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Les pieds dans le plat - Page 57

  • Le tournoi de Doha prend du galon grâce à la victoire de Gasquet!

    rg[1].jpgVu comme c’est parti, on n’est pas sorti de l’auberge. Je veux parler du regard extasié que portent les commentateurs français sur leurs champions. Je m’y étais un peu habituée avec le ski où, depuis le début de la saison, c’est du délire à chaque apparition tricolore sur le petit écran. 

    Cela continue d’ailleurs, les Bleus ne se révélant pas seulement les plus beaux du circuit course après course, mais ayant techniquement toutes les armes pour faire jeu égal avec leurs adversaires. Ceux-ci possédant de surcroît, de quelque nationalité fussent-ils, quelque chose en eux d’un as hexagonal…

    Et les experts de la latte brandissent très haut cette intime conviction, alors qu’à part Alexis Pinturault, on attend encore ses compatriotes sur la plus haute marche du podium. Pour ne rien vous cacher, l’amour indéfectible que les experts français vouent aux leurs m’émeut. Et autant dire que je croyais en avoir entendu pas mal.

    Erreur. Ce n’était rien en regard des commentaires enthousiastes générés par la présence hexagonale au tournoi de Doha. Et surtout évidemment par la victoire de Richard Gasquet. Du coup d’ailleurs, l’épreuve prenait du galon. Qualifiée de première compétition majeure de l’année, elle était encore rehaussé par cette  «grande» finale où s’imposait le Biterrois face au Russe Davydenko, qui avait lui-même terrassé l'Espagnol David Ferrer grâce à son jeu exceptionnel.

    Certes, je suis très contente pour ce brave Richard. Mais sachons raison garder. En effet, c’est tout juste si on n’était pas en train d’assister à une finale du Grand Chelem croisée avec celle des Masters de Londres. Alors qu’en réalité, l’Exxon Mobile du Qatar, même très richement doté par la vertu pétrolière du coin, n’est qu’un banal ATP 250 de campagne, à l’image de Chennai ou de Brisbane.

    Avec donc un plateau correspondant, nettement plus pain et fromage que caviar et champagne. C’est ainsi qu’il réunissait, à part Ferrer et Gasquet 5e et 10e mondiaux, des joueurs classés entre la vingtième et la 150e places. De plus, le moteur de la mobylette espagnole subissant un raté intempestif, il devenait quasi impossible au Français de ne pas empocher le trophée! Moralité, pas vraiment de quoi se pâmer! 

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  • Ski: le mutant français et la locomotive suisse

    Ski-alpin-Val-d-Isere-Geant-Pinturault-Tout-est-jouable_reference[1].jpgSamedi, lors du slalom spécial de Val d’Isère, les commentateurs d’Eurosport étaient saisis de folie furieuse. C’était même à craindre pour leur santé tant ils hurlaient à se péter les cordes vocales. La cause de ces débordements sonores tonitruants? Ils venaient d’assister au spectacle hallucinant offert par un monstrueux tueur des neiges. Epouvantant ses petits camarades de jeu en revenant de nulle part, pour rafler la victoire grâce à une deuxième manche de "mutant" ainsi que l’ont inlassablement répété les spécialistes de la chaîne, ivres de bonheur.

    Ce yéti qui met ses compatriotes en transes, c’est Alexis Pinturault, le nouveau héros de la latte hexagonale qui déplace des montagnes au point de donner l'impression qu'il skie sur une autre piste! Quasiment sans entraînement de surcroît. Veni vidi vici, les doigts dans le nez. Du jamais vu.

    Et l'extraterrestre de poursuivre son extraordinaire mutagénèse lors du premier tracé du géant de dimanche, provoquant de nouveaux transports exaltés de la part de la pléthore de journalistes et de consultants présents dans la station française pour témoigner de ce fabueux l'exploit. 

    Certains que personne ne parviendrait à rivaliser, ils devaient pourtant rabattre un chouïa leur caquet, l’Autrichien Marcel Hirscher venant coiffer le martien au poteau. Mais de quelques misérables centièmes seulement. De quoi continuer à redouter le pire. Me préparant à une éventuelle énième explosion de glapissements assourdissants lors du second parcours, j’avais prévu des boules quiès.

    Bien m'en a pris. Se remettant à survoler outrageusement son sujet, Alexis reprovoquait un indescriptible délire. Mais soudain, funérailles! Le malheureux se mélangeait les pinceaux à trois portes de l’arrivée, pour terminer dans les profondeurs du classement. Je ne vous raconte pas l’intense frustration de la smala tricolore face à cet affreux coup du sort.

    Pour ne rien vous cacher on aurait dit un Suisse. Presque une insulte je l’admets, les pauvres Helvètes devant se contenter de la locomotive Didier Défago. A vapeur la locomotive, inutile de préciser. Mais ce n’est pas grave, on l’attend  sur les grosses courses, a déclaré l’inénarrable Fabrice Jaton pour expliquer les gros ratés du véhicule ahanant péniblement sur les pistes.

    En plus il y aura Didier Cuche pour booster les troupes. A entendre pourtant le Morginois ironiser sur le fait qu’avec lui ils allaient tout gagner, sûr qu’il n’a pas du tout envie d’avoir la flèche des Bugnenets dans les spatules. Et il n’a pas l’air d’être le seul...

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  • Ski: match au couteau entre la RTS et Eurosport...

    topelement[1].jpgC’est toujours avec un plaisir sans mélange que je retrouve le ski à la télé. Bien que ces malheureux Helvètes fassent franchement pitié pour l'heure. Tir groupé en queue de classement dans les deux premières courses de vitesse, à l'image d'un Didier Défago (photo) portant non seulement tous les espoirs de la nation, mais n'ayant jamais attaqué la saison dans d'aussi bonnes conditions...

    Au secours! Pour ne rien vous cacher, je n imaginais pas que j’allais ressentir aussi cruellement l’absence de ce brave Didier Cuche.

    De quoi se dire que décidément, partout où on se tourne on se rend compte que l'Helvétie n’a que des arbres qui cachent les forêts. A commencer évidemment par le tennis où, lorsque la légende fera ses valises, on n’aura plus que les yeux pour pleurer.

    Rien de tel en revanche et heureusement chez les commentateurs, qui ont débarqué plutôt en forme sur les ondes. Bien que Fabrice Jaton orphelin de la flèche des Bugnenets me semble un chouïa déboussolé, et du coup un poil au-dessous de ses meilleures performances. Mais nul doute qu’il va peaufiner la chose au fil des épreuves.

    Et il a intérêt, car Eurosport paraît prêt à livrer un match au couteau avec la RTS dans le domaine. Certes l’inénarrable William Besse, qui continue à faire se retourner Molière dans sa tombe, a pris une belle option sur la victoire. Dans son style inimitable, il nous déclarait par exemple dimanche lors du super-G de Lake Louise: "La piste n’est pas difficile, mais elle est difficile à être vite… Surtout quand tu dois recréer un ski…"

    Admettez que face à un tel talent, il n’est pas simple de régater côté français. On ne s’est pas moins donné du mal pour y arriver. Consultante pour la chaîne, Christelle Pascal se livrait elle aussi à une étude extraordinairement pointue du comportement des skieuses tricolores, qui avaient tendance à "mettre la charrue devant les bœufs"  défaut rédhibitoire leur interdisant de "claquer une bonne manche". Complétant son analyse d’un ton péremptoire, en n'hésitant pas à affirmer que dans le ski "beaucoup de choses se jouent par les pieds… "

    Dément, le scoop. Et on n’en est qu’au tout début des hostilités. Avouez que ça promet!

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