné pour moi un petit rôle dans Les âmes grises, le principal dans Mon âme par toi guérie ainsi que sur Arte Des fleurs pour Algemon, l’adaptation de la pièce qui lui avait valu un Molière. Et je trouvais notamment  intéressant d’opposer sa masse à la minceur de Sylvie Testud. Quant à Mathilde Bisson, elle a passé un casting. J’ai hésité à cause de son physique, mais son talent d’actrice l’a emporté sur d’autres candidates qui me semblaient a priori mieux convenir.

    Fiim à l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 16 septembre.

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  • Grand écran: retour à la guerre froide avec "The Man from U.N.C.L.E"

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    Nous sommes en pleine guerre froide au début des années 60. Napoleon Solo, ex-cambrioleur génial recruté par la CIA et Ilya Kuryakin, un espion du KGB sont contraints de s’unir en dépit de leur antagonisme.

    Ils se lancent alors dans une folle course contre la montre pour mettre hors d'état de nuire une organisation criminelle internationale déterminée à détruire le fragile équilibre mondial en favorisant la prolifération des armes atomiques.  

    L’objectif: retrouver la trace d’un ancien ingénieur nucléaire nazi enlevé par des néo-nazis, après avoir fait sortir sa fille de Berlin-Est. Aussi belle qu’intelligente, genre James Bond girl lookée Audrey Hepburn, elle est censée aider les deux agents très spéciaux à récupérer le papa et la redoutable bombe, pour l'heure aux mains de super vilains. So British, chic, stylé et fringué couture, le trio suranné débarque à Rome.

    Signé Guy Ritchie, le réalisateur de Snatch et Sherlock Holmes, The Man from U.N.C.L.E est basé sur une série d'espionnage diffusée aux Etats-Unis entre 1964 et 1968. Revenant à l’ambiance sixties, il joue l’humour d'abord, en reprenant les codes des thrillers de l’époque et en misant sur la rivalité entre l’Est et l’Ouest. Sauf que la tension entre les deux principaux  protagonistes vire trop rapidement à l'entente cordiale. 

    On dira que cela fait en somme partie du jeu. Entre un brin d’élégance et un soupçon de classe, ne se prenant pas au sérieux, Guy Ritchie ne propose certes rien d’inoubliable, mais un film sans prétention, plutôt divertissant malgré quelques tunnels. Second degré, il assume comiquement ses invraisemblances et son côté futile. Avec Henry Cavill, Armie Hammer, Alicia Vikander (photo) et Hugh Grant dans le rôle secondaire du boss des renseignements de la marine britannique.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 16 septembre.

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